Wilfrid Estève

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Portrait de Wilfrid Estève
Portrait de Wilfrid Estève

Wilfrid Estève (né à Carcassonne en 1968) est un photojournaliste et portraitiste français.

Il collabore depuis 1995 avec plusieurs rédactions dont De l'air, ELLE, Libération, Le Monde, Géo, Marie-Claire, National Geographic, Paris Match ou VSD et a reçu en tant qu'auteur une mention spéciale au prix Nadar en 2005 pour l'ouvrage Photojournalisme, à la croisée des chemins.

Basé sur le témoignage et l'enquête, son travail photographique est réalisé sur les terrains de l'actualité ou dans les zones de tension (Afrique de l'Ouest, Europe, Moyen-Orient). En parallèle, il poursuit un travail sociétal sur la France et sur l'immigration.

Il participe en 2005 à la création de la coopérative de photographes Picturetank, dont il a été le vice-président et conçoit le projet pluridisciplinaire Territoires de fictions. En 2006, il co-fonde le studio de création et de production audiovisuelle hans lucas.

En juillet 2008, il prend la direction de l'agence photographique MYOP et co-fonde Photojournalisme.fr, site internet dédié à la photographie d'information et aux photojournalistes

Sommaire

[modifier] FreeLens

Depuis 2004, Wilfrid Estève préside FreeLens, anciennement appelée l'Association nationale des Journalistes Reporters Photographes et Cinéastes-FreeLens. Dès sa création, l'association n’a cessé d’affirmer la place, l’apport et le rôle de la photographie d’information dans le débat démocratique.

Fondée en 1962, ce pôle de réflexion fédère, depuis plus de quatre décennies, les grands acteurs du photojournalisme, parmi lesquels Henri Cartier-Bresson, Raymond Depardon, Gisèle Freund, Marc Riboud, Sebastião Salgado. Elle a été présidée par Robert Doisneau, Roger Pic, Patrick Bard et Lorenzo Virgili.

En juillet 2008, FreeLens lance Photojournalisme.fr, site internet dédié à la photographie d'information et aux photojournalistes.

[modifier] Enseignement

Depuis douze ans, Wilfrid Estève enseigne le photojournalisme dans des écoles reconnues (l'École supérieure de journalisme de Lille), des centres de formation (le CFPJ ou l'École des métiers de l'information à Paris) ou à l'occasion d'ateliers lors de festivals.

En 2006, il devient directeur pédagogique de la filière photographie de l'École des Métiers de l'Information, surnommé aussi l'Autre école. En 2007, il crée le Prix Tremplin Photo de l'EMI, première bourse de formation au photojournalisme remise durant le festival Visa pour l'image.

Le parcours qualifiant en photojournalisme dont il assume la direction avec Mat Jacob du collectif Tendance floue et Lorenzo Virgili compte parmi ses anciens stagiaires, la lauréate 2008 du prix Mark Grosset (Elisabeth Schneider), la lauréate 2007 du prix Visa d’or Magazine au festival International du Photojournalisme Visa pour l’Image et du Prix Spécial du Jury du festival international du Scoop et du Journalisme d'Angers (Lizzie Sadin), les deux lauréats 2004 et 2002 du prix Kodak de la critique (Julien Daniel et Jérômine Derigny), le lauréat 2005 du grand Prix Calderon (Jérôme Sessini) du festival du Scoop et du Journalisme d'Angers, deux lauréats, en 2004 et en 2005, de la bourse 3P (Lizzie Sadin et Frédérique Jouval), la lauréate 2003 au grand Prix international du Reportage Humanitaire CARE (Florence Gaty), le lauréat du Prix Fnac Attention Talent 2002 et du Prix Fuji 2002 (Julien Daniel) et deux lauréats au World Press Photo en 2001 et 2002 (Julien Daniel).

[modifier] Territoires de fictions

Durant l'installation de la mosaïque d'images "Territoires de Fictions" aux rencontres d'Arles en juillet 2006.
Durant l'installation de la mosaïque d'images "Territoires de Fictions" aux rencontres d'Arles en juillet 2006.
"Territoires de Fictions" investi l'ensemble de l'affichage publicitaire du métro toulousain en septembre 2006.
"Territoires de Fictions" investi l'ensemble de l'affichage publicitaire du métro toulousain en septembre 2006.

Wilfrid Estève a conçu en 2005 le projet Territoires de fictions. L'exposition qui en est issue porte un regard sur la France et rassemble cent d'auteurs dont 13 créateurs sonores, 2 graphistes, 28 réalisateurs et 57 photographes. Sa collection comprend des productions artistiques contemporaines dans les domaines de la photographie et de la vidéo. Explorant de nouvelles formes de représentation de la photographie, Territoires de fictions a développé le concept de la POM, Petite Oeuvre Multimédia.

L'exposition combine différents médias (photographies, vidéos, pièces sonores et créations graphiques) et a été présenté en France, en Belgique, en Italie, en Pologne à plus de 30 reprises en 24 mois.

Associant 600 photographies (sous la forme de mosaïques géantes ou d'affiches grand format) et 62 vidéos autour de thématiques sociétales, Territoires de fictions a réuni près d'un million de visiteurs depuis 2006. L'exposition investit également l'espace public de grandes villes. Pour son lancement en septembre 2006, le projet a occupé en plus de sa représentation dans la galerie du Château d'eau, l'ensemble des emplacements publicitaires des lignes du métro à Toulouse.

Pour Marta Eloy Cichocka, journaliste et professeur d'université, « Grâce à cette passerelle entre l’information et l’art, les Français s’engagent socialement et les artistes se confrontent à la frustration sociale, le manque de confiance pour la politique et la démocratie, le regain d’intérêt pour les partis extrémistes ; ainsi que les problèmes liés à l’immigration et l’intégration. Les questions sur la France d’aujourd’hui sont les questions sur la France de demain et ce sont également des questions sur le monde actuel en phase de changement ».[1].

Selon le critique d'art Christian Gattinoni, "L’autre intérêt de cette opération réside dans la réflexion sur la diffusion de ces œuvres multimédia, elles accompagnent des rencontres de quartier à caractère politique, des réflexions à caractère culturel en institution comme la Maison Européenne de la Photographie, mais surtout grâce à un partenariat ces P.O.M. sont diffusés quotidiennement sur lemonde.fr"[2].

[modifier] L’Oeil Public

Co-fondateur de l'agence photographique l'Oeil Public qu'il quitte en 2004, Wilfrid Estève a participé durant huit ans, à l'ascension du collectif et à la création de la structure de diffusion. L’OEil Public est une agence de dix photographes indépendants qui existe depuis 1995. Elle a été distinguée par des prix photographiques prestigieux (dont World Press Photo et Prix Kodak de la critique) et collabore avec les plus grands magazines internationaux. Elle est une des dernières agences indépendantes en France.

Selon Michel Guerrin, journaliste, responsable du service "culture" au journal Le Monde et spécialiste de la photographie, « L'Oeil Public est une structure qui s'inscrit dans une généalogie bien repérée, avec Magnum (Capa, Cartier-Bresson) pour référence d'indépendance et d'esthétique mais aussi Viva, superbe groupe d'agitateurs créé dans l'après-Mai 68, qui a marqué un retour au sujet de société (française) contre l'« événement » lointain, un engagement, une simplicité photographique, le droit du photographe à « sa propre poésie », comme disait Le Querrec ».[3].

[modifier] Publications

  • (fr) Olivia Colo, Wilfrid Estève et Mat Jacob, Photojournalisme, à la croisée des chemins, Marval et CFD, 2005 (ISBN 2862343757) [prés. en ligne]
  • (fr) Wilfrid Estève et Sarah de Haro, "3672, la Free story", Trouble-fête, 2002 (ISBN 291425301) [prés. en ligne]

[modifier] Notes et références

  1. Marta Eloy Cichocka, « Fin de saison : Transfotografia w Trójmiescie », dans POZYTYW, numéro du 08-09/2006
  2. Christian Gattinoni, "Territoires de fictions, l’identité en diffusion", dans Area revue)s(, n°14, mars 2007, pages 155-159
  3. Michel Guerrin, "L'Oeil Public tourne son regard social vers le festival Visa pour l'image", article publié dans Le Monde du 02 Septembre 2001