Philocalie des Pères Neptiques

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Philocalie des pères Neptiques

Révélée au monde occidental par les « Récits d'un pèlerin russe », la Philocalie est l'un des ouvrages les plus marquant de la spiritualité orthodoxe.

Sommaire

[modifier] Explication de mots

L'origine grecque de l'ouvrage se manifeste jusque dans le titre de sa traduction française :

Philocalie : ce mot grec signifie littéralement « amour de la beauté », de celle qui se confond avec le bien, le vrai.

Pères : l'Église orthodoxe ne craint pas de nommer "pères" ceux qui s'engagent dans la voie spirituelle, à la suite du Christ.

Neptiques : sobres. La nepsis, c'est la « sobriété de l'âme ».

La Philocalie des Pères neptiques se présente donc comme l'ouvrage qui, page après page, indique le moyen de parvenir, à la suite de pères spirituels, par la « sobriété de l'esprit », au vrai « beau », au vrai « bien » : la vie en Christ, la communion avec Dieu.

[modifier] La philocalie grecque

La parution en 1782, à Venise, de cette anthologie en grec de textes sur la prière, réalisée par Nicodème l'Hagiorite et Macaire de Corinthe ne fit pas grand bruit. Il fallu attendre un siècle pour que paraisse à Athènes, en 1893, une seconde édition légèrement augmentée. Une troisième édition, dotée d'un index, ne vit le jour qu'entre 1957 et 1963. Quant à l'édition originale, elle est proprement introuvable. Elle l'était d'ailleurs déjà lorsque Migne éditait sa Patrologie Grecque (PG) : ce n'est qu'après "maintes vaines recherches" que le Cardinal Pitra la dénicha et qu'elle put, au fur et à mesure des volumes, intégrer la PG. L'incendie qui réduisit en cendres, en 1868, les ateliers de l'Abbé Migne nous prive néanmoins - du moins, dans la PG - de Philothée le Sinaïte, de Théognoste et de Calliste Cataphygiotès.

[modifier] Traductions et évolutions

En dépit de ces débuts laborieux, la Philocalie, traduite en slavon par Païssy Velitchkovsky dès 1793, connut un extraordinaire succès. Sous son nom de Dobrotolyoubié, elle eut huit éditions et fut au XIXe siècle, avec la Bible et le Ménologe de Saint-Dimitri de Rostov, la lecture préférée des moines russes. C'est d'ailleurs dans cette Dobrotolyoubié que le "Pèlerin russe" des "récits" va faire sa découverte de la prière perpétuelle.

En 1877, elle fut traduite en russe par Théophane le Reclus. Mais l'ancien évêque de Tambov et de Vladimir ne se contenta pas de traduire dans la langue parlée ce que Païssy Velitckovsky avait produit en slavon d'église : il en offre une édition toute revue. Il retire certains auteurs, soit qu'il les trouve trop spéculatifs (Calliste Cataphygiotès), soit qu'ils aient été traduits en russe par ailleurs (Pierre Damascène), en ajoute d'autres (Ephrem le Syrien, Barsanuphe et Jean de Gaza, Jean Climaque...)

La Philocalie a depuis été traduite entièrement ou en partie dans diverses langues dont le roumain (par le P. Staniloe) et en français (par Jacques Touraille).

[modifier] Les "Pères Neptiques"

Macaire de Corinthe et Nicodème de l'Athos avaient, dans la foule des spirituels qui les avaient précédé, choisi une trentaine d'auteurs : Antoine le Grand, l'Abbé Isaïe, Évagre le Pontique, Jean Cassien, Marc l'ermite, Hésychius le Sinaïte, Nil, Diadoque de Photicé, Jean de Carpathe, Théodore d'Edesse, Maxime le Confesseur, Thalassius, Jean Damascène, Philémon, Théognoste, Philothée le Sinaïte, Elie l'Ecdicos, Théophane de l'Echelle, Pierre Damascène, Macaire le Grand, Syméon le Nouveau Théologien, Nicétas Stéthatos, Théolepte de Philadelphie, Nicéphore l'Hésychaste, Grégoire le Sinaïte, Grégoire Palamas, Calliste II, Ignace des Xanthopouloi, Calliste Cataphygiotès, Syméon de Thessalonique, Marc d'Ephèse, Maxime le Cavsocalybite.

[modifier] Lien interne

Pères du désert

[modifier] Bibliographie

  • Petite Philocalie de la prière du cœur, Jean Gouillard, Points / Sagesses (n° 20), "initiation" à la Philocalie facilement accessible

[modifier] Textes de la Philocalie en Liens externes

Un site qui présente des extraits de la Philocalie en français