Roman pastoral
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Le roman pastoral est un genre littéraire du XVIe siècle ayant pour personnages des bergers et bergères (du latin pastor berger).
Il serait préférable de parler de littérature pastorale, car le genre comprend des romans et des pièces de théâtre.
Les principaux textes encore connus aujourd’hui sont :
- (lt) Eclogae piscatoriae de Iacopo Sannazaro (en latin)
- (it) Arcadie (1504) de Sannazaro
- (es) Les 7 livres de Diane (1559) de Jorge de Montemayor
- (it) Aminta (1573) du Tasse
- (it) Le Berger fidèle (Il Pastor fido) (1590) de Giovanni Battista Guarini [théâtre]
- (en) The Arcadia (1590) de Sir Philip Sidney
- L'Astrée (1607) d’Honoré d'Urfé
- Sylvanire (1625) d’Honoré d’Urfé [théâtre]
- Le Berger extravagant (1627) de Charles Sorel
Tous ces textes ont des caractéristiques communes qui définissent avec précision le genre pastoral :
- les personnages sont des bergers, non pas de misérables gardiens de troupeaux mais des fils et filles de personnes bien nés qui ont choisi de vivre à la campagne loin des intrigues et des envies. Un texte de Sannazaro (Eclogae piscatoriae) situe l’action chez des pêcheurs, mais ce n’est qu’une simple variante.
- les troupeaux demandant peu de soin, les personnages passent leur temps à parler de l’Amour, soit d’une façon quelque peu abstraite évoquant la fidélité, les devoirs de l’amant..., soit en racontant leurs amours malheureux. La chasteté des rapports amoureux va de soi.
- les personnages disparaissent pratiquement du récit lorsqu’ils sont mariés.
Les trois caractéristiques précédentes montrent que la littérature pastorale est une littérature d’évasion, par laquelle le lecteur ou la lectrice peut rêver à ce qu’aurait pu être sa vie sentimentale dans un monde sans intrigues, sans envies et sans problèmes matériels.
La littérature pastorale s’inspire de deux sources :
- – pour le décor et l’ambiance « bergers et moutons », de la littérature antique sur ce sujet, dont les auteurs les plus marquants sont Théocrite (vers -300 av. J.-C.) et Virgile ;
- – pour les relations homme/femme, de la littérature courtoise : dévouement de l’amant à la Dame, fidélité requise, chasteté.
Le genre semble s’étioler au début du XVIIe siècle. Mais peut être existe-t-il des œuvres mineures qui continuent le genre jusqu’à la Révolution.
S’il n’y eut plus de publications nouvelles après l’Astrée, l’influence du genre fut considérable pendant longtemps, dont la préciosité en France et l’euphuisme en Angleterre.
On évoque l’influence de la littérature pastorale sur le retour à la nature qui fut en vogue au XVIIIe siècle, mais comment être sûr que ce mouvement de pensée se soit développé sous l’influence de la littérature pastorale ou pour d’autres raisons.
Quoiqu’il en soit, on sait que la reine Marie-Antoinette aimait beaucoup la lecture de l'Astrée et qu’elle se fit construire le hameau du Trianon à Versailles en 1783.
Au XXe siècle ce fut l’oubli au point que, maintes fois réédité jusqu’à la Révolution, l’Astrée ne connut pas d’édition au XXe siècle si bien que le texte intégral était devenu communément introuvable jusqu’en 2006 (disponible désormais sur le Web).
