Philippe de Vigneulles

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Philippe Gérard, dit de Vigneulles (1471-1528) était un commerçant et chroniqueur français.

Son père, Jean Gérard, était un simple paysan. Il fit lui fortune dans le commerce des draps, au point de devenir un notable et une grande figure de la ville de Metz. Il écrivit une immense chronique mêlant autobiographie, histoire universelle et description de la vie quotidienne de sa ville, et Cent Nouvelles nouvelles (1505), une des premières apparitions du genre de la nouvelle en France.

Philippe de Vigneulles est né à Vigneulles (rattaché à Lorry-lès-Metz en 1810) en 1471 dans une famille paysanne. Écolier à Vigneulles puis à Lorry il devient apprentis drapier à Metz, puis va travailler chez un notaire. Un différent avec son maître le force à partir. Il rejoint l'Italie, en 1486, à pied sans ressource, sans prévenir son père. Il s'arretera un an à Genève. Il se rend à Rome, Naples, deviend valet et parcourt le sud de L'Italie. Rentré à Metz en 1489 il travaille chez un drapier.Il est enlevé avec son père par des brigants qui le retienne un an dans la région de Briey. Il est libéré contre le paiement d'une rançon.

Philippe de Vigneulles à écrit :

  • la Chronique de Metz, de Lorraine et de France
  • un journal de sa vie et de celle de la ville de Metz jusqu'en 1520
  • un recueil de cents contes appellé les Cents nouvelles

Il est mort vers 1527-1528.

La Chronique de Philippe de Vigneulles commence à la fondation du monde et va jusqu'en 1525. C'est une chronique universelle ; toutefois Philippe s'intéresse particulièrement à l'histoire de Metz et, en second lieu, à l'histoire de France. Il était chaussetier, métier qui consistait à vendre du drap et à confectionner des vêtements masculins (chausses). Cette chronique est un document rare, car Philippe de Vigneulles « écrit le langage qui devait être celui des bons marchands de Metz, un français prononcé à la façon de Metz et enrichi d'innombrables lotharingismes » (Ch. Bruneau). Voici deux extraits de la Chronique.

Année 1504

"Touttes choses furent à peu près en paireille pris et vallue de l'en passés : car l'on oit de bon vin et à planté ; les bief furent bon, maix fort chier ; une petitte chairée de foin coustoit V ou VI frant (et en avoit on grant nécessités ; et encor il eussent estes plus chier, se ne fût estes le [regain] qui revint ; et furent les prey en cest année faulchiez deux fois). Et fut cest année yey la plus belle vandange et la plus belle saison pour voiaigier que de loing temps fût veue. Et durait ce biaulx temps jusques à la sainct Mertin, que l'on ne veoit aultre chose que pellerin et gens aller et venir par les champs. En cest présente année, le XXIIIe jours du moix d'aoust, environ minuit, il fist en Mets ung petit tramblement de terre, que plusieurs gens oyrent ; mais, Dieu mercy !, ne fist aultre mal. Et fut cest année fort dangereuse et pestilencieuze de fyèvre."

"En ce temps, et alors qu'il estoient encor en Mets, vinrent et arivairent VI Hongre, belz hommes et puissant, abilliés à la mode de leur pais. Et tous six juoient de trompettes et de clérons, que biaulx les faisoit oyr. Et, avec ce, entre eulx en y avoit ung qui faisoit merveille de souplesse de corps ; et juoit en chambre close, au resgairt de tous ceulx et celiez qui en donnant argent y voulloient aller. Puis avoient yceulx VI Hongre deux grans ours avec eulx ; lesquelle il avoient cy bien aprins qu'il les faisoient dancer : car yceulx Hongre juoient de diverse instrument à la mode de leur pais, desquelles il faisoient dancer les dit ours. Et, avec ce, les ours meisme avoient semblable instrument comme musette, avec des grosse vessie en meylieu ; et, tout en dansant, il sambloit que les dit ours soufflaient dedens et juaissent de leur grosse patte dessus les trous ; et tellement que à les veoir il donnoient grant cause de rire."

(Travaux pratiques d'éducation civique conseil général de la Moselle 1995)

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