Noms de Dieu

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Sommaire

[modifier] Bible hébraïque

Le nom du Dieu d'Israël et de Juda existe dans les textes sémitiques nord-occidentaux du IX au VIe siècle av. J.-C. sous la forme du Tétragramme יהוה (YHWH). Il est aussi attesté, sous forme incomplète, dans un grand nombre d'anthroponymes.

L'écriture sémitique est, à l'origine, purement consonantique. La prononciation du Tétragramme a été reconstituée à partir des transcriptions grecques et doit se lire Yahwêh.

Jéhovah est une forme correcte qui vient des points-voyelles (système inventé à l'époque massorétique) du mot Adonaï (Seigneur) qui était utilisé par les juifs depuis l'époque achéménide pour éviter de prononcer le nom de Dieu (cf. Ex 20:7) : « Tu ne prendras point le nom de Yahweh, ton Dieu, en vain, car Yahweh ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom en vain »). Elle est encore utilisée dans la mesure où elle est devenue traditionnelle, notamment par les Témoins de Jéhovah.

YHWH est une forme substantivée du verbe hwy dont le sens est multiple : souffler (le sens le plus ancien), parler, exister, créer.

Un nom de dieu, dans l'Antiquité, en exprimait la nature. Dans l'Exode, Dieu dit à Moïse qui lui a demandé son nom : « Je suis qui je suis » (Ex 3:14). Cela paraît plus une manière de ne pas répondre (cf.Ex 33:19 : « je fais grâce à qui je fais grâce, je fais miséricorde à qui je fais miséricorde ») tout en affirmant la réalité de son être mystérieux, que d'exprimer une éternité ontologique selon l'interprétation de la Septante qui a traduit en grec « Je suis celui qui est ».


Voir l'article détaillé : Noms de Dieu dans le judaïsme

[modifier] Nouveau Testament (Interprétation trinitaire)

Le Nouveau Testament, qui nous est parvenu en grec, emploie le mot Θεος (Théos) pour désigner Dieu, parallèlement au mot Κυριος (Kurios), traduit en français par « Seigneur ». Les deux vocables s’appliquent à Dieu ainsi qu'au Christ, dans les deux cas avec ou sans article (Ac 14:15 ; Jn 1:1 ; Jn 20:28).

Le Christ a revendiqué pour lui le nom divin de l'Ancien Testament en se désignant par « Je Suis » (Jn 8:28 ; Jn 13:19). Paul déclare que « Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur » (Ph 2:10) reprenant Is 45:23).

Jésus s’adresse à Dieu dans sa prière en disant « Abba », (Mc 14:36) et, à sa suite, les premiers chrétiens (Rm 8:15). Le texte évangélique grec précise toujours la signification de ce mot araméen : « Père ».

Le prologue de l’Évangile selon saint Jean désigne le Christ comme Λογος (Logos), c’est-à-dire d’un mot qui est traduit habituellement par Verbe et qui signifie parole, raison, pensée. Il est principe divin, préexistant au monde et identifié à Dieu : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était près de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1:1)).

Le Saint-Esprit, en grec Πνευμα, Pneuma, est appelé Παρακλητος, Paraclet, d'un mot qui signifie « avocat, intercesseur, consolateur » (Jn 14:26).

[modifier] Islam

Dans la tradition musulmane, Dieu (Allah) possède 99 attributs qui servent à le désigner (voir Attributs de Dieu en islam).

[modifier] Science-fiction

Une courte nouvelle de 1953 d'Arthur C. Clarke envisage les conséquences de l'utilisation par des moines bouddhistes d'un ordinateur pour la réalisation d'un travail énorme : écrire Les neuf milliards de noms de Dieu.

Le but du monastère est en effet de faire l'inventaire des noms de Dieu : c'est la raison d'être de l'espèce humaine, du monde et de l'Univers, qui disparaîtront ensuite. Or cette tâche prend trop longtemps de manière artisanale. Pour contourner cet obstacle, les bonzes font appel à des ingénieurs en calcul, qui viennent installer et programmer un supercalculateur à la lamaserie ; l'appareil mettra seulement quelques jours à chercher, parmi des milliards de milliards de combinaisons de lettres, celles qui constituent les Noms de Dieu. Les techniciens, en bons Occidentaux cartésiens, croient les moines fous et s'empressent d'accomplir leur mission pour rentrer chez eux avec leur paye.

Mais ce n'est pas ce qu'a prévu Dieu...