Mouammar Kadhafi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mouammar Kadhafi
Libyen

Mandat en cours
Début du mandat 8 septembre 1969
Précédé par Idris al-Mahdi
Naissance 19 juin 1942
Syrte

Mouammar Kadhafi (arabe : معمر القذافي, Muʿammar Al-Qaḏâfî, aussi écrit Algathafi, Khadafi, Al Qadafi[1], Gueddafi, El-Gueddafi[2]), né le 19 juin 1942 à Syrte, en Libye, aussi appelé « colonel Kadhafi », est de facto le chef de l'État de la Libye depuis 1970, à la suite du coup d'État du 1er septembre 1969. Officiellement, Kadhafi est désigné comme le Guide de la grande révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste[3], titre plus généralement raccourci en « frère guide » [4].

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

Kadhafi est le plus jeune enfant d'une famille de paysans bédouins. Il grandit dans la région désertique de Syrte, reçut une éducation primaire traditionnelle et religieuse, puis suivit les cours de l'école préparatoire de Sebha dans le Fezzan, de 1956 à 1961. Kadhafi et un petit groupe d'amis qu'il rencontra dans cette école vinrent à former le noyau d'un groupe de militants révolutionnaires ayant pour but de s'emparer du pouvoir. Kadhafi s'inspira de Gamal Abdel Nasser, président de l'Égypte voisine, qui se hissa au pouvoir en prônant l'unité arabe. En 1961, Kadhafi fut exclu de Sebha à cause de son activisme politique.

Kadhafi étudia le droit à l'université de Libye. Il entra ensuite à l'Académie militaire de Benghazi en 1963, où il organisa avec quelques militants un mouvement secret dans le but de renverser la monarchie libyenne pro-occidentale. Après l'obtention de son diplôme en 1965, il fut envoyé en Grande-Bretagne pour suivre un entraînement supplémentaire au British Army Staff College, et revint en 1966 en tant qu'officier dans le corps des transmissions.

[modifier] Le coup d’État militaire

Une tapisserie représentant Kadhafi, à l'hôtel Misrata en Libye.
Une tapisserie représentant Kadhafi, à l'hôtel Misrata en Libye.

Le 1er septembre 1969, à 27 ans, il mène avec un groupe d'officiers un coup d'État contre le roi Idris al-Mahdi, alors que celui-ci est en Turquie pour un traitement médical. Son neveu le Prince Hasan as-Senussi devait s'installer sur le trône le 2 septembre 1969 lorsque l'abdication du roi Idris annoncée le 4 août devait prendre effet[5]. Dans la journée du 1er septembre la monarchie est abolie, la république est proclamée, et le Prince mis en prison.

Kadhafi s'octroie l'avancement du grade de capitaine au grade de colonel qu'il a gardé jusqu'à aujourd'hui.

À propos de ce grade, insuffisant selon des critères occidentaux pour diriger un pays et commander à son armée[réf. nécessaire], il déclare que la Libye est « gouvernée par son peuple », et que cela dispense le « guide »[6] de titres civils ou militaires particuliers. Cette démarche n'est pas nouvelle[réf. nécessaire] et peut être rapprochée de celle d'un Gamal Abdel Nasser[réf. nécessaire] qui garde le titre de colonel quand il prend le pouvoir en Égypte, tandis que Jerry Rawlings, ex-président du Ghana, n'a conservé que son grade de flight lieutenant.

[modifier] Exercice du pouvoir

Libye

Armoiries de la Libye
Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Libye,
sous-série sur la politique.

 voir • disc. • mod. 

Portail politique - Portail national
Icône de détail Article détaillé : Politique de la Libye.

Ayant pris le pouvoir à Tripoli lors d'un coup d'État le 1er septembre 1969, il prône à ses débuts le passage à un socialisme arabe d'État teinté de panarabisme. Il nationalise certaines entreprises, notamment celles détenues par des ressortissants italiens. En 1977, il déclare la « révolution du peuple » : il change le nom du pays de République arabe libyenne en Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste et met en place des « comités révolutionnaires », en lieu et place de partis.

Il demande aux États-Unis d'Amérique d'évacuer les bases militaires en Libye dont Wheelus Airfield. En septembre 1970, à l'aide de son ami et conseiller Abdessalam Jalloud , il réussit à imposer pour la première fois une augmentation du prix du baril de pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs de pétrole.[7]

Par représailles, au cours des années 1980, son régime est mis au ban de la communauté internationale également à cause de son soutien supposé à de nombreuses rébellions dans le monde et de ses implications supposées dans plusieurs actes terroristes : attentat dans une discothèque berlinoise fréquentée par des militaires américains en 1986, attentat de Lockerbie en Écosse contre un avion de ligne civil américain qui explose en plein vol en 1988 (270 morts), ou encore attentat contre un avion français, le vol 772 UTA reliant Brazzaville à Paris en 1989 (170 morts).

Le 15 avril 1986, Ronald Reagan ordonne un raid de bombardement (opération El Dorado Canyon) contre Tripoli et Benghazi. 45 militaires et fonctionnaires sont tués, ainsi que 15 civils, dont une fille adoptive de Kadhafi, Hannah. Ce raid de représailles faisait suite à l'interception d'un message de l'ambassade libyenne à Berlin-Est suggérant l'implication du gouvernement libyen dans l'attentat à la bombe du 5 avril dans une discothèque de Berlin-Ouest, où un militaire américain avait été tué. Le colonel Kadhafi est blessé lors du bombardement de sa résidence.

À partir du milieu des années 1990, Kadhafi œuvre pour que son pays retrouve une place moins inconfortable d'un point de vue diplomatique. Ainsi en 1999, les agents des services secrets suspectés de l'attentat de Lockerbie sont livrés à la justice écossaise, ce qui provoque la suspension des sanctions de l'ONU envers le pays et le rétablissement des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni.

Par la suite, en 2003, la Libye reconnaît officiellement « la responsabilité de ses officiers » dans l'Attentat de Lockerbie — ainsi que dans celui du Vol 772 UTA — et paie une indemnité de 2,16 milliards de dollars aux familles des 270 Pan Am victimes, ce qui a pour conséquence la levée définitive des sanctions de l'ONU et (partiellement) des États-Unis à son encontre.

En parallèle, le président Kadhafi entame des négociations diplomatiques, pendant toute l’année 2003, entre responsables libyens, britanniques et américains, et annonce en décembre de la même année qu’il renonce officiellement à son programme d’armes de destruction massive. Enfin, en mars 2004, il signe le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Il instaure par ailleurs une politique d’assouplissement de la réglementation libyenne en matière économique permettant l’ouverture du marché local aux entreprises internationales, ce qui aide à la survie du régime. Il parvient par là même à se rapprocher des puissances occidentales et particulièrement de certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Italie. Ainsi, le président Kadhafi déclare désormais qu’il entend jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d’un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.

De 1999 à 2007, l'affaire des infirmières bulgares, torturées et jugées par les autorités Libyennes pour la contamination d'enfants libyens par le virus du sida est fortement médiatisée à travers le monde.

[modifier] Idéologie

Il a écrit le Livre vert, en référence au Petit Livre rouge écrit par Mao Zedong, dans lequel il explique de manière succincte ses solutions aux problèmes posés par la démocratie et l'économie. Il y fait l'apologie de la démocratie directe.

Khadafi est aussi considéré comme progressiste dans le monde musulman concernant la question féminine. Il entretient une garde personnelle constituée exclusivement de femmes, ses « amazones ». Certains progrès existent tels que la condamnation des mariages arrangés et la possibilité d'accéder à l'éducation pour les femmes.

[modifier] Un dictateur

Selon l'organisation Human Rights Watch, "des dizaines de personnes se trouvent en prison pour s’être livrées à une activité politique pacifique, et certaines ont « disparu ». La Loi 71 interdit toute activité politique indépendante et les contrevenants sont passibles de la peine de mort". "Au fil des ans, les autorités libyennes ont emprisonné des centaines de personnes pour violation de cette loi, et certaines ont été condamnées à mort. [8].

[modifier] Les « États-Unis d’Afrique »

Kadhafi tente de convaincre les dirigeants des autres pays de créer des « États-Unis d'Afrique ». Il considère en effet que c'est le meilleur moyen de développement pour le continent africain. Ce projet passerait par la création d'une monnaie unique et une seule armée de 2 000 000 de militaires. Kadhafi porte souvent un badge représentant l'Afrique sur son uniforme.

En 2007, il s'est ainsi rendu à Bamako, Abidjan ou encore Accra, pour présenter son projet d'un gouvernement unique pour l'Afrique, un État fédéral. Mais cet objectif semble loin d'être atteint[9].

[modifier] Fusion avec la Tunisie

Il tente d'établir une union tuniso-libyenne, véritable fusion des deux pays. Après l'accord initial donné par Bourguiba, rencontré au pied levé par Kadhafi, cette union ne se fera pas, pour diverses raisons.

[modifier] Famille

Le colonel Kadhafi serait[10] le fils du capitaine Albert Preziosi, héros de la France Libre, né à Vezzani (Haute-Corse) en 1915. L'avion du capitaine Preziosi, s'est écrasé dans le désert libyen pendant l'été 1942 (s'il s'est écrasé en été 42 je vois pas comment il aurait pu naitre en juin42...). Le capitaine aurait été recueilli par une tribu libyenne, puis soigné par une jeune femme noble avec laquelle il aurait eu un enfant, le futur colonel Kadhafi.

Kadhafi a huit enfants, parmi lesquels on peut citer :

  • Mohamed Kadhafi, l’aîné, fils d’un premier mariage, président de l’organisme libyen des télécommunications.
  • Hannibal Kadhafi.Celui-ci a été surpris sur l'avenue des Champs-Elysées roulant à une vitesse impressionnante, avant d'envoyer ses gardes du corps se battre contre les forces de l'ordre qui tentaient de l'arrêter.
  • Seif el Islam Kadhafi, le plus impliqué sur le plan politique. Il est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la fondation Khadafi[11].
  • Saadi Kadhafi, ancien footballeur professionnel (attaquant du club de Pérouse, Italie, condamné en 2003 pour dopage[12]). Actionnaire de la Juventus, il a réussi en 2002 à faire jouer la Supercoupe d’Italie à Tripoli en Libye.
  • Aïsha Khadafi, fille du président née en 1977, elle est avocate.

[modifier] Accusation de tentative de viol

En 2003 sur le plateau de On ne peut pas plaire à tout le monde, puis lors de la visite du colonel en France en décembre 2007, la journaliste et grand reporteur à France 3, Memona Hintermann accuse Kadhafi d'avoir tenté de la violer en 1984, au cours d'une interview accordée en Libye[13],[14].

[modifier] Notes et références

  1. Orthographes utilisées sur le site officiel de Mouammar Kadhafi
  2. Orthographes en usage dans la presse francophone maghrébine et conformes à la prononciation libyenne
  3. Ministère des affaires étrangères
  4. Le terme "frère guide" est utilisé dans les documents officiels comme sur le site officiel de Mouammar Kadhafi
  5. (en) Royal Ark
  6. Le terme "guide" est utilisé dans les documents officiels comme sur le site officiel de Mouammar Kadhafi
  7. Le défi mondial Chapitre 3 - Jean-Jacques Servan-Schreiber
  8. [http://hrw.org/french/docs/2007/12/10/libya17525.htm Kadhafi en France, site Internet d'Human Rights Watch
  9. Afrik.com, 4 juillet 2007
  10. Le Journal du Dimanche, 17 février 2008, "Kadhafi, fils de Preziosi"
  11. Site officiel
  12. Khadafi sur la touche. Trois mois de suspension pour dopage, Afrik.com, 9 janvier 2004
  13. Interview de Memona Hintermann, L'Édition spéciale, Canal +, 10 décembre 2007.
  14. « Je revois Kadhafi devant moi, menaçant de me flinguer », Libération, 12 décembre 2007.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

Vidéos