Régime de change chinois

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Le régime de change de la République populaire de Chine, fixé par les autorités monétaires nationales, détermine en grande partie le taux de change de la monnaie chinoise, le yuan.

Depuis 2005, le cours du yuan est arrimé sur un panier de devises, dont l’euro et le dollar font partie.

Sommaire

[modifier] Historique

  • 1955 : la Chine a un régime de change fixe, dont le taux change fut bloqué pendant 17 ans.
  • 1972 : après la fin du système de Bretton Woods et le flottement général des principales monnaies, La Chine décide de passer à un ancrage composite (PEG composite), c’est-à-dire dans lequel le Renminbi est attaché à un panier de 13 devises occidentales.
  • 1975 : le panier de devises n'est plus composé que de 50 % de dollars et 50 % de DeutschMark.
  • 1979 : avec les réformes économiques, la chine introduit l'IRTS (Taux interne de règlements commerciaux) qui est un autre taux existant en parallèle au taux officiel. Ce taux inférieur (coté au certain) au taux officiel jouait comme une dévaluation.
  • 1981 : de fréquentes dévaluations ont lieu dans le but d'éliminer la surévaluation héritée de la période précedente. Ainsi le taux officiel rejoint l'IRTS vers la fin de 1984 qui rendit ce dernier inutile.
  • 1985 : le taux officiel se déprécie souvent mais par petit coups (crawling peg). Cette expérience ne dure qu'un an.
  • 1986 : La Chine revient sur un ancrage avec quelques rares mais importantes dévalutions. Mais la principale réforme est la limitation des entreprises à détenir des devises. Elles ont obligation à échanger leurs devises contre des yuans. Les autorités créent alors des droits de rétention des devises. Les entreprises exportatrices qui obtiennent ces droits grâce à leurs rentrées de devises peuvent les utiliser pour leurs importations ou les revendre à d'autres entreprises importatrices. Il s'établit alors un marché du "SWAP de rétentions de devises" (rien à voir avec marché de SWAP actuel) avec un taux interne différent du taux de change officiel. Ce manque d’unification créa des tensions et des inégalités de développement entre les régions qui finalement conduiront à une surchauffe de l’économie en 1993.Le gouvernement sera obligé de réformer le régime de change.
  • 1994 : la grande réforme unifie les taux de change multiples, abolie le système de rétention de devises, met en place un nouveau régime de change flottant contrôlé avec une étroite bande associé à un nouveau système commercial (China Foreign Exchange Trade System). La bande de variation se réduit très fortement après la crise asiatique et le yuan est en réalité strictement ancré sur le dollar.

En juillet 2005, le régime chinois fait passer l’ancrage du yuan sur un panier de devises composé de dollars d’euros de yen et de won, et il y a une légère réévaluation du yuan de 2,5%. Ce sont toujours les autorités qui definissent le taux de change officiel, ce qui laisse toujours une interrogation sur la composition du panier de devises.

[modifier] Situation contemporaine

Selon la plupart des économistes, le yuan est aujourd'’hui maintenu sous-évalué par des interventions de change des autorités monétaires chinoises.

Selon Les Échos, « Les mesures visant à maintenir le taux de change du yuan face au dollar ont déjà entraîné une fantastique hausse des liquidités de l'économie chinoise. Cette hausse se traduit par une poussée des prix qui s'est limitée pour l'instant à l'immobilier et aux actions. Mais si la Chine ne laisse pas monter sa devise, ses prix à la consommation risquent de flamber dans les deux à trois ans. »[1]

Il semble que le gouvernement veuille établir un régime de change flottant à long terme. "Mais le long terme peut être dans plus d'un siècle" ironisent certains responsables chinois.

Pour l'instant avec l'adhésion à l'OMC la chine va ouvrir son marché des capitaux, et son secteur bancaire.

Mais pour éviter un crise financière de troisième génération comme celle qui s'est produite en Asie en 1998, la Chine doit assainir ses banques qui ont d'importantes créances douteuses. L'entrée modérée des professionnels occidentaux va aider à cela. L'expertise des banques européennes et américaines, va permettre aux banques chinoises moyennant une association d'épurer leur bilan.

Tant que le secteur bancaire est fragile, passer en régime de changes flottants semble risqué.[réf. souhaitée]

[modifier] Notes et références

  1. « Incertitudes chinoises », Les Échos, 3 décembre 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • synthèse de l’Etude économique de la Chine, 2005, OCDE (page 5–6)