Ode à la joie

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L'Ode à la joie — appelé également hymne à la joie — est un poème de Friedrich von Schiller, surtout connu comme pièce chantée du quatrième et dernier mouvement de la neuvième symphonie de Beethoven. Le titre original est : Ode an die Freude.

Ce poème est considéré comme une ode exaltant la fraternité humaine, de portée internationaliste[1] (« Tous les hommes deviennent frères »). Il célèbre l’humanité réconciliée avec son Dieu créateur dans la joie de la délivrance des péchés. Ainsi, dans un monde meilleur, Dieu récompensera les créatures :

Souffrez pour un monde meilleur !
Là haut, au-delà de la voûte étoilée
Un Dieu puissant vous récompensera.

Sommaire

[modifier] L’hymne officiel

Plusieurs musiciens (Otto Klemperer, Walter Damrosch) s’élèvent contre cette annexion de l’Ode à la joie au nationalisme allemand et en donnent des interprétations aux États-Unis et au Royaume-Uni. De même, des déportés au camp d'Auschwitz interprètent, en signe de résistance, une version tchèque de l’Ode en mars 1944[2].


L'introduction instrumentale de ce mouvement a été adoptée en 1972 par le Conseil de l'Europe comme hymne de l'Europe, puis en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.

[modifier] Texte de l'Ode à la joie

Le texte chanté dans le quatrième mouvement de la neuvième symphonie est légèrement différent de la version de Friedrich von Schiller.

Les mots ajoutés au texte par Ludwig van Beethoven sont écrits en italiques.


Texte original allemand
O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere
anstimmen und freudenvollere.
Freude!
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
(original de Schiller :
Was der Mode Schwert geteilt;
Bettler werden Fürstenbrüder,)
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt'gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such' ihn über'm Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
La section finale répète :
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!


Traduction française
Mes amis, cessons nos plaintes !
Qu'un cri joyeux élève aux cieux nos chants
de fêtes et nos accords pieux !
Joie !
Joie ! Belle étincelle des dieux
Fille de l'Élysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Tes charmes relient
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
(original de Schiller :
Ce que l'épée de la mode sépare;
Les mendiants seront frères avec les princes)
Là où tes douces ailes reposent.
Que celui qui a le bonheur
D'être l'ami d'un ami ;
Que celui qui a conquis une douce femme,
Partage son allégresse !
Oui, et aussi celui qui n'a qu'une âme
À nommer sienne sur la terre !
Et que celui qui n'a jamais connu cela s'éloigne
En pleurant de notre cercle !
Tous les êtres boivent la joie
Aux seins de la nature,
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent ses traces de rose.
Elle nous donne les baisers et la vigne,
L'ami, fidèle dans la mort,
La volupté est donnée au vers,
Et le chérubin est devant Dieu.
Heureux, tels les soleils volent
Sur le plan vermeil des cieux,
Courrez, frères, sur votre voie,
Joyeux, comme un héros vers la victoire.
Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
Un baiser au monde entier !
Frères, au plus haut des cieux
Doit habiter un père aimé.
Tous les êtres se prosternent ?
Pressens-tu le créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus des cieux d'étoiles !
Au-dessus des étoiles il doit habiter.
La section finale répète :
Joie ! Belle étincelle des dieux
Fille de l'Élysée,
Soyez unis êtres par million !
Qu'un seul baiser enlace l'univers !

[modifier] Media

(audio) Hymne à la Joie (info)
La pièce centrale du quatrième mouvement de la neuvième symphonie est un chant : L'hymne à la Joie, texte basé sur l'Ode à la joie de Schiller.
Des problèmes pour écouter le fichier ? Voir Wikipédia aide audio.


[modifier] Code Parsons

Code Parsons décrivant la mélodie de l'Ode à la joie, entre les mots allemands « Freude » et « Heiligtum » de la seconde strophe :

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[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

s:

Ode à la joie est disponible sur Wikisource.

[modifier] Bibliographie

  • Esteban Buch, La Neuvième de Beethoven. Une histoire politique, Paris, Gallimard, 1999

[modifier] Notes

  1. Bruno Cabanes, « Beethoven et Hitler », L’Histoire n° 233, juin 1999, p 27-28
  2. Cabanes, op. cit.