Place de l'Hôtel-de-Ville

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4e Arrt.
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Place de l'Hôtel-de-Ville
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Arrondissement(s) 4e Arrondissement
Quartier(s) Saint-Merri
Début 2 quai de Grèves et quai de l'Hôtel-de-Ville
Fin 31 rue de Rivoli
Longueur 155 m
Dénomination 1803
Ancien(s) nom(s) place de Grève
(?)  Visite virtuelle
La place de l'Hôtel-de-Ville
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La place de l'Hôtel-de-Ville, ancienne place de Grève jusqu'en 1803, est une place de Paris, en France (48°51′24.0″N 2°21′5.32″E / 48.856667, 2.3514778). Cette place est située sur les berges de la Seine, d'où son ancien nom (grève : terrain plat composé de graviers ou de sable en bord de mer ou de cours d'eau).

Métro Ce site est desservi par la station de métro : Hôtel de Ville.

Sommaire

[modifier] Historique

Un quartier très dense se regroupait autour de l'Hôtel de Ville, devant laquelle s'étendait la place de Grève (un quart plus petite que l'actuelle place de l'Hôtel de Ville). Les ouvriers sans travail s'y présentaient à l'aube à la recherche d'un employeur. Il s'agissait d'une main-d'œuvre sous-qualifiée et instable qui échappait au système des métiers réglés. Ainsi à Paris la place de Grève, qui est à l'origine du mot gréviste, sur la base d'un contresens: il s'agissait de concentrations d'ouvriers qui ne travaillaient pas, mais qui étaient à la recherche d'un travail[1]. Ils allaient en Grève (d'où l'expression : se mettre en grève). Sous l'Ancien Régime, cette place servait aussi aux exécutions et aux supplices publics : Robert François Damiens, François Ravaillac entre autres y furent écartelés.

[modifier] Liste non exhaustive d'exécutions sous l'Ancien Régime

1310 : Marguerite Porete (brûlée)
1549 : Jacques Ier de Coucy (décapité)
1559 : Anne du Bourg (pendu puis brûlé)
1574 : le Comte de Montgomery (décapité)
1602 : Guy Éder de La Fontenelle (roué vif)
1610 : François Ravaillac (écartelé)
1627 : François de Montmorency-Bouteville
1632 : Louis de Marillac (décapité)
1680 : Catherine Deshayes, dite la Voisin (brûlée)
1721 : Louis Dominique Cartouche (roué vif)
1757 : Robert François Damiens (écartelé)
1766 : Thomas Arthur de Lally-Tollendal (décapité)

[modifier] La place de Grève sous la Révolution où fut utilisée pour la première fois la guillotine

Le 25 avril 1792, eut lieu en place de Grève la première exécution par guillotine. Le condamné, Nicolas Pelletier, était un simple voleur. La foule, accoutumée depuis le Moyen-Âge à des supplices plus « raffinés », se montra déçue de la rapidité du procédé. Le lendemain, une chanson courait les rues : Rendez-moi ma potence de bois, rendez-moi ma potence.

[modifier] La guillotine place de Grève en 1794

La guillotine devait à nouveau être montée place de Grève, de novembre 1794 à mai 1795. Parmi les dernières têtes à tomber furent celles du député de la Convention Jean-Baptiste Carrier et de l'accusateur public Fouquier-Tinville.

[modifier] Citations

Anne du Bourg, pendu puis brûlé place de Grève en 1559
Anne du Bourg, pendu puis brûlé place de Grève en 1559

Extrait du Livre Deuxième, Chapitre II, de Notre Dame de Paris de Victor Hugo (1831). « Il ne reste aujourd'hui qu'un bien imperceptible vestige de la place de Grève telle qu'elle existait alors. C'est la charmante tourelle qui occupe l'angle nord de la place, et qui, déjà ensevelie sous l'ignoble badigeonnage qui empâte les vives arêtes de ses sculptures, aura bientôt disparu peut-être, submergée par cette crue de maisons neuves qui dévore si rapidement toutes les vieilles façades de Paris. [...]

La Grève avait dès lors cet aspect sinistre que lui conservent encore aujourd'hui l'idée exécrable qu'elle réveille et le sombre Hôtel de Ville de Boccador, qui a remplacé la Maison-aux-Piliers. Il faut dire qu'un gibet et un pilori permanents, une justice et une échelle, comme on disait alors, dressés côte à côte au milieu du pavé, ne contribuaient pas peu à faire détourner les yeux de cette place fatale, où tant d'êtres pleins de santé et de vie ont agonisé ; où devait naître cinquante ans plus tard cette fièvre de Saint-Vallier, cette maladie de la terreur de l'échafaud, la plus monstrueuse de toutes les maladies, parce qu'elle ne vient pas de Dieu, mais de l'homme. »

[modifier] La place de l'Hôtel-de-Ville aujourd'hui

La place de Grève, rebaptisée place de l'Hôtel-de-Ville le 19 mars 1803, est devenue un espace réservé aux piétons depuis 1982. Aujourd'hui la place de l'Hôtel-de-Ville est un lieu d'animation :

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Robert Castel, La métamorphose de la question sociale, Paris, Gallimard, 1995

[modifier] Vue Satellite