Peter Zorn

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Peter Zorn, philologue et théologien allemand, né à Hambourg le 22 mai 1682.

Il s'appliqua dès son enfance à l'étude de la langue grecque, dans laquelle ses progrès furent si rapides qu'à l'âge de quatorze ans il avait traduit plusieurs ouvrages. A dix-huit ans, il se rendit à l'université de Leipzig puis à Wittemberg, et revint à Hambourg se mettre au nombre des candidats qui étudiaient pour entrer dans les ordres. Reçu en 1705 bachelier en théologie à Rostock, il publia plusieurs écrits polémiques contre les prédicateurs relâchés mais bientôt ce zèle trop ardent devint des plus tièdes, et Zorn révoqua, en présence de plusieurs théologiens, le serment qu'il avait fait pour deux ans sur les livres symboliques de l'Eglise luthérienne.

Il quitta Rostock, voyagea dans les Pays-Bas, revint de là en Allemagne et habita deux ans Giessen, où il donnait en particulier des leçons de langue grecque et d'antiquités. Au sortir de Giessen, il fit une apparition dans sa ville natale, se trouva en 1707 à Kiel, accepta en 1715 la place de recteur de Plœn, et y resta jusqu'à ce que ses démêlés avec un ministre du prince l'eussent mis dans la nécessité de présenter sa démission (1720).

Hambourg lui offrit alors une retraite ; mais il n'y resta que peu d'années, et se rendit aux invitations qu'on lui faisait de la Prusse. Nous le retrouvons, en professeur d'éloquence et d'histoire au gymnase de Stettin ; et, en 1729, il cumulait avec ces deux chaires celle de professeur d'histoire ecclésiastique. Enfin, de Stettin, il passa à Thorn, dans la Pologne prussienne ; et, outre la place de recteur et de professeur, il eut encore à y remplir les fonctions de bibliothécaire de la ville. C'est là qu'il termina, le 23 janvier 1746, une vie errante et agitée, qu'il n'eût tenu qu'à lui de rendre heureuse et tranquille.

Chacun rendait justice à son vaste savoir et à sa probité. Mais son inconstance et l'amertume qu'il apportait dans la dispute l'empêchaient et de plaire et de se plaire en quelque lieu que ce fût. L'irascibilité de son caractère, jointe à son nom, qui en allemand signifie colère, donnait souvent lieu à des plaisanteries. On n'a de ce philologue que des dissertations, ou du moins des opuscules dont aucun n'est de longue haleine ; mais presque tous sont encore d'une assez grande importance.

Dans l'impossibilité d'en transcrire ici tous les titres, nous nous bornerons à indiquer :

  1. Index auctorum ab Eustathio in Commentario in Homerum allegatorum, rédigé sous les yeux du savant Christophe Wolf, et inséré par Fabricius dans sa Biblioth. grecque, liv. 2, art. Homère.
  2. Bibliotheca antiquaria et exegetica in Scripturam sacrum ;
  3. Historia et antiquitates urbis quondam in Mgijpto celeberrimœ Thebarum ;
  4. Historia Jlsci Judaïci sub imperio Romanorum ;
  5. De dœmoniacorum ;
  6. De Atheniensium sarcasme in S. Paulum, ad Act. 18 ;
  7. De varia fortuna vocis ô^oouffio;
  8. De antiquo œnigmatum in cœnis nuptialibus usu ;
  9. De catacumbis seu cryptis sepulcralibus SS. martrjrum ;
  10. De varia fortuna Thomœ aquinatis in scholis pontificiorum, imprimis in Gallia ;
  11. De Eunuchismo Origenis Adamantii, thèse soutenue à Kiel ;
  12. De philosophismis grcecis
  13. Opuseula sacra, 2 vol.

[modifier] Source

« Peter Zorn », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]