Principe de Peter

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Le Principe de Peter, de Laurence J. Peter et Raymond Hull, est une satire de l'organisation du travail. Il est paru originalement sous le titre The Peter Principle (1969).

Sommaire

[modifier] Énoncé du principe

« Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence. »

Il est immédiatement suivi du « Corollaire de Peter » :

« Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. »

On comprend donc que, parvenu à ce niveau, l'incompétence entrave l'exercice de la compétence.

[modifier] Explication du principe

Dans une entreprise, les employés compétents sont promus, et les incompétents restent à leur place. Donc un employé compétent grimpe la hiérarchie jusqu'à atteindre un poste pour lequel il ne sera pas compétent. À ce stade-là, il devient donc un incompétent qui va occuper son poste indéfiniment.

Au final :

  • un incompétent garde son poste
  • un employé compétent promu est remplacé par un autre employé, potentiellement incompétent
  • si le nouvel employé est compétent, il sera promu et remplacé à son tour par un nouvel employé jusqu'à ce que le poste échoie à un incompétent.

[modifier] Évolution des hiérarchies

[modifier] Hiérarques ayant atteint leur niveau d'incompétence

Peter remarque que plus le nombre d'échelons hiérarchiques est élevé, plus chacun voit une chance de parvenir à son niveau d'incompétence et de subir « la stagnation de Peter ». Il remarque que les hiérarques, quand ils sont devenus réellement incompétents, se complaisent à fréquenter des réunions, colloques, séminaires, symposiums, conférences... Le corps des hiérarques peut alors entrer en « lévitation » sous le nom de « sommet volant ». En résumé, on ne peut déboulonner un hiérarque incompétent :

  1. seul un hiérarque peut le faire
  2. s'il le fait, il se déjuge et admet son incompétence à discerner le personnel compétent
  3. mais on peut toujours déplacer la sous hiérarchie que constitue le personnel sous ses ordres
  4. le hiérarque reste ainsi seul à la tête d'une pyramide sans base, sur son « sommet volant »

[modifier] La défoliation hiérarchique

Peter remarque que la compétence, chez les employés d'une organisation, se répartit selon une loi normale :

  • 10 % sont super-incompétents ;
  • 20 % sont incompétents ;
  • 40 % sont modérément compétents ;
  • 20 % sont compétents ;
  • et 10 % super-compétents.

Peter observe que les 80 % au centre de la courbe reste au sein de la hiérarchie, mais pas les 20 % aux extrêmes, c'est la « défoliation hiérarchique ». Si le renvoi des 10 % super-incompétents semble évident, celui des 10 % super-compétents n'en est pas moins logique.

La super-compétence est plus redoutable que l'incompétence, en cela qu'un super-compétent outrepasse ses fonctions et bouleverse ainsi la hiérarchie. Elle déroge au premier commandement : « La hiérarchie doit se maintenir ». Pour qu'un super-compétent soit viré, deux séries d'évènements doivent se produire :

  • la hiérarchie le harcèle au point de l'empêcher de produire ;
  • il n'obéit pas aux principes de « respect de la hiérarchie ».

Si l'une des deux séries manque, il n'est pas viré.

[modifier] La solution

La solution que propose Peter consiste à se maintenir à un poste correspondant à son niveau de compétence optimal. Mais comment refuser une promotion ?

Peter propose diverses solutions avec des exemples et il emballe le tout dans l'expression « l'incompétence créatrice », qui consiste à ménager consciemment ou non, de petits espaces d'incompétence de façon à ce que la proposition de promotion ne survienne pas.

[modifier] Voir aussi