Placide (danseur)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Alexandre-Placide Bussa[1], dit Placide (né à Messine[2] et mort à New York le 26 juillet 1812) est un célèbre danseur de corde italien.

Marié à Carmina Spinacuta, sœur d'un autre danseur de corde, il sillonne l'Europe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, puis les États-Unis après la Révolution française. S'il est quasiment impossible de suivre les pérégrinations de ce nomade, sa présence est toutefois attestée à Avignon et Nîmes en 1750, à Amsterdam en 1754, à Rennes en 1755, puis à Bruxelles en 1756, où il danse peut-être dans la troupe du Théâtre de la Monnaie dirigée par D'Hannetaire.

On le voit à La Haye en 1761, puis il revient à Bruxelles en 1765 où sa fille Catherine-Ursule épouse le maître de ballet Billioni. Placide danse ensuite à Londres de 1766 à 1768, puis il dirige le théâtre de Gand cette dernière année.

Revenu en France en 1770, Placide fait partie des Grands-Danseurs du Roi, dans la troupe de Nicolet, mais ne reste pas longtemps au même poste : il disparaît puis revient de temps à autre à Paris. Il est à nouveau signalé en Angleterre en 1781 où, raconte Mayeur de Saint-Paul, il commet l'impudence de danser sur la corde en tenant un drapeau aux armes de la France[3]. Accueilli par des huées, il doit faire amende honorable et en est quitte pour quelques coups de bâton.

Il revient s'établir à Paris jusqu'en 1788, puis s'embarque pour « les îles » : arrivée à Port-au-Prince, sa « Troupe des Grands Sauteurs et Danseurs du Roi » parcourt l'île de Saint-Domingue pendant trois ans.

En 1791, Placide arrive en Amérique et, jusqu'en 1801, il dirige une troupe de danseurs de corde à Charleston (Caroline du Sud), tout en donnant des représentations à New York, Newport, Boston, Philadelphie, Providence, La Nouvelle-Orléans, etc. De retour à New York, il constitue une nouvelle troupe, avec laquelle il va donner des représentations régulières à Richmond (Virginie). Il meurt à New York, deux semaines après avoir inauguré une nouvelle salle : l'Olympic Theatre.

[modifier] Notes

  1. Certaines sources donnent erronément Bussart.
  2. Certaines sources le prétendent né à Paris, se référant à une phrase qu'il avait prononcée en quittant « cette capitale qui m'a vu naître », mais un acte retrouvé aux archives de La Haye le dit clairement « de Messine en Sicile ».
  3. La Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique est marquée par une profonde rivalité entre la Grande-Bretagne et la France