Orichalque

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L’orichalque (en grec ancien ὀρείχαλκος / oreíkhalkos, littéralement « cuivre des montagnes », de ὄρος / óros, « montagne » et χαλκός / khalkós, « cuivre ») est un métal ou alliage métallique mystérieux.

[modifier] L’orichalque dans les textes antiques

Le terme est employé par les auteurs archaïques comme celui du Bouclier d'Héraclès (122), souvent attribué à Hésiode :

« Ayant ainsi parlé, [Héraclès] mit autour de ses jambes les cnémides d’orichalque éclatant, présent de l'illustre Héphaïstos.[1] »

On le trouve également dans le second Hymne homérique à Aphrodite (v. 630 av. J.-C.), en parlant des boucles d’oreille de la déesse (IV, 9). Les auteurs classiques eux-même ignoraient de quoi il s'agissait. Plus tard, le mot a été appliqué à un alliage de cuivre et de zinc, c'est-à-dire le laiton.

Dans le Critias (114e), Platon le décrit comme un métal utilisé couramment par les Atlantes, habitants de la légendaire Atlantide :

« L’île fournissait la plupart des choses nécessaires à la vie. D’abord, tous les métaux, durs ou malléables, extraits du sol par le travail de la mine, sans parler de celui dont il ne subsiste aujourd’hui que le nom, mais dont en ce temps-là il y avait plus que le nom, de cette espèce qu’on extrayait de la terre en maints endroits de l’île, l’orichalque. C'était alors le métal le plus précieux après l’or.[2] »

La description des murs entourant les divers cercles concentriques formant l’Atlantide permet d'affiner cette hiérarchie des métaux : l’enceinte extérieure est recouverte de bronze, l’enceinte intérieure d’étain, l’enceinte de l’acropole, d’orichalque et celle du temple de Poséidon, d'or (116c).

L’orichalque se rencontre encore en deux autres endroits de l’île. Ainsi, les voûtes chryséléphantines du temple dédié à Poséidon sont incrustées d’argent et d’orichalque, alors que le pavement et les colonnes sont couvertes d’orichalque seul (116d). Enfin, la loi transmise par Poséidon a été gravée par les premiers rois sur une colonne de ce métal, située au centre de l’île dans le sanctuaire du dieu (119d).

Ce mystérieux métal brille, dit Platon d’« un éclat de feu » (πυρώδης / pyrốdês), ce qui laisse penser qu’il pouvait s’agir d'un alliage à base de cuivre ou d’or. On a également évoqué l’aluminium, contenu dans la bauxite.

Dioscoride, un médecin grec, fournit, dans les années 60 ou 70 de notre ère, d'intéressantes précisions sur les plantes et médications utilisées à son époque. Il mentionne notamment une poudre blanche obtenue par calcination de certaines pierres servant à la production de l'orichalque, un alliage jaune à base de cuivre.

Pour Pline l'Ancien[3], l'orichalque (aurichalcum) était un minerai qui existait à l'état natif et du quel était extrait du cuivre. Selon ses dires, c'était le minerai le plus réputé et le meilleur pour cet usage. Toujours selon Pline, les filons d'orichalque étaient épuisés à son époque (Ier s.).

[modifier] L'orichalque dans les textes modernes

Tout comme le mythe de l'Atlantide, l'orichalque a été beaucoup utilisé par les auteurs de fiction, au travers de romans ou de bandes dessinées :

  • La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon (1627) ;
  • L'Atlantide de Pierre Benoit (1919) ;
  • dans la bande dessinée l'Énigme de l'Atlantide d'Edgar P. Jacobs (1955) ;
  • dans les bandes dessinées le Spectre de Carthage et Ô Alexandrie (série Alix), de Jacques Martin, l’orichalque est un métal extrait des météorites. Il apparaît comme radioactif et peut déclencher de puissantes explosions ;
  • dans le dessin animé Les Mondes engloutis, c'est un mystérieux métal bleu nécessaire à un soleil artificiel ;
  • dans le manga Black Cat de Kentaro Yabuki, l'orichalque fait partie des métaux les plus durs au monde et est utilisé pour la conception de différentes armes ;
  • dans le manga Striker de Hiro Takashige et Ryōji Minagawa, Yu Ominae possède un couteau et une armure en orichalque qui deviennent plus resistants à mesure que la pression exercée sur le métal augmente.
  • dans le manga Yu-gi-oh! il est fait mention de l'orichalque, notamment par le "Sceau d'orichalque" puis par la pierre elle-même qui a corrompue Atlantide et ses habitants;
  • dans le jeu Final Fantasy IX, une des dagues de Djidane porte le nom d'orichalque ;
  • dans le jeu Indiana Jones and the Fate of Atlantis, il est fait mention de perles d'orichalque ;
  • dans le jeu Age of Mythology: The Titans, l'ultime amélioration des murs de la civilisation atlante sont les murs d'orichalque ;
  • dans le jeu Flyff, un matériau rare coutant très cher s'appelle orichalque ;
  • dans le jeu Kingdom Hearts II, le matériau ultime s'appelle l'orichalque ;
  • dans le jeu vidéo Final Fantasy XII ; un butin se nomme pépite d'orichalque et est récupérable sur le monstre deidara, bien qu'il n'ait a priori aucun lien avec le butin. A noter que le Phare de Ridorana où se trouve ce monstre est complètement isolé en pleine mer et inaccesible par bateau ;
  • dans l'extension "Poséidon" du jeu Le Maitre de l'Olympe : Zeus, l'orichalque est l'une des sources importantes pour concevoir les ornements des monuments, notamment sur le continent de l'Atlantide ;
  • dans la bande dessinée Thorgal apparaît une bague nommée Ourobouros, faite en orichalque, permettant de voyager dans le temps.
  • dans le manga Saint Seiya / Les Chevaliers du Zodiaque, l'orichalque est un des matériaux avec le gammanium et la poussière d'étoile qui entre dans la composition des armures sacrées.
  • dans le jeu de rôle Nephilim, l'orichalque constitue le champ magique qui détruit les champs magiques élémentaires. Il symbolise la corruption et la destruction :
  • dans le jeu de rôle Exaltés, c'est un des matériaux magiques entrant dans la composition des artefacts auxquels les Exaltés, notamment les Solaires dans le cas de l'orichalque, peuvent harmoniser leurs auras (ou animas) afin d'en tirer des avantages (puissance, maniabilité...). L'orichalque, semblable à de l'or très brillant, n'apparaît pas naturellement, et est obtenu quand de l'or pur entre en fusion au contact de lave volcanique en étant éclairé par des miroirs solaires de conception occulte.
  • dans la bande dessinée le Maître de l'atome (série Guy Lefranc), de Jacques Martin et Michel Jaquemart, un bijou en orichalque en forme de signe de la reine Kahina est offert à Guy Lefranc par la danseuse du même nom. Ce métal serait phosphorescent la nuit  ;
  • Ce métal serait aussi, selon certains romans de science-fiction, Blacks thinks de Mike Anderson, le composant principal des trous noirs, avec la mystérieuse "matière noire".

[modifier] Notes

  1. Traduction de Paul Mazon pour les Belles Lettres.
  2. Traduction de Jean-François Pradeau pour les Belles Lettres.
  3. Histoire naturelle, XXXIV,2