Mission d'information parlementaire sur le Rwanda

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La Mission d'information parlementaire sur le Rwanda est décidée au début de l'année 1998 à la suite d'une campagne de presse déclenchée par des articles du journaliste Patrick de Saint-Exupéry dans Le Figaro. Le Sénat de Belgique vient alors de faire une démarche analogue en 1997.

Sommaire

[modifier] Présentation

Les députés décident d'examiner la politique de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. Pour la première fois, pendant la cinquième République, le parlement a examiné des événements relevant du domaine réservé du Président de la République. Cette mission, qui rassemble des députés de la Commission des Affaires étrangères et de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées, est donc l'expression d'une volonté nouvelle des députés d'élargir le champ démocratique de l'Assemblée nationale[réf. nécessaire].

Paul Quilès préside cette mission d'information, dont les députés Pierre Brana et Bernard Cazeneuve sont les rapporteurs. Les auditions publiques des témoins, journalistes, experts, militaires, responsables politiques se déroulent du 24 mars 1998 au 9 juillet 1998. D'autres ont lieu à huis clos. Ce sont principalement des auditions de militaires.

Les rapporteurs se rendront deux jours au Rwanda pour visiter le mémorial de Murambi et rencontrer des responsables Rwandais et des associations de rescapés[réf. nécessaire].

Cette mission présenta un rapport le 15 décembre 1998 intitulé « Rapport de mission d’information de la commission de la défense nationale et des forces armées et de la commission des affaires étrangères sur les opérations militaires menées par la France, d'autres pays et l'ONU au Rwanda entre 1990 et 1994 »[1]

Paul Quilès déclarera notamment devant la presse :

  • « Au moment où le génocide se produit, la France n’est nullement impliquée dans ce déchaînement de violences. »
  • « Nous n’avons pas su tenir compte des spécificités d’un pays que nous connaissions mal. Nous sommes intervenus dans un pays que nous croyions connaître, mais qui en réalité nous était beaucoup plus étranger que nous le soupçonnions. »

En désaccord avec les conclusions du rapport, Jean-Claude Lefort, vice-président de la Mission, refuse d'en signer les conclusions.[1]

[modifier] Critiques

Sur plusieurs points sensibles de l'implication française, la formation des miliciens Interahamwe, Bisesero, les livraisons d'armes pendant le génocide, on reproche à la mission de ne retenir que la version officielle des militaires, plutôt que celles des journalistes présents sur place ou des témoins rwandais[réf. nécessaire]. Les défenseurs de la politique française répondent que les journalistes présents n'auraient, à l'époque, rien trouvé à redire.[réf. nécessaire] Selon eux Patrick de Saint-Exupéry n'aurait critiqué la France, qu'à partir de 1998 seulement.[réf. nécessaire].

Des ONG, des associations, des personnalités diverses regrettent, à travers un collectif « Vérité sur le Rwanda», constitué en 1998, que 40 % des auditions se soient déroulées à huis clos et que le principe d'une commission d'enquête parlementaire (dotée de réels pouvoirs d'investigations) n'ait pas été retenu[2] . Ces revendications de recherche de la vérité sur le Rwanda déboucheront en 2004 sur l'initiative d'une Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda qui fera entendre des témoins rwandais.

[modifier] Composition de la Mission

Jean-Louis Bernard UDF (1)
Roland Blum UDF (2)
Pierre Brana S (2)
Bernard Cazeneuve S (1)
Yves Dauge S (2)
Jean-Claude Decagny UDF (2)
Jacques Desallangre RCV (2)
René Galy-Dejean RPR (1)
François Huwart RCV (1)
François Lamy S (1)
Jean-Claude Lefort C (2)
François Loncle S (2)
Jacques Myard RPR (2)
Paul Quilès S (1)
Jean-Bernard Raimond RPR (2)
René Rouquet S (2)
Jean-Claude Sandrier C (1)
Michel Voisin UDF (1)
Kofi Yamgnane S (1)

(1) membre de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées
(2) membre de la Commission des Affaires étrangères

[modifier] Notes

  1. Site de l'association Apppui Rwanda, page consultée le 19 avril 2008]- Note /Trouver d'autres références
  2. Et après les travaux de la mission d’information ?, L'humanité, 30 janvier 1999

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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