Pasteur Ntumi

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Le Révérend Pasteur Ntumi, de son vrai nom Frédéric Bitsamou, est né le 29 Août 1964 à Brazzaville au Congo. Il se présente en tant que responsable religieux comme un « homme de Dieu ».

Au delà de cet aspect religieux, il est le chef des « Ninjas », engagés dans la guerre civile présentée comme la « libération du Pool » contre Denis Sassou Nguesso, de 2002 à 2005. Après 2005, Denis Sassou Nguesso lui proposera divers postes politiques, ainsi que des autorisations implicites d'exercer le commerce.

[modifier] Sa notoriété

Le pasteur recueillait les fous dans les rues de Brazzaville dans les années 1990, et les soignait.

En 1997, alors âgé de 33 ans et demi, le Pasteur dit avoir une révélation de Dieu qui lui ordonne de se réfugier dans le Pool et de préparer les jeunes à se défendre contre une invasion militaire. Lorsqu'il entendit « les jeunes » il pensait qu'il s'agissait de ses patients. Mais Dieu lui aurait précisé qu'il évoquait, en fait, les Ninjas pour un processus de libération de la région et partant, de tout le pays Congo. Il convainc plusieurs ninjas, auparavant raliés à Bernard Kolélas, ainsi que son entourage, pour la plupart ces anciens fous soignés, et des jeunes désœuvrés, réputés être des fumeurs de drogues. Lorsque les militaires lançaient leur première attaque, qui aurait été une tentative de répression après le meurtre d'un policer allé enquêté dans la région de Mindouli au sujet du trafic de drogue, ont raconte que le Pasteur Ntumi et douze jeunes n'étaient équipés que de trois fusils.

Le stock d'armes se serait constitué d'une part des armes restées en circulation depuis les combats de 1995-97, d'autre part ayant été apportées dans le cadre du trafic de drogue, et enfin, celles résultant des prises sur les policiers défaits lors des combats. De victoires de guérilla en victoires face à l'ensemble des forces armées congolaises, ces jeunes ont pu constituer un véritable arsenal d'armes et munitions.

Une partie de cet ensemble d'anciens Ninjas de Bernard Kolelas est repartie à Brazzaville, espérant être récupérée par le gouvernement. C'est ce groupe qui était très souvent utilisé par les gouvernants pour faire porter au Pasteur Ntumi et à ses jeunes, toutes les responsabilités d'actes de barbarie et d'exaction commis envers les populations: pillant, violant et tuant les populations civiles dans la région du Pool.

[modifier] Son implication politique, et son commerce

Sassou veut ralier le Pasteur, et lui propose en 2004 un poste de député qu'il refuse. Le Pasteur sait travailler de ses mains. Il avait entrepris, entre autres activités, de couper et de transformer le bois en planches. L'argent provenant de cette activité lui permet non seulement de faire vivre enfants, femmes et tous ceux qui sont dans son entourage, mais aussi, de réparer les éléments infrastructurels mis à mal et détériorés pendant la guerre (construction et de reconstruction des dispensaires, écoles...) ce qui a été détruit, pour une grande part, au cours des bombrdements par les avions de guerre du président Sassou dans le Pool.

En 2005, l'armée déloge (à coup de débordements) les Ninjas de la résidence octroyée à Ntumi par Sassous à Brazzaville. Assiégés par l'armée, 300 Ninjas sont contraints à repartir à pied dans le Pool. Bernard Kolélas, rentrant au Congo, certains quittent le Pasteur pour se rallier à leur ancien chef.

Le 6 Juin 2007, Ntumi fait une sortie triomphale devant le premier ministre, des membres de son gouvernement, Bernard Kolélas et la communauté internationale à l'occasion de la concertation citoyenne des ressortissants du Pool. Le 10 septembre 2007, alors que la présidence du Congo lui demande de rentrer à Brazzaville pour prendre possession de sa nouvelle fonction de Délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre, les hélicoptères de guerre s'apprêtent à bombarder pour l'empêcher de rentrer dans la ville. Il retourne dans son fief où il dit être en attente d'une prochaine décision le concernant.

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