Photojournalisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le photojournalisme est une approche du journalisme usant du support photographique.

Sommaire

[modifier] Histoire

Dès son apparition, l’image photographique a tout de suite séduit le monde de la presse et de l’information par son apparente objectivité. Impossible à imprimer en même temps que le texte, elle est longtemps reproduite en gravure, et sert d’illustration à l’écrit. L'image reste longtemps en décalage par rapport à l’événement qu’elle relate à cause du délai important entre la prise de vue et sa publication.

La photographie garde le statut d’image illustrative jusqu’en 1890, date de l'invention de la similigravure à partir de laquelle la presse illustrée connaît un développement mondial. La société de la fin du XIXe siècle a soif de « nouvelles ». « Avec la photographie une fenêtre s’ouvre sur le monde » (Gisèle Freund). L’étranger devient familier.

Le couple journaliste/photographe dont les célèbres Albert Londres/Moreau ou Joseph Kessel/Zucoon est de plus en plus souvent remplacé par le reporter-photographe qui traite seul son sujet. Il devient journaliste à part entière et n’a plus besoin de la caution d’une « plume ». Son appareil joue le même rôle comme le feront aussi le micro et la caméra de télévision.

Les grands journaux d’information comme Life, Fortune ou Paris-Match ont des équipes de plusieurs dizaines de reporters qui sillonnent le monde ou utilisent des photoreporters d'agence de presse. On dit alors qu'ils sont en « assignment ».

Après la guerre, ces reporters intègrent les agences de presse car les journaux réduisent le nombre de leurs salariés. De plus, ils veulent avoir un droit de regard sur l’utilisation de leur travail. C’est la grande époque du « news » dont Robert Capa est l’archétype légendaire.

Les photojournalistes des années 1960 sont les héros qui parcourent les champs de bataille, du Viêt Nam au Biafra, du Pakistan à l’Irlande du Nord.

Aujourd’hui se pose la question de l’avenir de ce métier avec la mondialisation des moyens de communication et leur concentration au sein de quelques grands groupes internationaux.

En France, FreeLens, anciennement Association Nationale des Journalistes Reporters Photographes et Cinéastes-Freelens, représente les photographes de presse et d’information documentaire, qu’ils soient pigistes indépendants, ou collaborateurs d’agence. Actuellement présidée par Wilfrid Estève, l’Anjrpc-FreeLens a été présidée notamment par Robert Doisneau, Roger Pic, Patrick Bard. En quatre décennies, elle a fédéré de grands acteurs du photojournalisme : Henri Cartier-Bresson, Raymond Depardon, Gisèle Freund, Marc Riboud, Sebastião Salgado.

[modifier] Filmographie

Quelques films ont pour thème central le photojournalisme et les photojournalistes :

  • Harrison's Flowers d'Elie Chouraqui (2000)
  • The Public Eye de Howard Franklin (1992)
  • Salvador d'Oliver Stone (1986)
  • Under Fire de Roger Spottiswoode (1983)
  • War Photographer Film documentaire de Christian Frei (2003) sur le photoreporter James Nachtwey.

[modifier] Publications

  • "Photojournalisme, à la croisée des chemins", une co-édition EMI-CFD/Marval, 2005. Mention spéciale du jury du prix Nadar en 2005, cet ouvrage a été réalisé avec Olivia Colo, Wilfrid Estève et Mat Jacob (ISBN 2862343757). Témoignant du fourmillement imaginatif et des défis lancés à la profession, ce livre est aussi un guide à l’usage des jeunes reporters, soucieux de trouver les réponses aux questions qu’ils se posent, en terme technique, de droit et de statut.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Citations

  • Robert Capa : « Si ta photographie n'est pas bonne, c'est que tu n’étais pas assez près. »
  • David Burnett : « Capa disait que si la photo n'est pas bonne, c'est qu'on n'est pas assez près. Moi, je pense que si la photo n'est pas bonne, c'est qu'on est trop près. La distance permet d'élargir le point de vue. »
  • Henri Cartier-Bresson : « La photographie est une réponse immédiate à une interrogation perpétuelle. »
  • Robert Doisneau : « Aujourd'hui je n'ai plus la force. Hier je n'avais pas assez de liberté. Voilà où j'en suis, à me trouver des excuses. En réalité, j'ai cédé à la facilité. »
  • Wilfrid Estève : « Faire disparaître les traces de positions politiques du reportage revient à faire un contresens absolu sur sa nature même. C'est désincarner le rêve et la révolte. »
  • Lorenzo Virgili : « Auparavant, le débat portait sur l'objectivité ou la subjectivité. Nos avons assumé à juste titre, notre subjectivité. Nous devons dorénavant rendre des comptes sur notre capacité à travestir une information... »