Ricardo Flores Magón

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Ricardo et Enrique Flores Magón en 1917 à la prison du Comté de Los Angeles
Ricardo et Enrique Flores Magón en 1917 à la prison du Comté de Los Angeles

Ricardo Flores Magón, le plus radical des trois frères, est né à San Antonio Eloxochitlán dans l'Oaxaca, au Mexique le 16 septembre 1873. Fils d'une humble famille et de tradition libérale, il a entamé la carrière d'avocat qu'il n'a pas terminé. En 1892, il prit part aux mouvements contre la troisième réélection à la présidence du Mexique du Général Porfirio Díaz, cette même année il entamera la publication d'un périodique d'opposition appelé le Démocrate.

En 1900, Ricardo et ses frères Enrique et Jesús fondent Regeneración, journal de tendance anarchiste, qui devient la tribune depuis laquelle ils attaquent le gouvernement du Général Díaz, ce qui donne comme conséquence l'emprisonnement de Ricardo. En 1901, Ricardo participe au premier congrès de Clubs libéraux à San Luis Potosí où il attaque rudement le gouvernement en place. Il s'en suit la suppression du journal et une deuxième incarcération. En 1902, il prend en charge la publication d'El hijo del Ahuizote, journal antiporfiriste, il en résulte un autre séjour en prison pour Ricardo, puis son expulsion du pays en 1904.

Exilé aux États-Unis, il reprend l'édition de Regeneración et fonde le Parti libéral mexicain en juillet 1906, avec Juan Sarabia, Antonio I. Villarreal, Librado Rivera, Manuel Sarabia, Rosalío Bustamante et son frère Enrique.

Dans la déclaration de principes du nouveau parti il y a des idées bien révolutionnaires pour l'époque : suppression de la réélection (bien que Diaz lui-même usa du slogan suffrage universel pas de rééléection contre Juarez en 1871 déjà.[1]), abolition de la peine de mort pour les prisoniers politiques et de droit commun (abolition de la terrible loi Juarez du 25 janvier 1862 qui ne prévoyait que deux peines 8 ans de prison ou la mort) éducation élémentaire obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans, création d'un salaire minimum [réf. nécessaire], expropriation des latifundia et des terres en jachère ainsi que la régulation des journées de travail. Les vœux présents sur le programme du PLM seont repris en partie plus tard par les hommes et femmes qui prendraient les armes en 1910 lassés de la longue période de pouvoir de Díaz et se battraient dans la Révolution mexicaine, la première du XXe siècle. Une partie des principes du Parti libéral mexicain sont dans la Constitution de 1917.[2]

Au début de la Révolution, Francisco I. Madero l'invite à entrer dans le mouvement, mais Ricardo Flores Magón rejette l'offre puisqu'il considère que la lutte à la tête de laquelle est Madero est une rébellion de riches dont la plupart des cadres sont issus de la bougeoisie et des classes moyennes, et qui manque de propositions de type social. Lors de la guerre civile entre révolutionnaires qui suivit la chute de Diaz, Ricardo a des contacts avec Pancho Villa et Emiliano Zapata sans faire d'alliance avec eux, Villa qui se méfiait des intellectuels et détestait ses amis américains. Il n'avait pas de sympathie pour lui et était un fidèle partisan de Madero.[3].

En janvier 1911, à Los Angeles il planifie l'invasion de la Basse-Californie ayant pour but son indépendance et la création d'une république socialiste avec l'aide d'étrangers, ce qui déplut a des révolutionnaires tels que Carranza ou même Madero qui étaient très nationalistes.

Après plusieurs escarmouches armées, les rebelles prennent les villes naissantes de Mexicali et Tijuana soutenus tout le temps par des anarchistes de diverses nationalités, des américains la plupart. Cela est le principal reproche que lui font les mexicains pour qui Ricardo est un traître à la patrie. Les insurgés, que le gouvernement et la loi considèrent comme flibustiers (voir Constitutions de 1824, 1857 et 1917), sont battus quelques mois après le début de l'invasion; cela marque la fin de leur rêve d'établir une république socialiste.

Sept ans plus tard, il publie avec Librado Rivera un manifeste dirigé aux anarchistes du monde, manifeste qui motive leur emprisonnement et condamnation à 20 de prison accusés de sabotage à l'effort de guerre des États-Unis, qui participaient alors à la première guerre mondiale. Ricardo est conduit à la prison de McNeil island, dans le Washington puis, gravement malade, transféré à celle de Leavenworth, Kansas où meurt le 21 novembre 1922. D'après son camarade Rivera, il a été assassiné. Sa dépouille mortelle repose à la Rotonda de los Hombres Ilustres, sorte de Panthéon, à Mexico.

[modifier] Références

  1. Luis Pazos Historia Sinoptica de México-page 101- ISBN 968-13-2560-5
  2. Felipe Tena Ramirez-Derecho consticional mexicano -Editorial Porrua - México
  3. Jésus Silva Herzog, la révolution mexicaine-chap.9-10-11. Maspero - Paris-ISBN 2-7071-0191-5
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