Philippe Moureaux

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Philippe Moureaux lors d'une inauguration d'une couveuse en présence du ministre Cerexhe
Philippe Moureaux lors d'une inauguration d'une couveuse en présence du ministre Cerexhe
Philippe Moureaux (à droite) lors d'une inauguration du second centre d'entreprise de Molenbeek située place de la Minoterie en présence de Charles Picqué
Philippe Moureaux (à droite) lors d'une inauguration du second centre d'entreprise de Molenbeek située place de la Minoterie en présence de Charles Picqué

Philippe Moureaux, né à Etterbeek le 12 avril 1939 est sénateur socialiste belge, bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean, historien, professeur de critique historique et d’histoire économique à l'Université libre de Bruxelles et spécialiste des Pays-Bas autrichiens.

Sommaire

Biographie

En 1980, la Belgique étant alors un pays en voie de fédéralisation, Philippe Moureaux entre dans le gouvernement d'union nationale Martens III en qualité de ministre de l'Intérieur et des Réformes institutionnelles. Il participe à ce titre à une importante réforme institutionnelle.

C'est cette double particularité de l'équipollence des normes et des compétences exclusives qui avait amené en 1984 trois professeurs d'université, MM. Quévit, Tollet et Deschamps, à proposer que la Belgique devienne un État confédéral [1]. Ils faisaient valoir que l'État belge était déjà partiellement confédéral en raison justement du principe de l'équipollence des normes sur lequel un parlementaire et ministre important comme Phillippe Moureaux s'est exprimé clairement au début des années 1990 [2].

Il relève lors d'une intervention au Sénat sur le sujet de l'équipollence des normes, le fait que dans le cadre du débat en France relatif à l'avenir de laCorse, une part importante du débat porte sur la question de savoir si l'on peut attribuer à une assemblée corse l'équipollence de normes [3].

Son nom est lié à la loi contre le racisme et la xénophobie (loi du 30 juillet 1981) dite « loi Moureaux ». Elle porte son nom parce qu'il était le ministre de la Justice quand elle a été adoptée. En 1993, Philippe Moureaux quitte le gouvernement fédéral, après avoir mené à son terme la réforme de l'assurance-maladie. Il a pratiqué l’ouverture aux candidats d’origine étrangère sur sa liste de bourgmestre (à dominance PS, mais incluant le SP, le PSC et le CVP) dans sa commune de Molenbeek-Saint-Jean à l'élection communale de 2000 seulement, l'unique élue d'origine marocaine dans cette commune en 1994, Mariem Bouselmati, l'ayant été sur la liste Ecolo. Depuis les dernières élections (2000) la liste du Bourgmestre compte plusieurs élu(es) d'origine marocaine  : Talbia Belhouari (cheffe de groupe, devenue députée fédérale en 2004), Houria Houberri, Mohammadi Chahid (également député régional depuis 2004), Ridoin Hlimi, Mohammed Daïf (député régional depuis 1995, échevin depuis 2001), Jamal Ikazban (échevin depuis 2001) et Badia El Belghiti.

Fils du ministre libéral Charles Moureaux et d'une mère de la lignée des industriels Blaton, et frère de Serge Moureaux, Philippe Moureaux est l'époux de la ministre Françoise Dupuis.

Le roi Albert des Belges lui a octroyé en 1995 le titre honorifique de Ministre d'État. Philippe Moureaux est détenteur des distinctions honorifiques, Grande-croix de l’ordre de Léopold II et Commandeur de l’ordre de Léopold.

De par le port de la moustache du bourgmestre, comme beaucoup d'élus socialistes, des journalistes bruxellois l'ont surnommé avec ironie Flupke Moustache.

En 2006, Philippe Moureaux se lance une dernière fois au mayorat de la commune de Molenbeek-Saint-Jean et organise sa succession.

Au niveau communal

Philippe Moureaux a à son actif :

  • La sauvegarde des zones vertes avec le classement du Scheutbos, le parc Albert ;
  • la création d'une maison de la nature, la réhabilitation de la Manufacture de tabac Ajja, création d' une Maison des Cultures et de la Cohésion sociale ;
  • une maison de l'emploi ;
  • Concrétisation en 2006 de la mise en route lors d'un contrat de quartier d'un Centre d'entreprises place de la Minoterie et qui offre 1 700 m² supplémentaires dans un ancien bâtiment scolaire entièrement rénové.

Au niveau du Sénat

  • Il dépose en 2004 la proposition de loi, devenue loi, visant à l'octroi du droit de vote aux élections communales à des étrangers.

Liens externes

Bibliographie comme historien

Les comptes d'une société charbonnière à la fin de l'Ancien Régime (La société de Redemont à Haine-St-Pierre - La Hestre). Bruxelles, Palais des Académies, 1969. In-8° sous reliure d'éditeur, 248 p., planches hors texte, (« Commission Royale d'Histoire »).

Notes

  1. Robert Deschamps, Michel Quévit, Robert Tollet, Vers une réforme de type confédéral de l'État belge dans le cadre du maintien de l'union monétaire, in Wallonie 84, n°2, pp. 95-111.
  2. Répondant à une interpellation du député Vandenberghe Philippe Moureaux déclarait dans un débat au Sénat belge en 2001 : Monsieur Vandenberghe, même si vous avez raison de dire que la notion de décret existait déjà avant 1980, il n'en reste pas moins vrai que 1980 est une date très importante. C'est en 1980 qu'est acceptée par le constituant et le législateur spécial, la notion de pleine équipollence des normes. Il s'agit d'une forme de révolution institutionnelle puisque l'équipollence fait du décret l'équivalent absolu de la loi. Cette équipollence est d'ailleurs fort critiquée. Elle est aussi très approuvée par certains qui aujourd'hui semblent l'avoir un peu oubliée. En tout cas, elle est exceptionnelle, on la retrouve dans peu de pays. (voir Sénat de Belgique, Compte rendu de la séance de l'après-midi du 22 mars 2001 et consultable en ligne ici)(l'intervention du député Vandenberghe est en néerlandais mais on peut suivre le sens du débat sans connaître cette langue par la réponse de Philipppe Moureaux
  3. Maire Info (résumé journalistique), La Constitution ne confère qu'au Parlement la possibilité d'entrer dans le domaine législatif