René de Froulay de Tessé

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Armes des Froulay
Armes des Froulay

René III de Froulay, comte de Tessé (Le Mans, 14 mai 1648 - † à Yerres en résidence chez les Camaldules de Gros-Bois, le 30 mars 1725), lieutenant-général pour les provinces du Maine, du Perche et de Laval,maréchal de France, général des galères de France, premier écuyer de la Dauphine et grand d'Espagne, chevalier de l'ordre de la Toison d'Or, fut officier général de Louis XIV et diplomate sous la Régence.

Sommaire

[modifier] L'homme de guerre

Arrière-petit-fils de Jean de Beaumanoir (1551-1614), fils de René II de Tessé et de Madeleine de Maugé († 1682), Tessé servit comme aide de Camp du maréchal de Créquy en 1669 puis combattit au cours de la guerre de Hollande.

À la révocation de l'édit de Nantes (1685), il prit part sous les ordres du duc de Noailles aux dragonnades dans le Roussillon en tant que colonel des Dragons (il obtint le grade de maréchal des camps dans cette arme en 1688, puis de colonel général 1692).

Au cours de la guerre de la ligue d'Augsbourg, sous les ordres du général de Montclar et avec le concours d'Ezéchiel de Mélac, il joua un rôle de premier plan dans la dévastation du Palatinat, ordonnée par Louvois (janvier-février 1689). Dans les derniers mois de la guerre, il soutint avec succès le siège du fort de Pignerol en Valteline (1693).

Lors de la guerre de succession d'Espagne en 1702, il défendit Mantoue assiégée et reçut trois blessures. Il obtint la distinction de maréchal de France en 1703 et fut nommé général en chef des armées d'Espagne l'année suivante en remplacement de Berwick. À ce poste, son premier ordre fut de lever le siège de Gibraltar, opération coûteuse qui, au début de l'année 1705, n'avait porté aucun fruit. La part faite de l'indolence du marquis de Villadarias, le problème tenait au ravitaillement perpétuel des assiégés par la flotte anglaise : Tessé en conclut que Gibraltar ne pourrait tomber qu'à la suite d'une action terrestre et maritime combinée. Toutefois, la destruction de l'escadre française dépêchée à cette fin le 21 mars 1705 lors de la Bataille de Cabrita mit un terme à son entreprise. Tessé décida l'abandon du siège à la fin d'avril.

Il s'appliqua ensuite à repousser l'invasion anglo-portugaise dirigée par Henri de Massue. Tessé laissa du terrain aux envahisseurs, puis les vainquit à Badajoz et à Alcántara.

En 1706 il se consacra au siège de Barcelone, ville cernée par voie de mer par l'escadre du Comte de Toulouse. Malgré une puissance de feu inadaptée, les Français parvinrent à pratiquer trois brèches dans les fortifications. Mais avant que Tessé se soit décidé à attaquer la ville, une flotte de secours commandée par John Leake fut annoncée, provoquant la fuite de l'escadre du comte de Toulouse le 10 mai. Tessé leva promptement le siège dans la nuit du 11 au 12 mai, abandonnant sur place des blessés, des canons, et des caisses de munition. Ce repli fut sévèrement blâmé par le ministère et Tessé fut relevé de son commandement (pour l'anecdote, une éclipse de soleil eut lieu le jour de l'abandon de la ville).

Mais en 1707, il tint en échec Eugène de Savoie-Carignan au Siège de Toulon (1707). Le généralissime autrichien avait traversé le Var le 11 juillet et, malgré le dilettantisme de Victor Amédée II de Savoie, avait atteint Fréjus le 16, faisant sa jonction avec l'Anglais Shovell et la flotte anglaise. Mais l'attentisme du duc de Savoie ralentit à nouveau la progression vers l'arsenal de Méditerranée, et laissa aux troupes du maréchal de Berwick, stationnées en Espagne, suffisamment de temps pour appuyer le maréchal de Tessé avant l'arrivée des assaillants (le 26 juillet). Le 14 août, Tessé reprit les hauteurs de Sainte-Catherine, que les Impériaux avaient prises la semaine précédente ; le prince Eugène, voyant ses arrières près d'être coupés et réalisant la distance qui restait à franchir pour assiéger Toulon, n'eut plus qu'à renoncer à son offensive (22 août), et repassa le Var, perdant 10 000 hommes dans cette équipée. Le seul bénéfice de cette campagne fut le sabordage de 50 vaisseaux, que les Français avaient entrepris de peur que l'ennemi ne s'empare de cette flotte, ce qui mit pour longtemps un terme à leur influence en Méditerranée.

En 1712, René de Tessé fut nommé général des galères, charge dont il se démit en 1716 pour entrer au conseil de la Marine.

[modifier] Le diplomate

Entre 1693 et 1696 il tint avec Victor Amédée II de Savoie des pourparlers secrets qui aboutirent au traité de Turin (29 août 1696), et au mariage du duc de Bourgogne avec Marie-Adélaïde de Savoie.

En 1708 il fut nommé ambassadeur à Rome, puis en 1723 en Espagne, où il persuada l'ancien roi Philippe V d'Espagne de remonter sur le trône, son fils et successeur Louis d'Espagne venant de décéder. René de Tessé se démit l’année suivante de sa charge d'ambassadeur en faveur de son fils.

[modifier] Famille

Icône de détail Article détaillé : Famille de Froulay.

René III de Froulay de Tessé épouse le 10 juin 1674 Marie Françoise Auber d'Aunay (fondatrice de l'abbaye royale Notre-Dame-d'Aunay en Normandie); ils eurent sept enfants :

  • René-Mans, comte de Tessé, vicomte de Beaumont, de Fresnay et marquis de Lavardin, grand d'Espagne, brigadier en janvier 1707, maréchal de camp en 1707, lieutenant général le 8 mars 1718.
  • René-Louis, le marquis de Tessé (x X. Castan, 1 enfant : Casimire, née en août 1714)
  • René-François, abbé d'Aunay; brigadier le 1er février 1719.
  • Marie-Françoise Philiberte Damaris, se maria, encore mineure, en 1697 avec Claude II marquis de la Varenne, baron de Sainte-Suzanne et gouverneur de La Flèche. Celui-ci étant mort le 23 février 1699, elle se remaria en 1714 avec Jean-François de Briqueville comte de la Luzerne, qui sera nommé en 1733 capitaine et gouverneur de la ville et du château de La Flèche.
  • Gabrielle
  • Henriette-Marthe épouse le 25 janvier 1698 François Édouard, marquis de Maulévrier1675 † 1er avril 1706).
  • Françoise-Gabrielle, abbesse de La Trinité de Caen 1720-1729.

Charles Louis de Froulay, Évêque du Mans, préside en 1726 au transfert du corps de René III à Vernie : Le lundi 25 mars 1726, nous Charles Louis de Froullay, par la grâce de Dieu et ordination apostolique, évêque du Mans, conseiller du Roi en tous les conseils du Roi, d’état et privé, comte de Lyon, avons fait dans la chapelle du château de Vernie, le transport et la sépulture du corps de très haut et très puissant seigneur Monseigneur René sire de Froulay, comte de Tessé, marquis de Lavardin, baron d’Ambrières et d’Aunay, maréchal de France, grand d’Espagne, ambassadeur extraordinire et plénipotentiaire à la Cour de Rome et à celle de Savoie, général des galères, premier et grand écuyer de la Reine, chevalier des Ordres du Roi et de la Toison d’or, colonel général des dragons de France, gouverneur d’Ypres, lieutenant général de la province du Maine, décédé en sa maison des Calmadules, près Paris, le 30 mars 1725, âgé de 77 ans. Signé : Ch de Froulay, évêque du Mans.

[modifier] Lien externe

Autres langues