Pont de Sully-sur-Loire

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Pont de Sully-sur-Loire

Pays France
Ville Sully-sur-Loire
Coordonnées 47°40′39″N 2°38′35″E / 47.6775, 2.64306
Franchit Loire
Fonction pont routier
Type Pont en poutre
Longueur 378 m
Largeur 10 m
Matériau Acier et béton
Construit en 1986
Catégories de ponts
Par type · Par pays · Par villes · Par cours d'eau
Listes

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Situé à 25 km du pont de Gien à l'amont et à 19 km du pont de Châteauneuf-sur-Loire à l'aval, Le pont de Sully-sur-Loire est un pont en poutre du département du Loiret qui franchit la Loire à Sully-sur-Loire. Il supporte la route départementale D 948 qui relie la commune de Sully-sur-Loire sur la rive gauche à la commune de Saint-Père-sur-Loire sur la rive droite.


Sommaire

[modifier] Descriptif[1]

Cet ouvrage est un pont en poutre à ossature mixte de longueur totale 378 m comportant six travées : deux travées de rive de 49 m et quatre travées centrales de 70 m. L’ouvrage repose sur cinq piles nouvelles en Loire et deux culées anciennes.

Le tablier à ossature mixte, se compose de deux poutres métalliques continues connectées à une dalle en béton armé.

Le profil en long de l'ouvrage présente un rayon de 10 000 m axé sur la pile centrale.

[modifier] Histoire[1]

[modifier] 1189 : le premier pont

La première mention connue d'un franchissement de la Loire à Sully remonte à 1189, date à laquelle Archambaud de Sully fait donation à une abbaye des coutumes et du péage lui appartenant, en particulier sur le pont. La crue extraordinaire de la Loire en 1363 entraîna sans doute la ruine de l'ouvrage.

En effet, un compte des aides octroyées par le Roi, datant de 1364 - 1366 permet de fixer l'état de ruine totale en 1364 : le seigneur de Sully autorisant les habitants à prélever des pierres des "arches chues du pont".

[modifier] 1836 : un pont suspendu

La construction d'un pont suspendu fait suite à l'établissement d'une concession de 99 ans par ordonnance royale du 14 décembre 1832.

Cet ouvrage, de type suspendu, comportait 3 travées (72,40 m, 96,20 m, 72,40 m) et fut mis en service le 4 mai 1836.

[modifier] 1859 : première reconstruction suite à la crue de 1856

Lors de la crue du 2 juin 1856, la culée rive droite et l'arche adjacente s'effondrèrent. Le projet de reconstruction approuvé par les Décisions Ministérielles du 13 août 1857 et du 29 mars 1858 prévoyait :

  • l'allongement de la dernière arche rive droite, portée à 96,20 m,
  • la construction d'une pile supplémentaire rive gauche et donc de porter l'ouvrage à 4 arches (72,40 m - 96,20 m - 96,20 m - 96,20 m) d'une longueur totale de 372 m.

Les travaux furent réceptionnés 1e 8 octobre 1859.


[modifier] 1870 : Deuxième reconstruction

La travée 4 rive droite, incendiée par l'Armée Française le 6 décembre 1870, fut reconstruite de façon identique à l'ancienne.

[modifier] 1932 : Troisième reconstruction

L'ouvrage fut reconstruit en 1932 - 1933 par l'Entreprise Baudin-Châteauneuf afin de le remettre en état et de le moderniser.

Les travaux comportaient notamment les opérations suivantes .

  • remplissage intérieur des têtes de piles et la réalisation de massifs additionnels d'ancrage,
  • remplacement complet du tablier et de la suspension.

La largeur était alors de 6 m de chaussée et 2 trottoirs de 1,20 m interrompus à chaque pylône. Les essais eurent lieu les 17, 18 janvier 1933 et l'ouverture à la circulation le 24 février 1933.

L'ouvrage fut l'objet d'un bombardement 1e 15 juin 1940 et fut détruit par l'Armée Française lors de sa retraite. Le projet de reconstruction fut approuvé par les Décisions Ministérielles des 26 février 1941 et 19 mai 1941.

[modifier] 1947 : reconstruction suite à la guerre

L'ouvrage reconstruit fut détruit en juin 1944 lors d'un bombardement de l'aviation alliée. Après mise hors d'état de la suspension, la totalité du tablier s'affaissa dans la Loire et les pylônes aval des 3 piles furent détruits.

La reconstruction fut entreprise dès la fin de la guerre et achevée en 1947. Comme en 1941, les travaux furent confiés à l'entreprise Cossonet pour la réfection des maçonneries, et à l'entreprise Baudin-Châteauneuf pour le tablier et la suspension.

L'ensemble de l'ouvrage fut reconstruit sur la base des plans élaborés pour les travaux de 1941, tant pour les maçonneries que pour la partie métallique. L'ouverture à la circulation eut lieu le 20 juillet 1947.

[modifier] 1985 : Effondrement du pont dû au froid

Le 16 janvier 1985 à 7 h 40, par un froid intense (température de - 20°C, au niveau le plus bas observé à la station météorologique de Bricy depuis sa création en 1945), le tablier s'effondrait sur toute sa longueur dans le lit du fleuve.

L'examen des aciers a montré qu'il s'agissait de ruptures fragiles au niveau des suspentes et des étriers liées aux caractéristiques chimiques des aciers (forte teneur en carbone, en soufre et phosphore), aux amorces de rupture par usinage des filetages et à une très faible résilience, notamment à basse température (résilience en KV 2,5 joules à - 20°C - 4 joules à - 0°C et 6 joules à + 20°C).

[modifier] 1986 : le nouveau pont

Après étude comparative entre la reconstruction à l'identique, la construction d'un tablier nouveau sur les piles existantes et la construction d'un pont nouveau, le Conseil Général, par délibération du 26 février 1985 décida la construction d'un pont entièrement nouveau.

Le coût de l'opération s'éleva à 40 MF. Le Conseil Régional décida par délibération du 20 février 1985, de participer financièrement à cette opération pour un montant de 13,5 MF. En attendant le nouvel ouvrage, un pont Bailey lancé sur les piles du pont S.N.C.F., fut ouvert à la circulation dès le 15 mars 1985.

L'appel d'offres fut lancé dès le mois d'avril et, par délibération du Bureau du Conseil Général du 10 juin 1985, les travaux de l'ouvrage furent confiés à l'entreprise Baudin-Sully pour un montant de 30 113 000 F. L'ordre de service de commencer les travaux était donné le 20 juin 1985 pour un délai de 18 mois.

L'ouvrage a été inauguré et mis en service le 23 septembre 1986.

[modifier] Les éléments de l’ouvrage[1]

[modifier] Piles et culées

Les deux culées de l'ancien ouvrage ont été réutilisées après protection par un batardeau de palplanches et injection du sol de fondation.

Les cinq piles ont été fondées superficiellement à l'abri d'un batardeau de palplanches, sur un massif de béton immergé. La semelle en béton armé a 1,20 m d'épaisseur et les raidisseurs ont des hauteurs variables de 0,2 m à 1,30 m. Les fûts de pile ont une hauteur constante de 8,45 m et comportent une remontée de 2,40 m de part et d'autre des poutres. Les piles ont été coffrées par des plaques préfabriquées de ]0 cm d'épaisseur en béton armé avec un parement de gravillons lavés.


[modifier] Tablier

Le tablier est à ossature mixte acier-béton :

Il estrepose sur deux poutres métalliques de hauteur constante 2,20 m sur les travées centrales et de hauteur variable de 2,20 m sur pile à 1,22 m sur culées pour les travées de rive. L’espacement entre les poutres est de 5,60 m. Elles sont rirgidifiées par des entretoises espacées de 10 m, avec des piècesde pont sur les piles et les culées.

Les poutres furent lancées du 7 novembre1985 date du premier approvisionnement au 31 janvier 1986 date de l'accostage culée rive gauche.

Une nacelle de visite permet le contrôle et l'entretien de toute la structure métallique y compris les parties extérieures des poutres. Elle est calculée pour supporter une charge de 450 kg excentrée en extrémités.

La dalle du tablier est en béton armé connectée aux poutres et aux pièces de pont par des gougeons Nelson (0 19 x 125). Elle présente une épaisseur en axe de 30 cm. L’intrados est horizontal et l’extrados est déversé à 2,5 % à partir de l'axe. La structure de chaussée est une chape épaisse constituée d’asphalte pur 8 mm et d’asphalte porphyré sur 22 mm.

[modifier] Galerie


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Bibliographie

  • Les ponts de la Loire - De sa source à l’Atlantique – Serge Vannier – CPE Editions – Avril 2005.

[modifier] Notes et références

  1. abc Les ponts sur la Loire et le Loiret – Direction départementale de l’Equipement du Loiret – 1984 – (Archives départementales – non commercialisé)
Situation sur la Loire
Aval :
Pont de Châteauneuf-sur-Loire
Image:FranceLoireGien.PNG Amont :
Pont ferroviaire de Gien