Palais du Latran

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La place Saint-Jean du Latran avec le palais et la basilique.
La place Saint-Jean du Latran avec le palais et la basilique.
Gravure de Giuseppe Vasi (XVIIIe siècle) montrant l'obélisque du Latran, le palais et la basilique.
Gravure de Giuseppe Vasi (XVIIIe siècle) montrant l'obélisque du Latran, le palais et la basilique.

Le palais du Latran (en italien : Palazzo Laterano) est un ancien palais de l'empire romain puis une résidence des papes qui jouxte l'archibasilique Saint-Jean de Latran, siège de l'évêché de Rome. Le palais du Latran abrite les collections du musée pontifical des antiquités chrétiennes. Du IVe au XIVe siècles, c'est la résidence principale des papes.

Le 11 février 1929, les accords du Latran y sont signés entre le Saint-Siège et l'État italien. Ils établissent, entre autres, l'extraterritorialité du palais et de l'archibasilique attenante, partie intégrante de l'État de la Cité du Vatican.

[modifier] Histoire

Le site de l'archibasilique de Saint-Jean de Latran est occupé, aux premiers jours de l'empire romain (-14 est attesté), par la maison de la famille des Laterani. Les Laterani ont servi plusieurs empereurs et Lucius Sextius Lateranus est le premier plébéien a obtenir le rang de consul. Plautius Lateranus rentre tristement dans l'histoire du fait de son accusation par Néron de complot contre l'empereur. Ses propriétés sont confisquées.

Au IVe siècle, le palais prend le nom de domus Faustae, du nom de Fausta, seconde épouse de Constantin Ier et sœur de Maxence. La maison aurait été donné par Constantin à l'évêque de Rome à cette époque lors de la donation de Constantin dont le caractère apocryphe a été démontré au XVe siècle. La date de cette donatio remonterait au règne du pape Miltiade à l'occasion d'un synode qui se tient à Rome en 313 pour combattre le donatisme et le condamner en tant qu'hérésie. La basilique du domus Faustae se voit agrandir puis devenir la cathédrale de Rome, le siège des papes de l'Église catholique romaine.

Au Xe siècle, Serge III le reconstruit après un incendie. Innocent III embellit considérablement le palais dont Dante Alighieri dit qu'il dépasse les réalisations humaines. La place Saint-Jean de Latran, devant le palais, est alors partiellement occupée par le palais de la famille Annibaldi et ornée de la statue équestre de Marc-Aurèle qu'on croyait alors représenter Constantin Ier (elle y reste jusqu'en 1538). Le devant du palais est alors occupé par l’Aula Concilii, la salle du Conseil, une salle avec onze absides où se sont déroulés les différents conciles du Latran.

[modifier] Désaffection

Le XIVe siècle est une période noire pour le palais. Le départ des papes de la ville éternelle lors de la papauté d'Avignon (1309 - 1378) provoque la désaffection dans laquelle rentre le palais.

Deux incendies consécutifs en 1307 et 1361 font des dégats majeurs. Lors de leur retour à Rome, les papes séjournent à la basilique Sainte-Marie-Majeure avant de se fixer au Vatican. En 1586, Sixte V, plus occupé d'urbanisme que de conservation des monuments antiques, fait détruire les restes du palais antique et moyenâgeux pour faire construite le palais, de dimensions plus réduites, que nous connaissons aujourd'hui.

[modifier] Sixte V et Domenico Fontana

Immédiatement après son élection, Sixte V commande à Domenico Fontana la restauration de la façade de l'archibasilique et la construction du palais sur un site réduit, derrière une façade modestement austère. Les travaux sont conduits avec diligence et, le 29 août 1589, la nouvelle annonce : « un grand palais sur la place de Latran a été édifié par sixte V. » Fontana reprend certaines des solutions apportées ici dans le palais du Quirinal et les appartements papaux au Vatican.

La façade est est finie sous Clément XII qui y appose ses armes en 1735.