Padanie

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La Padanie, Italie septentrionale
La Padanie, Italie septentrionale

Sommaire

[modifier] Réalité géographique

La Padanie, en italien la Padania, est le nom générique donné à un ensemble de régions du nord de l'Italie, autour de la vallée du , et incluant le Piémont, la Lombardie, l'Emilie-Romagne et la Vénétie. Le nom de Padanie dérive du terme Val Padana, qui signifie vallée du Pô. Daté approximativement du XIXe siècle, le mot Padano a été surtout utilisé comme un adjectif, qui signifie "originaire du Pô".

[modifier] Utilisation comme concept politique

Relativement peu usité dans le langage courant jusqu'au XXe siècle, le nom de Padanie a été récupéré par le parti régionaliste italien de la Ligue du Nord.

Umberto Bossi, le leader du parti, exalte la "Padanie" comme symbole des forces vives de l'Italie du Nord, par opposition au sud considéré comme arriéré. Le terme Padanie est employé par la Ligue du Nord pour désigner l'ensemble du nord de l'Italie, en y incluant parfois certaines régions centrales comme la Toscane. Le parti a initialement réclamé une sécession de la Padanie du reste de l'Italie.

Le service de sécurité de la Ligue est nommé la garde padane, ce qui la place parmi les symboles continuateurs d'une garde prétorienne, qui serait le noyau pour la future armée du pays en cas de séparation de la Padanie du reste de l'Italie.

La Padania, un quotidien italien, organe officiel de la Ligue du Nord, distribué dans la région du Pô.

La Ligue du Nord a progressivement abandonné le concept de séparatisme pour se concentrer sur des réformes de décentralisation initiées par Umberto Bossi en tant que ministre du gouvernement de Silvio Berlusconi.

[modifier] Langues

La langue dominante de la Padanie est aujourd'hui l'italien standard. Les parlers les plus répandus, mais tous en voie de disparition sont les parlers gallo-italiques qui font partie de l'ensemble nord-italien ou padan, mais ils ne sont pas reconnus officiellement. D'autres langues – français, francoprovençal, occitan, allemand, frioulan, ladin et slovène – sont parlées dans des territoires frontaliers et sont reconnues officiellement par l'État comme langues minoritaires.

Les diverses langues vernaculaires ou langues locales, que certains considèrent comme une seule langue, le nord-italien, sont génériquement indiquées par le mot "dialetto" (dialecte) par leurs parlants, ne sont plus d'usage commun, sauf dans des contextes fermés (familles, personnes qu'on connaît et qui parlent la même langue vernaculaire). Toutefois, la situation varie selon la région et selon l'âge des personnes. La Vénétie est la région où la langue locale continue à être employée avec plus d'assiduité. Les personnes âgées tendent à parler la langue locale plus que les jeunes et aussi à utiliser une version moins italianisée. Ces "dialectes" sont considérés comme des langues minoritaires régionales par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe, par le "Red Book on Endangered Languages" de l'UNESCO. Les diverses langues locales (lombard, ligure, émilien-romagnol, piémontais et vénitien) sont en large mesure réciproquement compréhensibles entre elles, et, en mesure mineure, avec la langue italienne.

Un linguiste de renommée mondiale, Le Professeur Geoffrey Hull de Macarthur University of West Sydney, a démontré l'unité originale du groupe de langues padanaises dans sa thèse intitulée : "The Linguistic Unity of Northern Italy and Rhaetia" (1982).

Le Professeur Hull divise le groupe padanais en deux sous-groupes :

  • "lowland" (des terres basses) ou nord-italien ou padan.
  • "highland" (des terres hautes) ou groupe rhéto-roman : frioulan, ladin et romanche. Les deux premiers sont reconnus officiellement en Italie, tandis que le romanche, sous la forme de "Rumantsch Grischun", une langue de compromis, est la quatrième langue officielle de la Suisse. Ce sous-groupe de langues est mieux connu comme rhéto-roman.


Voir aussi :

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