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Patrimoine Pathé frères, l’histoire d’une saga familiale qui prend racines à Altkirch


De cette épopée familiale, il ne reste aujourd’hui à Altkirch qu’une pierre tombale vieillie par les âges au cimetière de l’hôpital Saint-Morand. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, quatre générations de la célèbre famille à l’emblème du coq ont vécu à Altkirch. Un aspect du patrimoine local encore très méconnu. Pas même une rue ou une impasse à Altkirch ne lui est dédiée et pourtant, la famille Pathé qui, dès la fin du XIXe siècle, donna vie au tout premier empire cinématographique, a vécu pendant plusieurs générations dans la capitale sundgovienne. Retour sur le destin d’une famille d’exception et relecture d’une page encore peu connue de l’histoire altkirchoise.

La fierté d’une ville

L’arrivée de la famille Pathé en terre sundgovienne remonte en fait au tout début du XVIIIe siècle, lorsque Gabriel Pathé, petit marchand originaire de Thizy dans l’Yonne, lie son destin avec celui d’une jeune Alsacienne, Ève Höller. Nous sommes alors en 1705. Le couple donnera vie à deux enfants : Jean-Thibaut et Jean-Jacques. Ce dernier épousera une femme originaire d’Illfurth et fera vivre une petite boucherie au cœur de la cité sundgovienne. Les époux auront trois enfants dont deux filles. L’unique garçon reprendra alors l’entreprise familiale. Il sera également membre du comité révolutionnaire du district d’Altkirch. Mort en 1787, le petit-fils de Gabriel Pathé laisse derrière lui un seul enfant : Jean-Martin Pathé, né en 1799 à Altkirch, lequel aura deux rejetons, Martin et Jacques Pathé, le père des quatre frères créateurs de la future société cinématographique. Au final, c’est principalement Jacques Pathé qui vaut à Charles Morand Pathé et à ses trois frères d’être présentés aujourd’hui dans le dictionnaire comme « nés de parents alsaciens ».

De cette épopée familiale, il ne reste aujourd’hui à Altkirch qu’une pierre tombale au cimetière de l’hôpital Saint-Morand. Une stèle vieillie et attaquée par les âges, témoin discret d’une saga qui a pourtant tout pour faire la fierté d’une ville. «J’ai été très surpris mais surtout très amusé d’apprendre que la famille Pathé avait des origines altkirchoises », explique Fabien Ombreux, gérant du cinéma Palace d’Altkirch. Alors que se poursuit la construction du cinéma Lumière, quelques amoureux d’histoire aimeraient voir la famille Pathé reprendre la place qui lui est due dans le patrimoine local.

L’aventure commence…

Comme pour beaucoup de familles installées en Alsace, les années 1870 marquèrent le début d’un véritable éclatement. C’est ainsi que Jacques Pathé quitta son Sundgau natal pour s’installer en région parisienne, d’abord à Chevry-Cossigny, puis à Vincennes, où il tint une charcuterie avec son épouse Thérèse Émélie Kech, originaire de Wittersdorf. Né en 1863, Charles découvrira le phonographe Edison à la foire de Vincennes (l’actuelle Foire du Trône) en août 1894. C’est le début de l’aventure. Le jeune homme a immédiatement le coup de foudre pour cet appareil. Les frères mettent leurs économies en commun pour s’en procurer un et commencent à faire des démonstrations sur les foires. L’empire Pathé est né. Production de films, distribution en salle et en vidéo, vente à l’international ou exploitation de salles de cinéma… après avoir connu de nombreux changements de décors, la société créée par les frères Pathé reste un acteur incontournable du cinéma en Europe.


Ils ont créé le tout premier empire cinématographique, bien avant que l’industrie américaine ne fasse son entrée en scène. Si les frères Lumières ont inventé le cinématographe, les frères Pathé ont su en faire une véritable industrie. Mais ce que beaucoup de Sundgoviens ignorent encore, c’est que l’empire Pathé prend racines à Altkirch. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, quatre générations de la célèbre famille à l’emblème du coq ont en effet vécu dans la capitale sundgovienne. De cette épopée, il ne reste aujourd’hui quasiment aucune trace, si ce n’est une tombe vieillie par le temps au cimetière de l’hôpital Saint-Morand. Retour sur une page encore peu connue de l’histoire altkirchoise. Avant de devenir la célèbre famille à l’emblème du coq, les Pathé ont vécu à Altkirch.

Jacques Pathé, né à Altkirch en 1831. Ses quatre enfants donneront vie, 60 ans plus tard, au tout premier empire cinématographique.

Chronologie

Originaire de l’Yonne, Gabriel Pathé, marchand de son état, épouse Ève Höller à Altkirch en 1705. Il est le premier de la famille Pathé à poser le pied dans la capitale sundgovienne.

Les enfants et petits-enfants de Gabriel Pathé naîtront et vivront à Altkirch. Jean-Jacques Pathé, boucher, sera membre du comité révolutionnaire du district d’Altkirch. Sa sœur, Élisabeth, épousa en 1778 Joseph-Antoine Gilardoni. Né en 1799 à Altkirch, Jean-Martin Pathé épouse en 1828 Marie-Anne Schindler, fille d’un aubergiste de Pulversheim. Le couple aura deux enfants : Martin et Jacques.

Jacques Pathé naît le 29 mai 1831 à Altkirch. En 1862, il épouse Thérèse-Émélie Kech, de Wittersdorf. Le couple s’établit en Seine-et-Marne où il tient une boucherie-charcuterie.

Jacques Pathé et Thérèse-Émélie Kech ont six enfants, dont quatre garçons, Charles, Émile, Théophile et Jacques, les quatre frères fondateurs de la société Pathé.

Décédé en 1857, Charles Morand Pathé créa la toute première usine de fabrication de pellicule. Il ouvrit à Joinville le premier laboratoire de tirage de film et construisit avec son frère Émile un phonographe marqué de l’emblème du coq avant de produire des films dans ses studios de Vincennes.

Source : "L'Alsace" du 5 janvier 2008 (Vivian Millet)