Orient (symbolique)

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L'Orient, dans la Bible et dans le Coran révèle un sens qui dépasse celui d'un point cardinal. "Marcher vers l'Orient", c'est à dire vers le désert, c'est marcher vers la sagesse, c'est à dire vers Dieu. Ce peut être aussi "se convertir", "choisir la voie droite". Se tourner vers l'est pour prier revient à se tourner vers le soleil levant, la source de toute lumière.

Cette locution a connu diverses fortunes. En particulier, le langage multiculturel des jeunes et des banlieues a créé son contraire "Etre à l'ouest" qui signifie "avoir tout faux" et dont la compréhension peut aller de "être démodé, ringard" quand on l'applique à la génération précédente, jusqu'à "être fou" . "Etre à l'Ouest", c'est "perdre le nord", "être azimuthé". En effet, en occident, c'est le nord magnétique de la boussole qui enseigne la voie droite et non plus le "Dieu du croissant fertile" selon l'heureuse expression de Odon Vallet[1] déterminant ainsi une métaphysique des points cardinaux.

Sommaire

[modifier] Judaïsme

Les synagogues sont tournées vers Jérusalem et les prière du matin se disent au soleil levant. Modèle:. . .

[modifier] Christianismes : Ad Orientem

Dans la liturgie catholique et orthodoxe, l'expression Ad Orientem qualifie une orientation du célébrant dans laquelle celui-ci se tourne vers l'Orient en signe de révérence à Dieu. Elle est aussi appelée Versus Deum.

Le motif qui plaide traditionnellement en faveur de cette posture est que, selon certains passages bibliques et selon certaines traditions chrétiennes, Jésus de Nazareth reviendrait dans la porte orientale de Jérusalem. La posture contraire à Ad Orientem est appelée Versus Populum car celle-ci permet au célébrant de faire face au peuple.

À la suite du concile Vatican II, et dans un projet d'aggiornamento[2] et pour que la liturgie redevienne l'action du peuple[3], les liturgistes ont conçu que le peuple chrétien était lui-même sacramentel, d'où la diminution de l'emphase envers le célébrant et le saint-sacrement. Les détracteurs de cette posture ont ainsi dit que le célébrant se tenait dos au peuple et ne respectait pas les règles de convivialité lors de la Cène.

Le 13 janvier 2008, le pape Benoît XVI a employé cette orientation lors d'une célébration liturgique pour la première fois en une période de trente ans, le pape Jean-Paul II ayant toujours célébré face au peuple. Ce choix peut être attribué au nouveau liturgiste pontifical, Guido Marini, qui se décrit comme un disciple du Giuseppe Siri, un des prélats les plus conservateurs du Concile Vatican II.

Néanmoins, le Bureau des célébrations liturgiques pontificales affirme qu'il s'agit là « de ne pas altérer la beauté et l’harmonie de ce joyau architectural[4], en préservant sa structure du point de vue de la célébration » le reste de la messe s’est déroulé « selon le Missel ordinaire, introduit par Paul VI, après le concile Vatican II »[5].

[modifier] Liturgie orthodoxe

[modifier] Islam

Aux premiers temps de l'Islam, avant l'expansion,[6] les prières se disaient tourné vers Jérusalem. De nos jours, le mirhab indique la direction de La Mecque. Pour les habitants du magheb, c'est indéniablement "tourné vers l'Est".

[modifier] Notes et références

  1. Une nouvelle histoire des religions
  2. selon un mot de Jean XXIII
  3. selon l'étymologie
  4. L’ancien autel de la chapelle Sixtine, qui se trouve contre le mur, sous la fresque du jugement dernier de Michel-Ange
  5. Isabelle De Gaulmyn, Benoît XVI a célébré une messe «dos au peuple», in La Croix, 15/01/2008
  6. Alfred Louis de Prémarre,Aux origines du Coran