Philip Roth

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Philip Roth
Naissance 19 mars, 1933
Activité romancier
Nationalité américain
Genre roman psychologique, autofiction
Influences Saul Bellow, Bernard Malamud, Henry James, Gustave Flaubert, Franz Kafka, Thomas Wolfe, Lenny Bruce
Œuvres principales Goodbye, Columbus, Portnoy et son complexe, Ma vie d'homme, La contrevie, Operation Shylock, Le théâtre de Sabbath, Pastorale américaine, la Tache
Récompenses National Book Award, PEN/Faulkner Award, Prix Pulitzer, Prix Medicis

Philip Roth est un écrivain américain né le 19 mars 1933 à Newark, dans le New Jersey.

Sommaire

[modifier] Biographie

Petit-fils d’immigrés juifs originaires de Galicie arrivés aux États-Unis au tournant du XXe siècle, fils d'un modeste agent d'assurances chez Metropolitan Life, il a une enfance heureuse à Weequahic, quartier de la petite classe moyenne juive de Newark, qui sera la scène principale d'un grand nombre de ses livres. Après des études à Rutgers à Newark, à l'Université de Bucknell en Pennsylvanie, puis à l'Université de Chicago, il y enseigne les lettres, puis la composition à l'Université de l'Iowa jusqu'au début des années 60, lorsqu'il s'établit à New York pour se consacrer à l'écriture. Il reprendra ses activités d'enseignant de manière intermittente, en littérature comparée, à Princeton et l'Université de Pennsylvanie, jusqu'en 1992. Il vit aujourd’hui dans le Connecticut.

Les influences les plus fortes sur l'écriture de Philip Roth sont les réalistes du XIXe siècle, particulièrement Henry James et Gustave Flaubert, les grands romanciers juifs-américains de la génération précédente, Saul Bellow et Bernard Malamud, mais aussi les humoristes du circuit des cabarets de New York et des hôtels de Catskill, berceau de l'humour Borscht Belt, où Henny Youngman, Lenny Bruce et autre Woody Allen firent leurs débuts. Roth publie avec succès un premier recueil de nouvelles, Goodbye Colombus, en 1959. Dix ans plus tard, il obtient une célébrité phénoménale avec la publication de Portnoy et son complexe, roman comique en forme de monologue d'un jeune avocat juif traumatisé par une mère à l'amour étouffant sur le divan de son psychanalyste. Satires vives et crues des moeurs de la petite bourgeoisie juive-américaine, ces deux livres suscitent la controverse au sein de la communauté juive, et valent à l'auteur d'être considéré comme "l'enfant terrible" du roman-juif américain jusqu'aux années 90. Roth reviendra avec humour sur les attaques de ses plus virulents détracteurs dans son autobiographie Les faits, et dans les premiers romans du "cycle Zuckerman", L'Ecrivain des ombres, Zuckerman délivré et La Leçon d'anatomie, qui transposent ses débuts d'écrivain par le biais de son double fictionnel de prédilection, Nathan Zuckerman.

Au début des années 70, Roth s'essaie sucessivement à la satire politique (dans Tricard Dixon et ses copains), à la parodie kafkaïenne (dans Le sein) et à la fable postmoderniste (dans Le grand roman américain), avant de revenir à un registre intimiste, avec Ma vie d'homme (1974), et à l'alliage ambigu d'autobiographie et de fantaisie romanesque qui faisait toute la réussite de Portnoy et son complexe et qui, dans Operation Shylock (1993), puis dans Le complot contre l'Amérique (2004), l'imposera comme le maître de l'autofiction contemporaine.

Se prenant de passion pour Franz Kafka, il se rend régulièrement à Prague où il se lie aux dissidents et romanciers tchèques, parmi lesquels Milan Kundera et Ivan Klima, ce qui lui vaut d'être interdit de séjour en Tchécoslovaquie en 1975. L'épisode inspirera l'intrigue de L'orgie de Prague (1985), et Roth contribuera néanmoins à faire découvrir ces écrivains ainsi que d'autres romanciers d'Europe de l'Est, tels que Bruno Schulz, dans le monde anglophone en tant que directeur de collection pour les éditions Penguin.

Jusqu'au milieu des années 80, Roth partage sa vie entre les Etats-Unis et Londres, avec sa compagne, l'actrice anglaise Claire Bloom. Il livre les sentiments mêlés que lui inspire la société anglaise dans La contrevie (1986) et Tromperie, et rédige deux livres autobiographiques, Les faits, et Patrimoine (1991) qui conte la dernière année de la vie de son père, Herman.

Ayant renoué avec le succès critique et commercial grâce à Le théâtre de Sabbath (1995), portrait crépusculaire, cocasse et bouleversant d'un vieux marionnettiste nihiliste et lubrique, Roth entame l'une des périodes les plus prolifiques de son oeuvre, et lui donne, depuis Pastorale Américaine (1997), une inflexion historique, pour se pencher sur quelques-uns des grands moments de crise de la gauche américaine au XXe siècle et l'histoire de l'acculturation des Juifs originaires d'Europe de l'Est aux Etats-Unis.

Comme celle de Thomas Wolfe, lecture qui le marqua quand il était adolescent, l'oeuvre de Philip Roth forme une vaste fresque à la lisière de la fiction et de l'autobiographie, qui traite dans une prose aux qualités uniques d'ironie et de clairvoyance des thèmes aussi puissants que les tumultes de la sexualité et de la psychologie masculines, le poids de l'Histoire et de l'héritage, la hantise de la désagrégation du corps et de la mort, et la place du judaïsme et de la littérature dans la civilisation occidentale.

[modifier] Œuvres

[modifier] Cycle Nathan Zuckerman

  • The Ghost Writer, L'Écrivain des ombres, 1979
  • Zuckerman Unbound, Zuckerman délivré, 1981
  • The anatomy lesson, La Leçon d'anatomie, 1983
  • The Prague Orgy, L'orgie de Prague, 1985
  • The Counterlife, la Contrevie, 1986, reçoit le National Book Critics Circle Award
  • American Pastoral, Pastorale américaine, 1997, reçoit le prix Pulitzer et le Prix du meilleur livre étranger en 2000
  • I married a Communist, J'ai épousé un communiste, 1998
  • The Human Stain, La Tache (roman), 2000, reçoit le PEN/Faulkner Award et en France le prix Médicis étranger 2002
  • Exit Ghost, 2007

[modifier] Cycle David Kepesh

  • The Breast, Le Sein, 1975
  • The professor of desire, Professeur de désir, 1977
  • The Dying Animal, la Bête qui meurt, 2001

[modifier] Autres romans

[modifier] Mémoires et essais

  • Reading myself and others, Du côté de Portnoy et autres essais, 1975
  • The Facts: A Novelist's Autobiography, Les faits. Autobiographie d'un romancier, 1988
  • Patrimony: A True Story, Patrimoine: Une Histoire Vraie, 1991, reçoit le National Book Critics Circle Award
  • Shop Talk: A Writer and His Colleagues and Their Work, Parlons travail, 2001

[modifier] Nouvelles

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • André Bleikasten , Philip Roth, les ruses de la fiction, Belin Voix américaines , 2001.

[modifier] Liens externes