René Verneau

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René Verneau dans son laboratoire vers 1932
René Verneau dans son laboratoire vers 1932


René Verneau, anthropologue français naît à La Chapelle-sur-Loire en 1852 et meurt à Paris en 1938.

Sa vie est marquée par une passion sans faille pour les Îles Canaries, avec lesquelles il a entretenu des liens étroits : il ne se rendra pas moins de six fois dans l'archipel au cours de sa longue existence.

Issu d'une famille de la petite bourgeoisie provinciale, il s'intéresse très tôt à la botanique, collectionne les pierres et les insectes, et monte même son propre laboratoire de chimie.

En 1870, il entre à la Sorbonne pour y étudier la médecine. Mais il doit très vite interrompre ses études, à cause de la Guerre franco-allemande. Influencé par les idées de Gobineau, il lit les œuvres de Quatrefages et de Broca, qui le décident à se tourner définitivement vers l'anthropologie.

En 1874, Verneau commence à travailler comme auxiliaire,au Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

Mais le tournant de sa vie a lieu en 1876, lorsque le Ministère de l'Instruction Publique organise une expédition aux Îles Canaries. Il s'agit d'un voyage au budget plutôt modeste, destiné à rassembler des informations scientifiques diverses sur l'archipel, encore mal connu en France. Plus précisément, l'objectif est de trouver des ossements permettant d'opérer un rapprochement entre les premiers habitants des Îles Canaries et l'homme de Cro-Magnon, que l'on vient de découvrir dans le Sud-Ouest. Le Muséum d'Histoire naturelle fait appel à Verneau pour cette expédition. Désireux de découvrir le monde, passionné par les nouveautés scientifiques au même titre que son contemporain et (presque) homonyme Jules Verne, René Verneau accepte la proposition du Musée.

En 1876-1877, René Verneau séjourne pour la première fois aux Îles Canaries. A l'automne de 1877, il rentre à Paris où il présente son rapport au Ministère de l'Instruction Publique.

En 1879, Verneau est nommé professeur titulaire au Muséum d'Histoire naturelle.

Le 2 septembre de la même année, naît à Las Palmas le Museo Canario. René Verneau est nommé membre d'honneur de cette institution, en même temps que Sabin Berthelot et Quatrefages.

Entre 1884 et 1887, René Verneau revient aux Canaries pour y effectuer son plus long voyage. Pendant ces presque quatre années, le savant visite toutes les îles et profite de son séjour pour apprendre l'espagnol, qu'il ne parlera toutefois jamais parfaitement.

En 1891, Verneau publie à Paris : Cinq années de séjour aux Îles Canaries. L'œuvre est très bien accueillie par le public.

En 1901, René Verneau devient Directeur du Musée d'Ethnographie de Paris, après y avoir travaillé pendant quatre ans comme conservateur. Il donne aussi des cours d'anthropologie à l'Institut National de Paléontologie. Il est à l'apogée de sa carrière.

A partir de 1910, Verneau consacre l'essentiel de ses recherches à la question de l'expansion de l'homme de Cro-Magnon en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie). Pour ce faire, il réalise de nombreux voyages. En 1926, il publie son ouvrage le plus connu : Les origines de l'Humanité. Mais toutes ces activités ne lui font pas perdre pour autant contact avec les Îles Canaries : il continue par exemple à correspondre régulièrement avec le Museo Canario.

En 1932, la Direction du musée invite René Verneau, alors à la retraite, à venir à la Grande Canarie. Il accepte la proposition et passe plusieurs mois dans l'île, hébergé par l'institution.

Le dernier voyage de Verneau aux Îles Canaries a lieu en 1935. Il est une nouvelle fois invité par le Museo Canario. L'anthropologue, bien qu'affaibli par l'âge, actualise les fichiers du musée et réorganise le fonds. Une fois son travail terminé, René Verneau salue une dernière fois ses amis canariens et rentre en France.

Il meurt à Paris en 1938, à l'âge de 85 ans.

Le lycée français des Canaries porte son nom.

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