Préjugé

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On nomme préjugés des opinions adoptées en l'absence d'information ou de pratique suffisante. Parfois articulés sur des mythes ou des croyances, ou résultant d'une généralisation hâtive, ils sont considérés dans une perspective bayésienne comme le point de départ nécessaire de toute acquisition d'information, le processus d'apprentissage consistant simplement à les rectifier aussi vite que possible à la lumière de l'expérience - et pour commencer à acquérir cette dernière si son coût ne s'y oppose pas.

Sommaire

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Les préjugés sont réputés difficilement modifiables pour les raisons suivantes :

  • en positif, la prudence, le souci de cohérence de l'individu
  • en négatif sont parfois évoqués paresse intellectuelle, conformisme social, esprit routinier, voire rigidité mentale. Leur ancrage dans l'inconscient (parfois en raison d'un conditionnement établi à cette fin) rend leur modification longue : voir l'article Dissonance cognitive.

Les préjugés sont des jugements faits à l'avance par quelqu'un d'autre que la personne qui a les préjugés. Elle les a acceptés tels quels sans les confronter à sa propre expérience. La personne "juge" en appliquant une opinion reçue. C'est donc une opinion de deuxième main.

[modifier] Application

Les préjugés peuvent concerner des objets, des groupes d'individus, des comportements, etc. : seule l'imagination limite leur portée.

Appliqués à des groupes sociaux, les préjugés font référence à des biais positifs ou négatifs envers les membres de ces groupes (anciens de grandes écoles, hommes politiques...), en se fiant parfois à des stéréotypes ou clichés du moment. Cela n'est pas nécessairement à confondre avec un lieu commun, qui souligne seulement la banalité d'une idée et un consensus à son sujet.

[modifier] Exemple

Une personne ayant eu par exemple une série de mauvaises relations avec les personnes du sexe opposé pourra développer des préjugés envers les personnes de ce sexe. Elle pourrait en effet penser que les facteurs qui ont affecté ces relations sont présents chez toutes les personnes du sexe opposé. Lorsqu'on évoque et qu'on conforte des préjugés envers des personnes du sexe opposé, on parle généralement de sexisme.

Cet exemple de préjugé généralisé à des groupe d'individus peut donner naissance :

[modifier] Préjugé favorable

Une expression couramment employée et qu'il faut considérer différemment est "préjugé favorable". Par exemple il est fréquent de parler de préjugés favorable aux travailleurs, préjugé favorable à l'Union européenne. Dans ces cas l'expression "préjugé favorable" est plutôt analogue à "favorise".

[modifier] Nécessité

Toute connaissance du monde doit nécessairement prendre appui sur un a priori, ne serait-ce que la confiance accordée au moins provisoirement à un formateur. Les méthodes bayésiennes nous montrent qu'en l'absence de préjugés sur le monde on ne peut rien apprendre sur le monde : que signifierait par exemple une expérience scientifique si on ne préjugeait pas (sous réserve de vérification ultérieure) du bon état de marche des instruments de mesure ? De fait, une prédiction vérifiée (même si c'est par pur hasard) d'une théorie ne diminuera que dans une très légère mesure le doute de celui qui n'y croit pas, et ne renforcera que dans une mesure moindre encore la croyance de celui qui y croit. Toutefois, sur quelques milliers d'observations, l'inférence bayésienne nous garantit que leurs points de vue finiront par se rapprocher l'un de l'autre de façon mesurable.

Ces points de vue ne changeront en revanche nullement en l'absence d'observations ou d'observable, tout simplement parce qu'ils n'auront aucune raison particulière de changer.

[modifier] Citations

"Beaucoup de gens croient qu'ils pensent alors qu'ils remettent seulement en ordre leurs préjugés." William James

[modifier] Articles liés

[modifier] Liens externes