Prison des Carmes

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Le perron du couvent des Carmes.
Le perron du couvent des Carmes.
Le jardin du couvent des Carmes.
Le jardin du couvent des Carmes.

La Prison des Carmes fut installée pendant la Révolution dans l’ancien monastère des Carmes à Paris.

Celui-ci formait un vaste enclos couvrant l’espace circonscrit par les rues du Regard, du Cherche-Midi, et Cassette, et était bordé au sud par la rue de Vaugirard.

Après avoir été dépouillée de son argenterie et de sa bibliothèque, la communauté des religieux Carmes déchaussés dut quitter son monastère, qui fut transformé en prison pour accueillir les « suspects », qui devinrent, pour une large part, les victimes des massacres de septembre 1792.

116 prêtres ainsi dont des évêques y furent massacrés dans des conditions particulièrement violentes, sous la conduite du commissaire Stanislas-Marie Maillard, exécuteur des ordres du Comité de surveillance. Celui-ci avait installé un tribunal dans le couvent. Il jugeait et condamnait un à un tous ceux qui se présentaient devant lui « à la force ». La porte s’ouvrait et dès que les religieux qui avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé en franchissaient le seuil, ils tombaient sous les piques ou les baïonnettes. Ce massacre dura toute la nuit.

L’archevêque d’Arles, Jean-Marie du Lau, les évêques de Beauvais, François-Joseph de La Rochefoucauld-Bayers, et de Saintes, Pierre-Louis de la Rochefoucauld-Bayers, son frère, furent enfermés dans l’église. Pendant les journées du 2, 3, 4 et 5 septembre 1792, les trois prélats et les prêtres furent massacrés dans les jardins du couvent, parmi lesquels dom Ambroise Chevreux, François Hébert et Joseph-Marie Gros.

Parmi les prêtres, huit étaient membres de la municipalité de paroisse canadienne du Québec Saint-Sulpice. Parmi ces huit, il y avait André Grasset, prêtre de l’archevêché de Sens, né au Canada. Il y avait également vingt-trois anciens Jésuites qui, ayant refusé la Constitution civile du clergé, furent mis à mort au cours des massacres de septembre. Trois Jésuites nous sont particulièrement connus : les Bienheureux Jacques Bonnaud, vicaire général de Lyon, Guillaume-Antoine Delfaud, archiprêtre de Daglan (Dordogne), et Alexandre Lanfant, prédicateur de la Cour.

Guillaume-Antoine Delfaud, député du clergé aux États généraux, qui vota avec le Tiers état, contre les privilèges, refusa la constitution civile du clergé, restant fidèle à Rome, geste mal vu. Dénoncé, puis arrêté, il fut enfermé dans la prison des Carmes, où il périt parmi ses compagnons martyrs.

Ceux qui sont morts ce jour-là ont été appelés les « martyrs de septembre » ou encore les « martyrs des Carmes. »

Joséphine de Beauharnais et Thérésa Tallien y furent emprisonnées pendant la Révolution. Joséphine de Beauharnais écrivit de sa main un message qui fut contresigné par Thérèse Tallien sur un mur : « Liberté, quand cesseras-tu d’être un vain mot ? Voilà dix-sept jours que nous sommes enfermées. On nous dit que nous sortirons demain, mais n’est-pas là un vain espoir ? ». Ce message a été placé dans une vitrine, où il peut être lu. Les ossements des prêtres ont eux été placés dans une châsse en verre au couvent des Carmes, qui est devenu l’Institut Catholique de Paris.

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