Guillaume II d'Allemagne
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Guillaume II d'Allemagne | |
Nom | Friedrich Wilhelm Viktor Albrecht von Hohenzollern |
Naissance | 27 janvier 1859 à Potsdam, Allemagne |
Décès | 4 juin 1941 (à 82 ans) à Doorn, Pays-Bas |
Nationalité | Allemande |
Occupation | Empereur allemand (1888-1918) Dernier Roi de Prusse (1888-1918) |
Famille | Hohenzollern |
Guillaume II (Friedrich Wilhelm Viktor Albrecht von Hohenzollern) né le 27 janvier 1859 et mort le 4 juin 1941, fut le dernier empereur allemand (et non empereur d'Allemagne) et dernier roi de Prusse de 1888 à 1918.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Petit-fils du roi de Prusse puis empereur allemand Guillaume Ier, fils du futur empereur allemand Frédéric III et de son épouse Victoria, princesse royale du Royaume-Uni. Celle-ci était la tante de la tsarine Alexandra (épouse du tsar Nicolas II de Russie) et la sœur du roi Édouard VII du Royaume-Uni. Il était donc petit-fils de la reine Victoria du Royaume-Uni.
Porteur d'une paralysie du plexus brachial, son bras gauche était un peu atrophié, infirmité de naissance, due à une erreur du médecin-accoucheur, qu'il chercha toujours à dissimuler et notamment qui l'empêchait de monter seul à cheval. Certains historiens pensent qu'il aurait aussi pu subir un traumatisme crânien, susceptible d'expliquer certains de ses traits de caractère (cyclothymie, agressivité, entêtement, impulsivité et manque de tact).
Il fit des études au Gymnasium de Kassel et à l'Université de Bonn. Il épousa en 1881 la princesse Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg dite "Donna" (née le 22 octobre 1858, morte le 11 avril 1921), fille de Frédéric Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg et ils eurent sept enfants :
- Guillaume de Prusse (1882-1951) Kronprinz qui épouse en 1905 Cécilie de Mecklembourg-Schwerin (1886-1954),
- Eitel-Frédéric de Prusse (1883-1942) qui épouse en 1906 Sophie-Charlotte d'Oldenbourg (1879-1964) divorcés en 1926,
- Adalbert de Prusse (1884-1948) qui épouse en 1914 Adélaïde de Saxe-Meiningen (1891-1971),
- Auguste-Guillaume de Prusse (1887-1949) qui épouse en 1908 Alexandra de Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg (1887-1957) divorcés en 1920 dit « Auwi »,
- Oscar de Prusse (1888-1958) qui épouse en 1914 Ina von Bassewitz (1888-1973),
- Joachim de Prusse (1890-1920) qui épouse en 1920 Augusta d'Anhalt (1898-1983),
- Victoria-Louise de Prusse (1892-1980) qui épouse en 1913 Ernest-Auguste duc de Brunswick-Lunebourg (1887-1953) (Ernest-Auguste III de Hanovre).
Il devint empereur en juin 1888 (« l'année des Trois Empereurs ») après le très court règne de son père Frédéric III d'Allemagne.
Son règne fut marqué par un militarisme exacerbé. Il renvoya dès 1890 le chancelier Bismarck et ne renouvela pas le pacte germano-russe d'assistance mutuelle. Sa politique étrangère agressive (armement maritime selon le Plan Tirpitz, volonté d'expansion allemande) le mit en confrontation notamment avec le Royaume-Uni et l'isola sur le plan diplomatique. Les rapports avec la France étaient marqués par la volonté de revanche de cette dernière et la concurrence en matière étrangère et coloniale.
Pour empêcher qu'un autre premier ministre prît autant d'importance que Bismarck, il en changea plusieurs fois : après Bismarck se succédèrent Leo von Caprivi, en 1894 le Prince Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst, en 1900 le Prince Bernhard von Bülow et en 1909 Theobald von Bethmann-Hollweg, mais aucun n'était un homme politique de l'envergure de Bismarck.
Malgré son comportement, il est difficile d'affirmer qu'il aurait provoqué - tout au moins à lui seul - la Première Guerre mondiale, même s'il ne fit pas grand-chose pour l'éviter. La thèse de Fritz Fischer dans Les Buts de guerre de l'Allemagne impériale (1961)[1] suggère un calcul politique de plus grande ampleur.
Pendant la guerre, il était commandant en chef des armées, mais perdit bientôt l'autorité réelle et sa popularité en fut diminuée. Après son abdication et la fondation de la république, il se réfugia à Doorn aux Pays-Bas (protégé par la Reine, Guillaume II ne sera pas livré pour être jugé conformément aux souhaits des alliés). Il était antinazi de la première heure et il condamna fermement les lois antijuives. Lors de la nuit de Cristal, il dira "Pour la première fois j'ai honte d'être Allemand ". Il n'approuva pas l'invasion de la Pologne qui déclencha la Seconde Guerre mondiale, ni l'invasion des autres pays européens dont les Pays Bas, son hôte, mais lors de la défaite française de juin 1940, il envoya un télégramme à Adolf Hitler pour le féliciter. Certains de ses fils furent mobilisés sous Hitler et deux d'entre eux furent nazis.
Il reçut les honneurs militaires allemands, mais il ne voulut pas que des symboles nazis fussent portés lors de ses funérailles, ce qui ne fut pas respecté. Son corps repose à Doorn, et est devenu un lieu de pèlerinage pour les nostalgiques de la monarchie.
Sa deuxième épouse, la princesse Hermine de Schoenaich-Carolath, fut fait prisonnière par les Soviétiques. Elle mourut de faim en 1947, à l'âge de 60 ans.
Il a fondé en 1911, le Kaiser-Wilhelm-Institut zur Förderung der Wissenschaft qui devint après la Seconde Guerre mondiale la prestigieuse Société Max Planck.
[modifier] Généalogie
Guillaume II d'Allemagne appartient à la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette lignée donna des Électeurs, des rois, des empereurs au Saint-Empire romain germanique, à la Prusse, à l'Allemagne. Guillaume II d'Allemagne est l'ascendant de l'actuel chef de la Maison impériale d'Allemagne, le prince Georges Frédéric de Prusse.
[modifier] Liens internes
- Guillaume Ier d'Allemagne (grand-père paternel)
- Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach (grand-mère paternelle)
- Victoria Ire du Royaume-Uni (grand-mère maternelle)
- Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (grand-père maternel)
[modifier] Anecdotes
- Guillaume II collectionnait les uniformes et aimait se déguiser, par exemple en amiral de la marine lorsqu'il visitait un aquarium ou un navire comme le voilier école Grossherzogin Elisabeth en 1901. Il en avait plus de 200 qui étaient régulièrement entretenus par ses 12 valets.
- Il adorait le cheval. L'apprentissage de l'équitation avait été un calvaire à cause de son bras atrophié. Il considérait le fait de pouvoir monter à cheval, indispensable pour un militaire, comme une revanche secrète sur son handicap. Il avait d'ailleurs une selle dans son bureau.
- Il pratiquait la chasse au cerf dans les forêts de Prusse en compagnie de Junkers.
- Il restaura le château du Haut-Koenigsbourg en Alsace, en ruine depuis le XVIIe siècle. L'inscription qu'on voit sur la grille de la cheminée de la salle des fêtes : "Je n'ai pas voulu cela" (Ich habe es nicht gewollt), datée de 1917, qui marquerait sa désapprobation de la Grande Guerre, n'est probablement pas de lui[2].
- Il fit construire le "quartier impérial" de Metz (gare, poste) bientôt classé patrimoine mondial par l'UNESCO, le temple neuf, le Lycée Georges de la Tour et dota la cathédrale d'un portail néo-gothique plus conforme au style du bâtiment et sur lequel figure le prophète Daniel.
- La forme de sa moustache a été reprise par de nombreux Allemands, créant ainsi un phénomène de mode.
[modifier] Ressources
[modifier] Notes et références
- ↑ Fritz Fischer, Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918), trad. de Geneviève Migeon et Henri Thiès, préface de Jacques Droz, Éditions de Trévise, Paris, 1970 (1re éd. en allemand 1961), 654 p. [détail des éditions]
- ↑ Images anciennes du Haut-Koenigsburg sur chateauforts-alsace.org
^ Michael Balfour, "The Kaiser and his Times," Houghton Mifflin (1964) p. 419
[modifier] Voir aussi
- Château du Haut-Kœnigsbourg
- Manifeste des 93
- Révolution allemande
- Metz (quartier impérial)
- Lycée Georges de la Tour
[modifier] Liens externes
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