René-Charles Guilbert de Pixérécourt

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René Charles Guilbert de Pixérécourt, né le 22 janvier 1773 à Nancy où il est mort le 27 juillet 1844, est un régisseur et auteur dramatique français, inventeur du mélodrame moderne.

Pixérécourt émigra avec son père et entra à l’armée de Condé, mais après une seule campagne, il vint secrètement à Paris, et présenta sous un nom supposé, dans divers théâtres, des pièces qui ne furent pas acceptées. La première œuvre qu’il put faire jouer est la Forêt de Sicile, drame lyrique en deux actes (1798). La seconde fut Victor ou l’Enfant de la forêt, mélodrame en trois actes (1798), qui obtint un immense succès et fut repris pendant plus de trente ans. Dès lors il ne cessa de travailler pour le théâtre et donna plus de cent ouvrages.

En 1827, il prit la direction de l’Opéra-Comique, qu’il quitta l’année suivante et, en 1832, la direction de la Gaîté qu’il conserva jusqu’en 1835, époque où l’incendie de ce théâtre lui fit perdre une grande partie de sa fortune.

Pixérécourt a écrit des pièces dans divers genres, mais il réussit surtout dans le mélodrame. Il n’y montra pas une grande facilité d’invention. Ses moyens et ses personnages, dans les nombreux sujets qu’il a traités, sont presque toujours les mêmes ; ce sont ceux du mélodrame. Mais l’habileté à conduire l’intrigue, les surprises de la mise en scène, les coups de théâtre, les situations violentes entraînaient un public passionné pour ces sortes d’émotions. Son style, volontiers emphatique, s’ajoutait aux procédés du genre pour charmer les spectateurs, qui l’appelaient le « Corneille des boulevards ».

Les mélodrames de Pixérécourt ne sont généralement qu’en trois actes et n’ont pas le nombre indéfini de tableaux en usage depuis. Parmi ceux qui ont eu le plus de succès, on compte : Câlina ou l’Enfant du mystère (1801) ; les Mines de Pologne (1803) ; les Maures d’Espagne (1804)  ; le Solitaire de la Roche noire {1806 ; les Ruines de Babylone (1810) ; le Petit Carillonneur ou la Tour ténébreuse (18)2): le Chien de Montargis (1814) ; Christophe Colomb (1815) ; le Suicide ou le Vieux Sergent (1816) ; la Chapelle des bois ou le Témoin invisible (1818) ; Bouton de Rose ou le Pêcheur de Bassora (1819) ; le Mont-Sauvage (1821)  ; Valentine ou la Séduction (1821) ; Ali-Baba ou les Quarante Voleurs (1822) ; la Tête de mort ou les Ruines de Pompéi (1827) ; la Peste de Marseille (1828) ; Polder ou le Bourreau d’Amsterdam, avec Ducange (1828) ; le Jésuite, avec Ducange (1830)  ; l’Allée des veuves ou la Justice en 1773 (1833) ; Latude ou trente-cinq ans de captivité, en cinq actes, avec Anicet Bourgeois (1834) ; etc.

Pixérécourt a traduit les Souvenirs de Paris (Paris, 1805, 2 vol. in-12) et les Souvenirs d’un voyage en Livonie, a Rome et à Naples (Paris, 1806, 4 vol. in-12) de Kotzebue. Il a écrit : Guerre aux mélodrames ! (Paris, 1818, in-8)  ; Esquisses et Fragments de voyages en France, à Bade, en Suisse et à Chamouny (Paris, 1843, in-8).

Il a publié son Théâtre choisi (Nancy, 1841-1842, 4vol. in-8). Épris du goût des livres, il a fondé la Société des Bibliophiles français.

[modifier] Œuvres

  • Ali-Baba ou les Quarante Voleurs (1822)
  • Bouton de Rose ou le Pêcheur de Bassora (1819)
  • Câlina ou l’Enfant du mystère (1801)
  • Christophe Colomb (1815)
  • Esquisses et Fragments de voyages en France, à Bade, en Suisse et à Chamouny (Paris, 1843, in-8).
  • Guerre aux mélodrames ! (Paris, 1818, in-8)
  • La Chapelle des bois ou le Témoin invisible (1818)
  • La Peste de Marseille (1828)
  • La Tête de mort ou les Ruines de Pompéi (1827)
  • Latude ou trente-cinq ans de captivité, en cinq actes, avec Anicet Bourgeois (1834)
  • Le Jésuite, avec Ducange (1830)
  • Le Mont-Sauvage (1821)
  • Le Petit Carillonneur ou la Tour ténébreuse (18)2): le Chien de Montargis (1814)
  • Le Solitaire de la Roche noire {1806
  • Le Suicide ou le Vieux Sergent (1816)
  • Les Maures d’Espagne (1804)
  • Les Mines de Pologne (1803)
  • Les Ruines de Babylone (1810)
  • L’Allée des veuves ou la Justice en 1773 (1833)
  • Polder ou le Bourreau d’Amsterdam, avec Ducange (1828)
  • Valentine ou la Séduction (1821)

[modifier] Références

  • W. G. Hartog, Guilbert de Pixerécourt : sa vie, son mélodrame, sa technique et son influence, Paris, H. Champion, 1913
  • (de) Franz Joseph Georg Ferdinand Heel, Guilbert de Pixérécourt. Sein Leben und seine Werke. Erlangen, Buchdr. von Junge, 1912
  • (it) Anna Maria Humburg-Linoli, Artigiano teatrale e predicatore : il mélodrame di Guilbert de Pixerécourt, [S.l. : s.n.], 1986
  • P. L. Jacob, Guilbert de Pixérécourt, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1869
  • (en) Alexander Lacey, Pixérécourt and the French romantic drama, Toronto, University of Toronto Press, 1928, réimp. 1975
  • (en) J. Paul Marcoux, Guilbert de Pixerécourt : French melodrama in the early nineteenth century, New York, P. Lang, 1992 (ISBN 9780820419053)
  • André Virely, René-Charles Guilbert de Pixerécourt (1773-1844), Paris, Édouard Rahir, 1909

[modifier] Sources

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1606-07
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