Nathan ben Isaac HaBavli

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à ne pas confondre avec Rabbi Nathan HaBavli

Nathan HaBavli (hébreu נתן הבבלי, Nathan le Babylonien), de son nom complet Nathan ben Isaac haCohen haBavli était un rabbin, voyageur et chroniqueur juif babylonien du Xe siècle. Il est principalement connu pour être l'auteur d'un témoignage sur le temps des Gueonim.

Sommaire

[modifier] Éléments biographiques

Rien n'est connu de lui, en-dehors d'éléments déductibles de son livre. Comme Nathan abonde en détails sur Mar Ukba, et mentionne David ben Zakkaï, Saadia Gaon ainsi que le successeur de celui-ci, et Aaron ibn Sarjadou, on peut en déduire qu'il a vécu après eux, mais Sherira Gaon ne semble pas le connaître, ce qui le situe vers la moitié du Xe siècle. De par la nature de son récit, et du fait qu'il fut probablement oral, il semble qu'il ait quitté Babylone (car son témoignage aurait été superflu pour ses concitoyens). Graetz le confond, sur base d'une citation fautive des Youḥassin[1], avec Nathan ben Yehiel de Rome, l'auteur de l'Aroukh,, appelé « Nathan haBavli de Narbonne, » et suppose erronément que Nathan ben Isaac (qu'il crédite d'un Aroukh similaire à celui écrit par Nathan ben Yehiel) fut l'un des quatre prisonniers capturés par l'amiral andalous Ibn Rouḥamis, et qu'il s'installa ultérieurement à Narbonne[2]. Louis Ginzberg a prouvé que Nathan HaBavli était identique au Rav Nathan d'Afrique cité dans un responsum de Meïr de Rothenburg, qui indique entre autres que Nathan avait résidé quelques temps en terre d'Israël[3]. C'est une fois arrivé en Afrique du Nord, que les Juifs locaux lui posent des questions sur l'exilarque Mar Ukba, qui a fini sa vie parmi eux, et c'est là aussi qu'il émet un responsum sur le beurre provenant d'un Gentil, ce qui le fait connaître sous le nom de Nathan d'Afrique.

[modifier] Le récit de Nathan

Nathan fait aux Juifs d’Afrique du Nord une description des communautés juives de Babylonie de son temps[4]. Des extraits de ce témoignage seront publiés en hébreu par Samuel Shullam dans son édition des Youḥassin d'Abraham Zacuto (Constantinople, 1546), ainsi que par A. Neubauer[5].

Le livre est riche en détails sur les exilarques, en particulier sur la controverse entre Mar Ukba, son contemporain et Mar Cohen Tzedek, gaon de Poumbedita[6]d'une part, et sur celle entre David ben Zakkaï et Saadia Gaon d'une autre. Friedlander en découvrit une version écrite en arabe parmi les documents exhumés de la Gueniza du Caire; celle-ci porte des différences avec la version hébraïque des Youḥassin; le texte semble avoir été originellement écrit en arabe, puis amendé en hébreu par des éditeurs ultérieurs[7]. Cependant, de l'entête du texte, « Amar R' Nathan HaBavli (le Rav Nathan HaBavli a dit), » apparaissant en hébreu et en arabe, on pourrait déduire qu'il ne l'écrivit pas, mais en fit un récit oral, transcrit par son auditoire, auquel cas il pourrait ne pas y avoir d'« original. »

[modifier] Bibliographie de la Jewish Encyclopedia

  • Abraham Geiger, in Hebr. Bibl. iii.4;
  • Henri Gross, Gallia Judaica, p. 409.

[modifier] Notes et références

  1. éd. Filipowski, p. 174, Londres, 1856
  2. Graetz, Geschichte des Judentums 3ème éd., v. 288, 469-471
  3. Geonica I:29-34
  4. Histoire des Juifs au Haut Moyen Âge
  5. Med. Jew. Chron. ii. 83 et seq.
  6. bien que selon J. Halevy, il ne s'agissait pas de ce Cohen Tzedek, mais de son homonyme, Cohen Tzedeḳ ben Abimaï de Soura, en 845 — Schechter & Schlœssinger, KOHEN ẒEDEḲ II. KAHANA BEN JOSEPH, Jewish Encyclopedia 1901-1906
  7. J.Q.R. 17:747

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

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