Olivier-Laurent Girard

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Olivier-Laurent Girard (1916 - 17 octobre 2003) était un dessinateur et un décorateur de cinéma français.

[modifier] Biographie

Olivier-Laurent Girard nous a quittés à l'âge de 86 ans. Ce fidèle parmi les fidèles des Journées Giono nous étonnait quand nous le retrouvions chaque été à Manosque. Le temps ne semblait pas avoir de prise sur lui dont la stature et l'allure nous cachaient son âge.

Peu d'entre nous savait que cet artiste affable et discret avait eu une longue carrière de décorateur de cinéma et de théatre, travaillant comme assistant, puis chef décorateur sur plus de cent vingt films entre 1945 et 1977. Ses dons pour le dessin l'avaient conduit, avant-guerre, à l'école des Beaux-Arts et des Arts Appliqués de Marseille. Avec la guerre, Olivier se replie sur Manosque où il met son talent au service d'une troupe de théatre où se retrouvent beaucoup de jeunes Manosquins : Les Jeunesses Littéraires et Théatrales. Il fait alors connaissance de sa future épouse, Elise Barrety, une amie d'enfance d'Aline Giono. En 1942, quand Georges Régnier réalise Manosque, Pays de Jean Giono, Olivier accompagne le tournage et écrit un article sur les prises de vue de ce court-métrage qu'il accompagne de deux portraits au trait de Giono et Régnier. Il se lie au jeune cinéaste et quand Georges Régnier revint à Manosque pour nos Journées à la fin des années quatre-vingt, les deux amis étaient inséparables.

Olivier-Laurent Girard avait découvert le milieu du cinéma par hasard, un jour où une équipe en train de tourner un film sur la Côte d'Azur était venue séjourner dans l'hôtel que tenait sa mère.

Après la guerre et pendant plus de trente ans, il devient un collaborateur fidèle d'André Berthomieu, puis d'André Hunebelle, deux artisans chevronnés de la mise en scène.Mais Olivier participe aussi à des oeuvres signées Renoir, Minelli, Rohmer, Losey, Godard, Berri et Jean Yanne.

Proche de Max Douy, un des maitres du décor de cinéma, Olivier n'en oublie pas pour autant son oeuvre personnelle de dessinateur et de peintre. Manosque est sa seconde patrie et il y séjourne souvent dans son appartement du Boulevard de la Plaine, ne manquant pas de rendre visite à Jean Giono dont il est un des admirateurs fervents. Il témoignera à plusieurs reprises de cet attachement à Giono et à son oeuvre. Il conçoit avec Marcel Arlaud une série de planches typographiques où il enlumine, dans la tradition médiévale, des textes choisis en particulier dans Recherche de la pureté.

Deux expositions de ses oeuvres, en 1992 et 1995 sont organisées à l'Hotel d'Herbès, grâce à l'amitié et l'admiration d'Elisabeth Eurly pour Olivier. Il a exécuté plusieurs portraits de membres de la famille Giono, en employant la technique des trois crayons où il excellait. En 1995, il est chargé de dessiner le timbre-hommage émis par la Poste, à l'occasion du centenaire de la naissance de Giono ainsi que la vue des toits de Manosque destinée à l'enveloppe Premier Jour qui accompagne le lancement de ce timbre. Annick Viger sollicite le concours d'Olivier pour son exposition autour de Que ma joie demeure,présentée au centre Giono, en 2001.

Une mauvaise chute survenue cet été-là à Manosque contraint Olivier à un long séjour à l'hôpital Broca au terme duquel il donna sa dernière exposition personnelle à Paris.

La sensibilité de Olivier-Laurent Girard à l'art de Giono et aux paysages de Haute-Provence firent de lui un "peintre de Giono".