Rayon N

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Les rayons N sont d'hypothétiques rayons découverts par le physicien René Blondlot. L'erreur, de bonne foi pense-t-on aujourd'hui, n'aura duré qu'un an et fut révélée par Robert W. Wood dans le magazine Nature en février 1904.

Le physicien René Blondlot (1849-1930) commit l'une des plus grandes erreurs du XXe siècle en physique expérimentale : l'annonce de rayonnements auxquels il avait donné l'initiale de sa ville, Nancy, et donc baptisé les rayons N. Pourtant, après nombre de communications et de visites d'autres chercheurs dans son laboratoire, il fut établi que ces rayons n'existaient que dans son imagination et celle des assistants et chercheurs visiteurs qu'il réussissait à persuader de leur effet (altération par exemple de la flamme d'une bougie).

Cela avait néanmoins valu à Blondlot le prix de l'Académie des sciences début 1904. Guillaume II, intéressé, avait même demandé à des chercheurs allemands de lui préparer une démonstration sur le sujet. Celle-ci ne put jamais être mise en place.

Blondlot avait entraîné dans son entreprise plusieurs autres chercheurs :

L'erreur fut révélée par Robert W. Wood dans la revue Nature en février 1904 à la suite d'une manipulation simple : l'enlèvement par ses soins du dispositif déclencheur n'avait pas empêché l'"observation" des effets attendus. Le rêve des rayons N aura duré à peine un an.

Blondlot avait sans doute été poussé de bonne foi par l'air du temps qui cherchait de nouvelles radiations depuis que Wilhelm Röntgen avait découvert les rayons X et Henri Becquerel la radioactivité. Cette affaire incita à plus de précautions dans les expérimentations, et à réaliser dans certains cas des expériences dans une procédure dite de double aveugle limitant tout biais inconscient d'observation des résultats.

Loin d'être inutile, cette expérience a apporté d'importants enseignements, mais sur les processus cognitifs et non en physique, et est depuis souvent citée dans ce cadre.