Noms jetés des villageois

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Les noms jetés sont des surnoms donnés aux habitants des différents villages dans le nord de la France. L'expression « nom jeté » désigne encore aujourd'hui en patois, notamment en ch'timi, un sobriquet[réf. nécessaire].

Sommaire

[modifier] Origine

Les origines de ces noms sont très diverses ...

  • Dans les Flandres, on parvient toutefois à dater l'un de ces surnoms avec assez bien de précision, c'est une déformation d'un mot émanant du Roi Louis XI lui-même. Très surpris, il lâcha les mots "Dieu que vous avez de bielles loques" (beaux habits) en vieux françois lors de sa toute première visite en la ville de Seclin, cité qui dépendait alors de son principal ennemi Charles le Téméraire ... Les habitants d'un village voisin (en l'occurence de Gondecourt) par dérision appelèrent aussitôt "Loques beaux" tous les Seclinois, appellation plutôt amicale que méchante ; ce cas précis permet ici de dater l'époque "peu avant 1470", date du trépas du bouillonnant Duc de Bourgogne. Il n'est jamais très bon de provoquer un aussi royal et puissant voisin, l'histoire le prouvera maintes fois ...
  • La plupart des autres surnoms datent de la Révolte des gueux (1566). Durant cette période, la plupart des églises, couvents, abbayes de la région furent pillés, et les rites sacrés tournés en dérision. Ainsi, à Estaires, un âne fut promené dans la ville sous le dais de procession, donnant ainsi le nom de baudet aux habitants de la ville. À Merville, un chat fut enfermé dans le tabernacle de l'église[1],[2].

Cette tradition a perduré jusqu'à nos jours, rendant souvent très difficile d'en retrouver la période d'origine [réf. nécessaire].

[modifier] Liste de surnoms

Le plus ancien :

  • Ches loquebeaux de S'clin : vient de la surprise de Louis XI en visite à Seclin, disant "Dieu que vous avez de bielles loques" (beaux habits) que reprirent leurs voisins Gondecourtois pour les faire gentiment enrager.
  • Ches baudets d'Achicourt : un seigneur du lieu, Bauduin (dont le diminutif aurait donné le nom "Baudet"), châtelain d'Arras au XIIIe siècle, piètre trouvère, aurait tenté de gagner un concours poétique alors que ses vers méritaient un bonnet d'âne
  • Ches baudets d'Estaires
  • Ches baudets de Villers-au-Bois : lors de la Révolution, et faute de candidats, c'est un âne qui aurait eu la lourde tâche de choisir un maire parmi les conseillers municipaux assemblés
  • Ches boïaux rouches d'Arras : « Les boyaux rouges » de la ceinture de flanelle rouge qui faisait plusieurs fois le tour de leur ventre (dans le Nord elle était blanche, en Catalogne noire ou bleue selon qu'ils sont espagnols ou français), appellation étendue à tous les habitants du Pas-de-Calais. Toute connotation politique n'a aucun bien-fondé historique.
  • Ches brouteux de Tourcoing : « Les brouetteurs de Tourcoing » (depuis le Moyen Âge, les paysans tourquennois allaient une fois par mois vendre leur laine au marché de Lille et la transportaient en brouette)
  • Ches burgeos d'Lille : Les bourgeois de Lille
  • Ches caous d'Merville : Les chats de Merville
  • Ches castroleux de La Bassée : Les casseroles (censées sonner faux comme instrument, d'un mauvais calembours pour avoir dû se rendre plusieurs fois devant de nombreuses et différentes armées, las qu'ils étaient de leurs trop nombreux sièges)
  • Ches copés in deux d'Wattrelos : « Les coupés en deux » comme "Marie cop'un deux" ; se disait quand le vent était très froid.
  • Ches fauchés de Pont-à-Marcq : les jeunes de la ville mettaient des clous rouillés dans leurs poches pour les faire passer pour des pièces de monnaies
  • Ches friands d'Noyon
  • Ches frins galants d'Gondecourt : « Les francs galants »
  • Ches grosses tiêtes d'Allennes : « Les grosses têtes d'Allennes-les-Marais »
  • Ches magots d'La Gorgue : Les boucs
  • Ches maqueux d'gueugue d'Amiens : Les mangeurs de noix d'Amiens
  • Ches mingeux d'cats d'Sainghin-en-Weppes : « Les mangeurs de chats »
  • Ches mingeux d'maguette d'Givenchy-en-Gohelle : « Les mangeurs de chèvre »
  • Ches pourchiots d'Orchies : Les cochons d'Orchies. Un incendie ravagea la ville. Des collectes dans les villages voisins furent organisées "pour cheux d'Orchies" qui, par déformation, a donné « pourchots d'Orchies »
  • Ches sorciers de Capelle
  • Ches sots de Templeuve
  • Ches sots d'Herrin (Herrin entre Allennes et Gondecourt, non Hérin en Valenciennois)
  • Les zonneblusschers d'Hondschoote : « Les éteigneurs de soleil ». Un guetteur, chargé de veiller aux incendies du haut du clocher, et sûrement bien imbibé de bière, a sonné le tocsin en voyant l'horizon s'allumer à l'est au matin

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe

[modifier] Références et notes