Optimum de Pareto

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Exemple de frontière d'efficacité de Pareto : si les situations préférables sont celles où f1 et f2 sont les plus faibles, le Point C n'est pas sur la frontière de Pareto parce qu'il est dominé par  les points A et B. Les points A et B sont tous les deux efficaces.
Exemple de frontière d'efficacité de Pareto : si les situations préférables sont celles où f1 et f2 sont les plus faibles, le Point C n'est pas sur la frontière de Pareto parce qu'il est dominé par les points A et B. Les points A et B sont tous les deux efficaces.

En économie, un optimum de Pareto est un état dans lequel on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui d’un autre.

La notion d'optimum de Pareto permet de diviser en deux l'ensemble des états possibles de la société. On peut ainsi distinguer :

  • ceux qui sont uniformément améliorables : il est possible d'augmenter le bien-être de certains individus sans réduire celui des autres.
  • ceux qui ne sont pas uniformément améliorables : l'augmentation du bien-être de certains individus implique la réduction du bien-être d'au moins un autre individu.

Ce sont ces derniers états que l'on désigne comme optimaux au sens de Pareto, ou Parito-optimaux.

De nombreux états possibles de la société sont des optima de Pareto. La notion d'optimum de Pareto ne permet pas de les comparer entre eux : il est nécessaire de faire appel à d'autres critères.

Pour cette raison, une situation d’optimalité « au sens de Pareto » n’est pas nécessairement une situation socialement "juste". Pour prendre un exemple extrême, une société où toutes les richesses appartiennent à un seul homme est un optimum de Pareto, car transférer une partie de ses richesses à d’autres personnes réduirait le bien-être d’au moins un individu. Par ailleurs, dans cette même situation, s’il devient possible de faire des changements qui augmenteraient le stock total de richesses de la société sans retirer de capital à cet homme, alors la situation n'est plus Pareto-optimale.

Il convient donc d’employer une terminologie rigoureuse et de parler d'état efficace « au sens de Pareto ».

Sommaire

[modifier] Critère de Pareto et critère utilitariste

En cela, la notion d'optimum de Pareto est très éloignée du critère utilitariste de comparaison des états possibles de la société. Celui-ci, aussi appelé principe du plus grand bonheur, prend en effet en considération le bonheur global de la société, conçu comme l'agrégation des bien-être de tous les individus, et déclare qu'un état de la société est moralement préférable à un autre si son bonheur global est plus grand que le bonheur global dans le second état de société.

Le critère de Pareto et le critère utilitariste ne sont pas comparables. En effet :

  • deux états, tous deux optimaux au sens de Pareto, peuvent être distingués et hierarchisés par le critère utilitariste : le bonheur global de ces deux états n'est pas, en général, le même.
  • si un état n'est pas optimal au sens de Pareto, alors il existe un autre état, optimal au sens de Pareto, qui est préférable ou égal au précédent pour tous les agents composant la société, sans exception. L'utilitarisme distingue également ces deux états : le bonheur global dans le deuxième état est plus grand que le bonheur global dans le premier.
  • par contre, il arrive qu'un état non-optimal au sens de Pareto soit considéré, suivant le critère utilitariste, comme égal à, ou meilleur, qu'un état optimal au sens de Pareto : autrement dit, un état de société uniformément améliorable peut, malgré sa perfectibilité, engendrer un bonheur global plus important que certains états de société non uniformément améliorables.

[modifier] Optimum de Pareto et économie néo-classique

En vertu du premier théorème du bien-être, l’équilibre général en concurrence parfaite est un optimum de Pareto (c’est la référence à atteindre chez les néoclassiques). Cette notion est issue des travaux de Vilfredo Pareto qui lui a donné son nom.

[modifier] Bibliographie

  • Alexis Jacquemin et Henry Tulkens, Fondements d'économie politique, De Boeck, Bruxelles, 2e édition, 1996, pp. 213-215.

[modifier] Voir aussi