Patrice de La Tour du Pin

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Patrice de la Tour du Pin (1911-1975) est un poète du XXe siècle.

Il est né le 16 mars 1911 à Paris. Son père est tué à la bataille de la Marne dès le début de la Première Guerre mondiale. Il grandira élevé par sa mère et sa grand-mère, avec sa sœur et son frère aîné, entre Paris et Bignon-Mirabeau dans le Gâtinais. Il fait ses études à Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis à Janson, et entre à l'École libre des sciences politiques.

Il s'est fait particulièrement connaître à ce moment-là par la publication de Quête de joie à 19 ans. C'est Jules Supervielle, à qui il avait apporté son manuscrit, qui fit publier ce poème dans La Nouvelle Revue Française. La Quête de joie est publiée aux éditions de la Tortue en 1933. Puis paraissent aux éditions de Mirages dirigés par Armand Guibert L'Enfer (1935) et Le Lucernaire (1936). Il commença aussi à publier des poèmes qu'il rassemblera en la Somme de poésie : Le Don de la Passion en 1937 dans le Cahiers des poètes catholiques, les Psaumes en 1938 chez Gallimard, La Vie recluse en poésie en 1938 chez Plon, Les Anges en 1939 chez Monomotapa à Tunis…

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut fait prisonnier dès le 17 octobre 1939. Il resta en Allemagne trois ans. À son retour, il épousa sa cousine Anne de Bernis, et continua à publier la Somme de poésie.

Après la guerre, il vécut avec sa femme et ses quatre filles au Bignon. Il continue à travailler discrètement sur la Somme qui ne sera publié dans son entier en trois volumes qu'en 1981-1983. Il s'installe en 1963 à Paris où il publie le Petit Théâtre crépusculaire, le début du troisième tome de la Somme de poésie.

Il a joué aussi un grand rôle dans la rédaction d'une traduction de la Bible pour la liturgie catholique francophone, suite à la décision de Vatican II d'utiliser les langues vernaculaires pour la messe. Il participera particulièrement à partir de 1964 à la rédaction des psaumes dans le cadre de la Commission liturgique de traduction. Il a aussi rédigé un grand nombre des premiers chants liturgiques postconciliaires pour la liturgie catholique en langue française.

Il publie encore en 1970 Une lutte pour la vie (pour lequel il reçoit le Grand Prix catholique de littérature) et en 1974 Psaume de tous les temps. Il meurt à Paris le 28 octobre 1975.

[modifier] Bibliographie

     -Tome I   : Le Jeu de l'homme en lui-même, ISBN 2070250385
     -Tome II  : Le Jeu de l'homme devant les autres (1982), ISBN 2070223205
     -Tome III : Le Jeu de l'homme devant Dieu (1983), ISBN 2070259773

Quelques études sur Patrice de La Tour du Pin

Colloque Patrice de La Tour du Pin, tenu à la Sorbonne le 21 et 22 novembre 1981, sous la direction de Yves-Alain Favre, A.-G. Nizet, 1983.

Patrice de La Tour Du Pin: La quête de joie au coeur d'Une somme de poésie, actes du colloque au Collège de France, 25-26 septembre 2003, réunis par Isabelle Renaud-Chamska, Genève, Droz, 2005.

BÉGUIN, Albert. “Approches de l’incommunicable”, Esprit, 128, 1946, pp. 881-888.

GAUTHIER, Jacques. Patrice de La Tour du Pin, quêteur du Dieu de joie, Médiaspaul & Éditions Paulines, 1987.

________. La Théopoésie de Patrice de La Tour du Pin, Montréal, Éd. Bellarmin, Paris, Éd. du Cerf, 1989.

LE HAN, Marie-Josette. Paradigme biblique et expérience poétique: l'exemple de Patrice de La Tour du Pin, Presses Universitaires de Franche-Comté, Besançon, 2006.

LEUWERS, Daniel. “L’univers singulier de Patrice de La Tour du Pin”, La Nouvelle Revue Française, 355, juillet-août 1982, pp. 159-163.

[modifier] Quelques citations

«Tout homme est une histoire sacrée.»

«Notre base n'est pas la poésie, notre base est l'homme… Que deviendrait le chant loin des hommes, que signifie le plan propre à la poésie ? à quoi sert-il de s'aventurer sur le prétendu plan de l'art pur, sinon pour acquérir certaines richesses techniques et pour explorer sans vraiment coloniser ? que veut dire cette pureté ? Vous qualifiez les domaines avec des termes qui ne conviennent qu'aux âmes ; et l'amour inclinera vers le froid… Quoi que vous fassiez dans votre œuvre, vous vous faites vous-mêmes. Vous avez tracé des allées intérieures où vous vous êtes engagés… Quoi que vous fassiez, vous aurez appliqué ces heures de votre vie, vous aurez nuancé votre éternel…»

«Tous les pays qui n'ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid…»