Rachid Khimoune

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Rachid Khimoune est un sculpteur français, d'origine algérienne né en 1953.

Sommaire

[modifier] Biographie

Rachid Khimoune naît le 7 avril 1953 à Decazeville, dans l’Aveyron où son père, originaire d’El Ksar en Petite Kabylie, est arrivé en 1946. La mine fermée en 1955, sa famille s’installe à Aubervilliers. De 1970 à 1974 il poursuit ses études dans un Lycée d’art appliqué puis à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il pratique d’abord la peinture, intégrant à ses toiles des bribes d’écriture puis, à partir de 1975, se tourne vers la sculpture et commence en 1980 d'utiliser les élastomères qui lui permettent de détacher les empreintes des pavés, grilles et plaques des rues, dont il recompose les moulages en reliefs et sculptures.

Lauréat du Prix de la Fondation de France (1980), Chevalier des Arts et des Lettres (2002), Grande Médaille de la Ville de Paris (2004), Chevalier de la Légion d'Honneur (2007)

Depuis 1991, il partage sa vie avec la journaliste Eve Ruggieri.

[modifier] Principales Expositions personnelles

  • 1975 : Galerie Sanguine, Collioure.
  • 1977 : Université Georgetown, Washington.
  • 1980 : Galerie Peinture Fraîche, Paris. 1982 : Galerie Plume Pinceau, Paris.
  • 1985 : Centre Culturel, Le Blanc Mesnil. Centre Culturel, Tulle. Centre d’Action Culturelle, Saint-Quentin-en-Yvelines.
  • 1986 : Les hommes-valises, Centre Culturel Algérien, Paris. Centre Jean Gagnant, Limoges. Ecole des Beaux-Arts, Nancy.
  • 1987 : Pau. 1988 : Centre Culturel, Neuchâtel (Suisse).
  • 1989 : Galerie du Théâtre de l’Agora, Evry. Centre Jacques Prévert, Evry. Poissons-marelles, Galerie Art’O, Aubervilliers (poème de Tahar Djaout). Galerie Antoine de Galbert, Grenoble. 1990 : Galerie Claudine Planque, Lausanne.
  • 1991 : Galerie Claude Monet, Bezons (poème de Bernard Rousseaux). Futur-composé, Collégiale Saint-André, Chartres et Galerie Daphné Behm Williamme, Chartres (préfaces de Pierre Restany et Bernard Rousseaux). Galerie Régine Deschênes, Paris. Château de Servière, Marseille.
  • 1992 : Ajuntament de Sabadell, Barcelone (préface de Michel-Georges Bernard). 1993 : Musée Picasso, Antibes (préfaces de Pierre Restany et François Maspero). Galerie Anpire, Paris.
  • 1996 : Espace Pierre Cardin, Paris.
  • 1997 : Espace Croix Baragnon, Toulouse.
  • 1998 : Galerie de l’Europe, Paris.
  • 2002 : Casa de Francia, Mexico.
  • 2003 : « Prises de tête », Galerie G.M.Arts, Paris. Grimaldi Forum, Monte Carlo (Monaco).
  • 2006 : Galerie Samagra, Paris. Pavillon des Arts, Foire de Genève.
  • 2007 : Ancien Hôtel de Ville de Saint Denis de La Réunion.
  • 2007 : Bastide de Capelongue, Bonnieux.
  • 2007 : Galerie Meyer Le Bihan, Paris.
  • 2008 : Maison Elsa Triolet - Aragon, St Arnoult en Yvelines.

[modifier] Principales réalisations monumentales

Les quatre mousquetaires, Centre Jacques Prévert, Évry, 1989
Les quatre mousquetaires, Centre Jacques Prévert, Évry, 1989

[modifier] Principales expositions collectives

  • 1976 : Salon international de Toulon.
  • 1978 : "Salon du Signe et de la Lettre", Paris. Salon de Mai, Paris. Espace Cardin, Paris.
  • 1980 : Centre National d’Art Contemporain, Paris. 1981 : Salon des Réalités Nouvelles, Paris.
  • 1983 : Centre d’art du Montcela, Jouy-en-Josas.
  • 1984 : "Les enfants de l’immigration", Centre G. Pompidou, Paris. Sols, CNAP, Paris. "Salon de Vitry".
  • 1985 : Hanovre (R.F.A.). Barcelone. Palais des Congrès, Perpignan.
  • 1986 : "Salon Comparaisons", Paris.
  • 1987 : Ecole des Beaux-Arts de Nancy. Inauguration de l’Institut du Monde Arabe, Paris. Centre Culturel de Neuchâtel.
  • 1995 : "Les effets du voyage", Palais des Congrès, Le Mans. Galerie Del Léon, Venise.
  • 1997 : Biennale de la sculpture, Monte Carlo (Monaco).
  • 1999 : Galerie Ovadia, Nancy. Galerie Yoshii, Paris. Festival du film fantastique, Gérardmer. Musée Bourdelle, Paris.
  • 2005 : Salon Art-Paris, Galerie Del Lèon, Paris. "Biennale des lions", Lyon.
  • 2006 : "Vach’Art", Paris. "Biennale de Lyon", Turin.
  • 2007 : "Mu-Nan la Chinoise" à St Tropez.
  • 2007 : Salon du Collectionneur au Grand Palais, Paris.
  • 2007-2008 : "Modernité Plurielle" à l'Institut du Monde Arabe, Paris.
  • 2008 : Biennale Européenne d'Art Contemporain, Eragny sur Oise
  • 2008 : Rencontre Internationale de la Sculpture, Hettange Grande. France
  • 2008 : Galerie U Want Art, Shanghai. Chine
  • 2008 : Biennale des Lions, Lyon-Québec 2008. Lyon (Face au théâtre des Célestins jusqu'au 3 juillet).

[modifier] Jugements

…« La mémoire s’est emparée de toutes les virtualités visuelles d’une oralité sans limites et cet éclectisme vital traduit, sans faux-fuyants, l’universalité d’un langage issu d’une très personnelle sténographie de l’instinct »…

Pierre Restany, Critique d’Art, 1995.


« Le bitume n’est pas aveugle, il n’est pas insensible aux passages. Il est percé d’une multitude d’yeux, il est habité des signes et des souvenirs qu’y laissent les pas des promeneurs, les doigts des hommes de peine, les divers objets vagabonds qui se baladent, s’agglutinent, se démembrent, font des petits, deviennent eux-mêmes bitume. L’asphalte est la mémoire de la ville, c’est sa fiche anthropométrique où sont consignées toutes les empreintes.

Le bitume est un livre ouvert. On peut y lire différentes histoires - histoires de labeurs ou de rencontres, d’inventions ou de saccages. Ainsi à travers l’intérêt qu’il porte aux plaques d’égout, Rachid Khimoune essaie de restituer des itinéraires de travail (celui des émigrés maghrébins en France, par exemple) puis de constituer, avec les éléments et résidus de la voirie, des figures qui nous regardent avec des yeux, des bouches, des nombrils interrogateurs ou moqueurs, enjôleurs ou morfondus. Assemblés par Rachid Khimoune, les morceaux de plaques d’égout, et autres humbles résidus habitués à être piétinés, donnent des personnages imprévus, éclatant d’humour ou de révolte, d’espièglerie ou de désespoir. Il faut regarder, par exemple, ces inénarrables prototypes : Toufik de La Courneuve, M. et Mne Dupont la J., gardiens de HLM à La Courneuve, Ali Bobar, cette ronde fantastique et joyeuse d’enfants du monde entier. Rachid semble édifier ainsi, figure après figure, une indénombrable famille tellurique et minérale qui représente la terre entière. »

Tahar Djaout, « Rachid Khimoune, Sous le bitume, l’histoire », dans Algérie-Actualité, n° 1189, Alger, 28 juillet-3 août 1988.


« Des êtres invisibles, extraterrestres ou infraterrestres, affleurent d’un univers parallèle ou souterrain. Gauches, débonnaires, stupéfaits de leur commune aventure, ils se distinguent à peine des sols ou s’avancent dans l’espace, entraînant avec eux des fragments encore de leur monde. Ebahis du nôtre, l’interrogent, immobiles. Insensiblement se mettent en marche. (...) Regards inverses : en un instant la rue a des yeux, la rue regarde ses passants. Dans leurs continuels glissements, superpositions, les empreintes se font hommes, femmes, déferlant d’une région à l’autre de l’espace, d’un moment à l’autre du temps. (...) Dans le Parc Olympique de Séoul, en 1988, les dalles deviennent cuirasses et boucliers de « Guerriers » débouchant de lointaines époques. Puis les ondes minérales des pavés se font écailles : émergent les « Poissons ». C’était sans le savoir sur leurs bancs immobiles depuis toujours que l’on marchait. »

Michel-Georges Bernard, Rachid Khimoune, D'après les plaques, Éditions de l'Orycte, Paris, février 1989.

[modifier] Bibliographie sélective

 : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Les effets du voyage, 25 artistes algériens, (textes de Fatma Zohra Zamoum, Ramon Tio Bellido, Michel-Georges Bernard et Malika Dorbani Bouabdellah), Palais des Congrès et de la Culture, Le Mans, décembre 1995 (ISBN 2950969801).
  • Les Enfants du monde, par Rachid Khimoune, textes de François Maspero, Pierre Restany, Tahar Djaout, Jean-Marie Gibbal et un entretien avec Michel Archimbaud. Photographies de Philippe Fuzeau ; Paris-Musées, Somogy éditions d'art, 2001.

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