Philippe-Charles Schmerling

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Le docteur Philippe-Charles Schmerling
Le docteur Philippe-Charles Schmerling

Philippe-Charles Schmerling (1790-1836) est un médecin et préhistorien belge né à Delft. Il fut le premier à découvrir et identifier des restes d'homme fossile. L'existence d'hommes fossiles n'a été admise par la communauté scientifique qu'à partir de 1856, avec la découverte de l'Homme de Néanderthal.

[modifier] Biographie

En 1829, il se rend dans la région d'Engis, dans la vallée de la Meuse, entre Liège et Huy. Il y remarque un groupe d'enfants qui jouent avec des ossements de mammifères. Il les identifie comme étant fossiles, et en recherche davantage dans les grottes calcaires de la région pendant les années suivantes.

Schmerling découvre de nombreux restes de mammifères disparus de la région (rhinocéros, mammouths, ours) mais aussi des restes humains dans le même contexte stratigraphique, ce qui lui permet d'appuyer l'existence d'un homme fossile. Il découvre en particulier deux crânes humains à Engis et un autre à Engihoul. Si deux d'entre eux se sont révélés d'âge néolithique, le crâne d'Engis 2 a été identifié plus tard comme celui d'un enfant néandertalien.

Si Ch. Fraipont n'a proposé cette nouvelle attribution qu'en 1936, c'est qu'il s'agissait du crâne d'un jeune individu sur lequel les traits caractéristiques des Néandertaliens étaient moins évidents. Entre temps, d'autres ossements de Néandertaliens avaient été découverts à Gibraltar en 1848 et surtout en 1856 dans la vallée de Neander, près de Düsseldorf en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. C'est cette dernière découverte, réalisée par l'instituteur Johann Carl Fuhlrott, qui sera utilisée pour nommer et définir l'Homme de Néandertal, qui aurait put être « l'Homme d'Engis ».

Schmerling affirme bien que l'homme et le mammouth se trouvent ensemble dans le même dépôt, mais il fait des réserves sur leur antiquité relative : « Nous doutons fort, écrit-il que l'éléphant, lors de l'époque du remplissage de nos cavernes, habitât nos contrées. Au contraire , nous croyons plutôt que ces restes ont été amenés de loin, ou bien que ces débris ont été déplacés d'un terrain plus ancien et ont été entraînés dans les cavernes.» Il retombait ainsi dans l'erreur de Georges Cuvier qui ne croyait pas à la contemporanéité de l'homme et des mammifères fossiles retrouvés dans les grottes.

[modifier] Liens externes

[modifier] Référence

  • M. Toussaint - Les hommes fossiles en Wallonie - De Philippe-Charles Schmerling à Julien Fraipont, l'émergence de la paléoanthropologie, Carnets du patrimoine n° 33, Ministère de la Région wallonne (2001).