Panslavisme

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Le panslavisme est une doctrine politique, culturelle et sociale qui valorise l'identité commune que partageraient les différents peuples slaves (Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates, Serbes, Monténégrins, Macédoniens, Bosniaques, Bulgares, Bélarusses, Ukrainiens, Kaschoubes, Sorabes et Ruthènes) et qui préconise leur union politique, en général sous l'égide de la Russie.

Un chevalier à la croisée des chemins par Victor Vasnetsov. En droite ligne de la construction d'une identité panslave, l'artiste russe exprime la mélancolie liée à la perception de l'époque médiévale, liant un thème romantique à ce siècle des nationalismes. (identification à la figure héroïque du Bogatyr)
Un chevalier à la croisée des chemins par Victor Vasnetsov. En droite ligne de la construction d'une identité panslave, l'artiste russe exprime la mélancolie liée à la perception de l'époque médiévale, liant un thème romantique à ce siècle des nationalismes. (identification à la figure héroïque du Bogatyr)

Sommaire

[modifier] Développement

Distribution géographique des langues slaves
Distribution géographique des langues slaves

Le panslavisme a été défini par un idéologue croate Vinko Pribojević au XVe siècle, repris par un missionnaire croate Juraj Križanić (Yuri Krijanich) au XVIIe siècle et surtout développé par le philosophe russe N. I. Danilevski (1822-1885). Cette doctrine a servi de base idéologique à la formation de la Yougoslavie fédérale et aux interventions de l'Empire russe aux Balkans et a été habilement utilisée par l'Union soviétique avant et après la Seconde Guerre mondiale.

Actuellement elle est souvent véhiculée par les milieux nationalistes russes mais ne trouve pas d'écho, au moins officiellement, auprès des autorités russes.

[modifier] Positions différentes

Rejetée fortement en Pologne ("vexée" par la perte d'un tiers de son territoire de l'est) puis après une longue tradition en République tchèque après l'invasion soviétique consécutive au printemps de Prague, elle a été mieux accueillie aux Balkans par exemple, où des peuples slaves étaient depuis des siècles sous domination ottomane ou germanique.

Les liens entre la Russie, la Bulgarie (l'actuel premier ministre est né en Russie) et la Serbie restent encore assez marqués par cette doctrine.

La Croatie et la Slovénie catholiques, même si leurs populations sont slaves, se sont clairement rapprochés de l'Occident depuis longtemps, ayant subi l'influence autrichienne et italienne.

[modifier] Pays limitrophes

La Grèce, même si sa population est orthodoxe et doit beaucoup aux Russes pour son indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman, n'a pas de lien avec le panslavisme et reste plutôt un concurrent pour la Russie dans le monde orthodoxe.

La Roumanie, majoritairement orthodoxe, a une population de langue et culture latine et manifeste depuis le XVIIIe siècle une hostilité marquée aux tendances expansionnistes russes sous couvert de panslavisme (elle a payé le prix par la perte de la Moldavie et de la Bucovine, régions occupées par l' Union soviétique en 1940).

[modifier] Situation actuelle

Voir l'article détaillant les couleurs panslaves.
Voir l'article détaillant les couleurs panslaves.

Les gouvernements de l'actuelle fédération de Russie ont tous joué cette carte d'influence culturelle et linguistique pour promouvoir l'idée d'union entre les anciennes républiques soviétiques (voir les articles Communauté des États indépendants (CEI) et Géostratégie de la Russie). La Russie s'était par ailleurs engagée dans un rapprochement poussé avec la Biélorussie en vue de créer avec elle un État de l'Union de type Confédération.

[modifier] Voir aussi