Odon de Cluny

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Saint Odon de Cluny (né vers 878 dans le Maine - mort le 18 novembre 942) était un religieux français du Moyen Âge, qui fut le second abbé de Cluny — de 926 à 942 — après avoir succédé à Bernon, à la mort de celui-ci.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Entrée dans les ordres

Issu d’une famille noble, il reçoit une bonne éducation, notamment à la cour du comte d’Anjou, puis à celle du duc d’Aquitaine Guillaume Ier le Pieux.

Après une guérison miraculeuse, ou suivant le vœu de son père, il se consacre à saint Martin en se retirant à l’église Saint-Martin de Tours en 899. Après avoir complété sa formation à Paris, où il est l’élève de l’évêque d’Auxerre Rémi, il écrit un abrégé des Morales de Grégoire de Tours.

Il entre dans les ordres en 909 à l’abbaye de Baume, Bernon lui donne l’habit bénédictin.

[modifier] L'abbé d'Aurillac

Il succède comme troisième abbé d'Aurillac à Jean d'Aurillac, qui était de la parenté de son fondateur, saint Géraud dont il a écrit la vie à la demande de Turpin, évêque de Limoges, qui l'ordonnera prêtre en 925. Odon recueillit tous les documents et tous les témoignages de ceux qui avaient connu Géraud, et étudia soigneusement la fondation et les statuts de l'abbaye qui avait servi de modèle à Cluny. Avec la Vie de saint Géraud d'Aurillac, il propose le premier modèle du chevalier chrétien, celui d'un puissant seigneur qui met sa force et ses richesses au service de la justice et de la paix. On ignore combien de temps il fut abbé d'Aurillac où il eut un coadjuteur du nom d'Arnulphe qui lui succéda en 926.

[modifier] L'abbé de Cluny

Choisi dans son testament par Bernon pour lui succéder comme deuxième abbé de Cluny, il entre en fonctions à sa mort en 926 ou 927. En 931 il obtient du pape Jean XI, que l'abbaye de Cluny ait la même immunité que l'abbaye d'Aurillac, comme chef d'ordre dépendant directement du Saint-Siège. Il y fait construire une église dédiée à Saint-Pierre, dite église de Saint-Pierre-le-Vieux. Il veille à pourvoir l’abbaye d’une bonne bibliothèque, d'une école et obtient le droit de battre monnaie[1].

Sa réputation de sainteté attire de nombreux moines dans l'abbaye, et de nombreux ermites autour. Il est appelé pour réformer d’autres monastères, parmi lesquels ceux de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, et de Saint-Augustin à Pavie.

Comme Bernon l’avait choisi pour lui succéder, il nomme son successeur, Aimar de Cluny.

[modifier] Un lettré brillant

C'est Odon qui rassembla les premiers manuscrits de la bibliothèque de Cluny en rapportant des livres provenant de Saint-Martin de Tours[2].

Doué d’une éducation musicale, il écrit plusieurs ouvrages, dans laquelle il est le premier à nommer les notes (avec des lettres : le A pour le la, le B pour le si, usage conservé dans les pays germaniques et anglo-saxons), classe les mélodies et les sons, évoque l’organistrum, ancêtre de la vielle.

Odon de Cluny a écrit :

  • des Collationes, on lui attribue également le Dialogue sur la musique, et parfois la Musica Enchiriadis, ouvrages sur la musique ;
  • une Occupatio, poésie épique sur le salut ;
  • une Vie de saint Géraud d'Aurillac, qui décrit la vie militaire et la vie sainte du personnage, à la demande de Turpin de Limoges ;
  • des épitomés, abrégés d'autres ouvrages religieux ;
  • des Sermons, où il insiste sur l’autorité de la hiérarchie ecclésiastique et sur la chasteté ;
  • une translatio, récit de la translation du corps de saint Martin de Tours en Bourgogne (cérémonie importante à l’époque).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. ↑ Agnès Gerhards, L'abbaye de Cluny, éditions Complexe, 1992, (ISBN 2870274564), p.18
  2. ↑ Robert Delort, La France de l’an Mil, Seuil, Paris, 1990, (ISBN 2020115247), p.253

[modifier] Sources et bibliographie

  • Isabelle Rosé, Odon de Cluny (vers 879-942). Itinéraire et ecclésiologie d'un abbé réformateur, entre aristocratie carolingienne et monde féodal, thèse de doctorat en histoire médiévale, Université de Nice Sophia-Antipolis, 2005, 4 volumes, 1047 p.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes