Discussion Utilisateur:Mekajoce

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Sommaire

[modifier] Cours de Science Politique


[modifier] Grands problèmes politiques, économiques et culturels

[modifier] Histoire et géographie de l'islam

[modifier] La constitution d'une nouvelle religion

[modifier] le contexte d'apparition de l'islam

[modifier] le prophète

Mahomet né à la Mecque entre 567 et 572, appartient à une tribu puissante des Ourayshite, très tôt orphelin, élevé par son oncle. A 25 ans il rentre au service d'une veuve qu'il va épouser : Khadija, plus âgée, va le soutenir dans sa vocation religieuse et ses épreuves. A l'époque en Arabie, la structure religieuse est polythéiste, dont le centre était la Mecque. (la structure de la Ka'aba : édifice religieux, cube contenant la pierre noire d'origine céleste. Rituels autour de cette pierre.) Le seigneur de cette Ka'aba était Allah, mais autour de lui il y avait 3 déesses bien + importantes que lui : Manat, déesse du destin + Allat, déesse de la féminité + Uzza, déesse de la puissance. Ces 3 déesses sont les filles de Allah, très populaires. Mahomet qui a prêché une religion monothéiste (Allah comme seul Dieu), va intégrer les 3 déesses en tant qu'intermédiaires de Allah. Mahomet devient un commerçant aisé après avoir épousé Khadija. Sa révélation est précédée de long périodes de retraites, expériences proches de celles des mystiques. Il est impressionné par les idées et les façons de faire des communautés chrétiennes et juives, d'où une très grande influence sur les pratiques hébraïques. Il a des visions puis des révélations auditives considérées par le Coran comme d'origine divine, lorsqu'il était dans une grotte. L'ange Gabriel tenait un livre et lui ordonne de réciter. (Coran : « réciter » en arabe.) Il refuse, mais l'ange insiste : « Récite au nom de ton seigneur qui a crée… » Mahomet récite, après avoir hésité. Il n'est que l'intermédiaire des paroles de Dieu : « la dictée », qui revient régulièrement quand il est pris de fièvres. Au début, il ne rallie que des déshérités ou très jeunes, donc peu de poids social. La religion insiste sur l'individu et l'égalité de tous devant Dieu, donc elle permet de sortir du carcan social de ses 1° fidèles. Pour les + aisés, reconnaître la supériorité de Mahomet, c'est reconnaître sa supériorité religieuse et politique, car il n'y a pas de séparation. De +, il n'y a pas de miracle donc aucune preuve qu'il est l'envoyé d'Allah. Mahomet, entouré d'une petite communauté décide de s'exiler à Médine où il a eu certains contacts et considère que sa communauté y sera + en sécurité. (il y a des communautés chrétiennes et juives) Ils ne sont considérés que comme des étrangers. (ils n'ont pas d'intérêts politiques comme à la Mecque) 622 : date de l'hégire, cad l'an 1 du calendrier musulman, quand le dernier groupe quitte la Mecque.

[modifier] l'hégire et la constitution d'une société théocratique

Structure théologique a pris forme quand le prophète s'en va vers Médine. C'est là qu'il fixe les règles du culte. Il doit gérer politiquement une communauté une fois arrivé à Médine. Très vite, l'islam est une croyance et une gestion humaine. Mahomet : chef religieux et politique. Communauté : émigrés de la Mecque + convertis de Médine. Les émigrés sont pauvres mais ont une place à part car se sont les 1° compagnons du prophète, originaires d'une ville riche parfois issus de clans prestigieux. Les convertis ont différence de statut et Mahomet doit gérer ses différences. Il va faire fusionner ces 2 groupes en une seule communauté, sans faire de distinction entre eux. La communauté se structure autour de la seule référence religieuse, sans référence aux clans ni tribus. Le seul lien est le lien religieux et individuel, selon les principes d'équité, d'égalité, et de justice sociale. Même si communauté structurée, pas de mise en place d'un Etat. Communauté autour de l'Umma : la mère qui s'oppose aux clans. Met en place droits et des devoirs des autres peuples non-musulmans. La réaction de la communauté juive le déçoit, car il était influencé par leurs pratiques :La prière musulmane se faisait en direction de Jérusalem+le jeûne, en référence au Yom Kippour + interdiction de manger de porc. Mahomet attendait que les juifs le reconnaissent comme prophète et ils auraient gardé leurs pratiques et traditions, mais ils se montrent alors hostiles envers lui. Ils cherchent à montrer ses erreurs dans la connaissance de l'ancien testament et des problèmes politiques. 624 : Rupture venant d'un d'une révélation : les musulmans doivent se tourner vers la Mecque pour prier. Mahomet déclare que la Ka'aba a été bâtie par Abraham et par son fils Ismaël. (pour les juifs, c'est son autre fils, Isaac, qui compte.) Donc, le prophète se situe dans la continuité du monde arabe, et se détache du christianisme et du judaïsme. Mahomet oblige la communauté à quitter Médine. Ils entreprennent la razzia sur les commerçants mecquois. 628 : Le prophète parvient à signer une trêve avec les mecquois et il peut rentrer à la Mecque pour le pèlerinage. 629 : Retour et triomphe de l'islam à la Mecque. Les conversions sont+nombreuses et +rapides à la Mecque. 630 : Mahomet suspend la trêve et occupe la mecque. Destruction des idoles de la Ka'aba. Il repart vers Médine et meurt en 632. En 20 ans : mise en place de la communauté de cette religion, c'est un fait exceptionnel dans l'histoire des religions.

[modifier] la succession de Mohamed

Les 30 ans après sa mort sont déterminantes, car posent la question de sa succession. C'est l'origine de profondes divisions. Il n'avait pas d'enfant mâle et de son vivant, il n'était que l'intermédiaire de Dieu. De +, aucun texte en dehors des révélations et rien en ce concerne sa succession. Médinois et Mecquois arrivent à se mettre d'accord sur Abu Bakr. La 1° succession est faite par un fort consensus. Ali qui avait épousé la fille du prophète, père de Hassan et Hussein, est donc écarté de la succession. Certains des partisans de Ali refusent de reconnaître Abu Bakr comme Khalife. (Khalife : successeur, pas le prophète.) Abu Bakr réussit à triompher des résistances et réalise l'unité dans la péninsule, il est donc reconnu et légitimé. Organisation politique : il force des tribus à payer 1 impôt religieux, le Zakat. C'est un signe de la soumission des tribus, c'est le résultats des conquêtes. Il meurt en 634, mais avait désigné lui-même son successeur après consultation : Omar est khalife jusqu'en 644. Il continue la conquête et joue un rôle dans l'organisation politique par l'institution du diwan. (=bureau où les combattants musulmans sont inscrits et rémunérés.) Il est assassiné par un chrétien, mais avait prévu que son successeur devait être choisi par un groupe de 6 personnes. Othman est élu. Sa désignation pose problème car victoire de l'aristocratie mecquoise, la + opposée au début de l'islam. De +, il s'avère un piètre chef politique, en retrouvant les habitudes traditionnelles d'Arabie par le népotisme : il attribue des postes importants à son clan et prépare ainsi la conquête du pouvoir par la famille Omeyyade. Sous Othman, le Coran est constitué. Avant : oral, et donc susceptible d'évolutions. Faire un texte, c'est une volonté d'avoir prise politique sur ce texte. De +, le Coran est le seul texte arabe à être vocalisé, cad à marquer les voyelles. Donc, aucune possibilité d'interprétation. Certains accusent le khalife d'avoir fait un texte incomplet, et le clan d'Ali en profite. 656 : Othman est assassiné

Le jour même, Ali est désigné Khalife. Il apparaît comme l'instigateur du crime, voie le coupable. Le chef du clan des Omeyyades, Mo'awiya, veut la punition des coupables et Ali refuse. Ali se révèle lui aussi un piètre chef politique : manque de finesse et de caractère. Commence alors une lutte entre factions : entre partisans d'Ali et les Omeyyade. Apogée de cette guerre civile : 667 : bataille de Siffin. Partisans de Mo'awiya empalent des Corans pour montrer que le résultat ne devrait pas être un résultat humain, mais que seul Dieu peut décider du vainqueur de la bataille. Ail accepte, alors qu'il allait gagner par les armes. Il abandonne ses prérogatives de Khalife en attendant l'arbitrage divin, pendant un an. L'arbitrage aboutit à la responsabilité d'Ali dans les troubles, mais Mo'awiya n'est pas déclaré Khalife. Il se comporte comme tel quand il apprend que Ali est déclaré coupable. 660 :proclamé Khalife par ses fidèles à Jérusalem. Ali est assassiné. Guerre entre les 2 est considérée comme la fitna, la mésentente : un traumatisme religieux majeur qui a mis fin à l'unité de la communauté. Abu, Omar, Othman et Ali sont considérés comme les 4 bienveillants. Le prophète et ses successeurs : l'âge d'or. Mo'awiya devient le 1° khalife Omeyyade, cad qu'il suit des règles différentes : la fonction devient héréditaire et la capitale devient Damas.

[modifier] Le message de la révélation

[modifier] les dogmes

Dieu unique créateur. C'est lui qui permet à l'homme de s'exprimer et enseigne à l'homme le Coran. Dieu bon et puissant, miséricordieux. La religion insiste sur le jugement dernier où l'homme est seul face à Dieu. Jugement de l'individu dans une société tribale. Thème de la résurrection des corps, pas des âmes comme dans le christianisme. Il y a l'Enfer où les mécréants seront torturées, et le Paradis où il y a des vierges crées par Allah, donc pas de culpabilité par rapport au corps. Dieu est omniscient est tout-puissant. L'homme est faible parce qu'il n'est qu'une créature, pas à cause du péché. Tous les actes de l'homme sont effectués grâce à Dieu. Mais l'homme doué de raison et responsable = paradoxe. Dieu unique mais il existe 3 déesses. L'unicité est réaffirmée contre le paganisme des tribus et aussi contre la doctrine chrétienne. (Trinité : forme de polythéisme.) Absolue transcendance de Dieu. Descente de la parole de Dieu vers l'homme : révélation. L'homme est dans une absolue soumission de Dieu. Islam signifie soumission à la volonté de Dieu. Toute vérité vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu est illusion. Donc, l'homme qui se laisse guider par ses désirs est guidé par l'illusion. Dieu miséricordieux donc pardonne à ceux qui reconnaissent leur faute et se repentissent. Dieu ne s'est pas fait homme (comme dans le christianisme) donc absolue transcendance. Le Coran n'a été rédigé que sous le 3° khalife, entre 644 et 646. Il comprend 114 sourates, divisées en versets. Les différentes révélations sont classées par ordre de grandeur décroissant(sauf la 1°), pas ordre chronologique. Classement quasi inverse à l'ordre chrono. Les sourates mécquoises : courtes, comme des poèmes. Les sourates médinoises : + solennelles, juridiques et + longues. Cela s'explique par le fait qu'à Médine, le prophète devait organiser la gestion temporelle pour la communauté. Le Coran est incréé : ce n'est pas une production humaine, mais c'est la parole de Dieu, d'où l'importance de la langue arabe, même si les musulmans ne sont pas arabes. L'arabe est la langue de Dieu, car les révélations étaient en arabe. Coran : beauté littéraire et charge émotive. Il indique les dogmes, ce que l'on doit croire et aussi ce qu'il est tenu de faire. Pas seulement les cultes, mais aussi les pratiques de la vie individuelle et de la vie collective. Mahomet voulait convaincre de ne vénérer qu'un seul Dieu, avant même de créer une religion. 1° dogme : unicité de Dieu. 2° dogme : croire au prophète et aux livres. Le Coran n'est qu'une confirmation de ces écritures. Les juifs et les chrétiens se sont éloignés des révélations. Le Coran veut revenir aux sources. Tous les personnages bibliques sont donc invoqués dans le Coran. Islam : foi commune aux 3 religions monothéistes. C'est la restauration de cette foi, vérité unique. Le Coran dénonce les divisions qui opposent juifs et chrétiens, et leur refus de la dernière révélation de Mahomet. Pour les chrétiens, il est difficile d'admettre que Dieu soit dans un rapport de transcendance écrasante, que Dieu soit volonté pure, sans incarnation en homme. Pour les juifs, ressemblances fortes mais l'islam admet la prophétie de Jésus, et Israël est un peuple parmi d'autres, sans spécificité. Donc, malgré la volonté de se situer dans une continuité de la révélation, il y a eu création d'une 3° religion. 3° dogme : pas besoin d'un intermédiaire entre l'homme et Dieu. Pas besoin de clergé, car pas de sacrement à donner, ni sacerdoce. 5 obligations : 1.profession de foi. Pour se convertir, il faut prononcer la 1° sourate. 2.prière précédée d'ablution, 5 fois par jour, en direction de la Mecque. On recommande de prier en commun, mais pas obligé, sauf le vendredi. 3.le jeûne pour tous les pubères. 4.Le pèlerinage à la Mecque. Celui qui en a la force et les moyens, au moins une fois dans sa vie. 5.la zakkat : l'aumône de solidarité prise aux riches et répartie entre les pauvres. Ce sont les 5 seules obligations, mais d'autres ont été intégrées par la culture.

[modifier] la législation islamique : la Shari'a

La Shari'a : « la voie ». Ensemble des règles qui régit à la fois les aspects de la vie communautaire et de la vie individuelle des musulmans. Dieu est le seul législateur. Le prophète est la 1° autorité qui a élaboré une jurisprudence islamique, qui renvoie à des principes généraux et fondamentaux (Principes d'équité, d'égalité et de justice sociale.), et à des principes concrets qui vont régir la vie individuelle. (Mariage, répudiation, succession, alimentation, peines des délits, organisation judiciaire, guerre…) Ces dispositions ont été élaborée dans une période et une société qui n'a plus grand chose à voir avec aujourd'hui. Comment les appliquer ? Prendre les textes à la lettre ou insister sur les grands principes ? Aujourd'hui, vision + juridique et observation à la lettre. La loi entend régir la capacité des personnes. Les différences entre musulmans et non-musulmans, les différences entre les hommes libres et les esclaves, la femme est moins capable que l'homme, mais il y a égalité de droit de la propriété, reconnaissance de la famille, polygamie (jusqu'à 4 femmes, et si le mari est juste envers chacune), dot, droit à l'entretien de la femme mariée, droit de répudiation du mari sur sa femme… Les dispositions juridiques dans le Coran régissent le culte et la vie du croyant. La loi islamique doit être appliquée tant qu'elle ne va pas à l'encontre d'une tradition populaire très implantée. Exemple : loi interdit l'usure, mais elle est pratiquée dans un monde commerçant. Il existe d'autres sources, car les révélations du Coran se sont arrêtées avec la mort du prophète. Pour résoudre de nombreux problèmes :

  • Hadith : renvoie à la vie du prophète. Docteurs en droit de l'islam relatent les faits et paroles de Mahomet, comme base à des solutions législatives. Recueil des mémoires de compagnons croyants du prophète, donc idéalisés voire inventés. Renvoie à des pratiques spécifiques au début de l'islam.
  • Hadith et les coutumes forment la Sunna, cad la tradition, à laquelle se référent les sunnites.
  • le consensus : autre source.
  • le raisonnement par analogie.

[modifier] De l'islam aux islams

[modifier] Les cartes de l'islam

[modifier] l'expansion arabe

Expansion rapide de l'islam au Nord-Est vers l'Irak, l'Iran, la haute Mésopotamie ; et à l'ouest vers l'Assyrie, la Palestine et l'Egypte. (les provinces les + riches de l'empire byzantin.) L'islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète. Pendant le pouvoir des Omeyyade : expansion continue, avec conquêtes territoriales par voie terrestre. Jusqu'au Maghreb à la fin du 7° siècle, et jusqu'au côtes espagnoles au début du 8°. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732. Vers l'Asie centrale, Boukhara, Kabul, et ils atteignent la frontière de l'Indus. Contact avec l'empire byzantin, la mer Caspienne et Caucase au Nord. La mer Méditerranée est contrôlée par l'empire byzantin donc menace sur les conquêtes arabes. Ils construisent une flotte et attaquent Constantinople 3 fois : 3 échecs. Les byzantins restent maîtres de la mer et bloquent donc l'expansion arabe, ainsi que le commerce avec les arabes. La mer reste une frontière, mais devient une mer d'échanges. La carte ne bouge plus jusqu'au 11° siècle, après une conquête rapide. (1 siècle) Quand les arabes ont conquis un territoire, ils établissent des camps à part et vivent du fruit de leurs conquêtes et d'impôts versés par les non- musulmans, en échanges de leur liberté. Cet impôt s'appelle le dhimi. Au 8° siècle : forte résistance de l'empire byzantin et à l'intérieur du monde arabo-musulman. Il y a de des agitations politico-religieuses. Donc, unification de l'empire et arabisation de l'empire (par la langue, la monnaie, l'administration.), et islamisation (écoles pour apprendre le Coran, formation de juges musulmans pour développer le droit musulman.). Mais il y a de nombreuses sécessions politico-religieuses. Pourquoi ? Car les Abbasside vont fonder Bagdad. Déplacement vers l'Est du centre politique arabo-musulman. Conséquence : transfert Des courants d'arrivées de l'Extrême-Orient, déséquilibre car le centre est éloigné du pan Ouest de l'empire. D'où des sécessions, provoquant 3 zones où émergent des khalifats. Une zone abbasside + une zone fatimide + une zone andalouse, donc il y a concurrence religieuse entre les successeurs du prophète. Aux 9° et 10° siècles, l'empire arabo-musulman ne s'étend plus, et est soumis à des pressions.

[modifier] la conquête ottomane

9° siècle : progression de peuples Altaï et Balaïkal vers l'Ouest, et les peuples s'islamisent. 11° siècle : ces populations turques appelées «  Seljoukides » s'installent à Bagdad, car elles sont appelées en renfort par le khalife abbasside pour calmer les agitations. Conquêtes de l'Asie mineure et de l'Inde. Un prince afghan sultanisé instaure un sultanat en Inde. Il y a différentes familles turques autour de la Méditerranée, et la famille Osman, près d'Istambul, va entreprendre la conquête de l'Asie mineure et des Balkans. 1449 : chute de Constantinople. Extension de l'islam en Europe a été faite par les Ottoman.

[modifier] l'influence progressive en Asie et en Afrique noire

13° siècle : rôle important pour le commerce entre l'Inde et la Chine. Influence culturelle par les voies de commerce en Asie et en Afrique.

[modifier] géographie actuelle

Il y a environ 1,5 Milliards de musulmans dans le monde, en Indonésie, Bengladesh, Afghanistan…. Il y a 200 millions d'arabes, dont 20 millions sont chrétiens. Il se produit souvent une confusion entre arabes et musulmans à cause de 2 facteurs :

  • Les 1° musulmans ont été des arabes
  • Importance de la langue arabe dans l'islam. La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener à une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé a permit l'existence de différentes théologies, et différentes écoles religieuses. A la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de question de sur la liberté de l'homme, le péché, la foi… d'où constitutions de théologies musulmanes.

[modifier] L'islam orthodoxe : le sunnisme =

Au 8° siècle : 4 grandes écoles juridiques, qui font des ouvrages de compilation de leurs théologies auxquels on se réfèrent encore aujourd'hui. La littérature musulmane ne cherchera plus à réinterpréter ces ouvrages, la hijtihad se referme. Le problème aujourd'hui, c'est que ces ouvrages sont intouchables. Ces 4 écoles théologiques et juridiques ont les mêmes sources fondamentales : Coran + Sunna + Consensus.

[modifier] les 4 rites
  • Rite hanafite : cristallise un droit de source irakienne en l'accommodant aux besoins de la population musulmane. C'est l'école la + ouverte, car insiste sur la liberté d'opinion, le jugement personnel, et la recherche de la meilleure solution. (au cas par cas, en fonction des convenances du moment et de l'équité.) Donc forte marge de manœuvre. Le rite insiste sur l'importance des textes et de la tradition. Peu à peu, cette école va se scléroser et la notion d'hijtihad, d'interprétation se soumet à la notion de taglid, d'imitation. Cette école hanafite se retrouve surtout chez les non-musulmans, Afghans, Indiens, et Chinois.
  • Rite malékite : son fondateur modèle la théorie juridique sur les coutumes médinoises. Importance des savants, du consensus. Place majeure à la coutume. Ecole surtout en Afrique. Fermeture de l'interprétation va avoir des conséquences sur cette école aussi : importance des coutumes populaires voire des superstitions.
  • Rite chaféïte : compromis entre les 2 autres. Cette école valorise la Sunna comme source du droit, et insiste sur le consensus de toute la communauté, mais le consensus des savants l'emporte, écartant par là l'opinion personnelle. Egypte, Arabie, Yémen, Koweït, Indonésie, Malaisie, Vietnam, Philippines et Thaïlande.
  • Rite hanbalite : son fondateur n'est pas juriste, mais traditionaliste qui privilégie la tradition morale sur les solutions juridiques. Ecole la + stricte des écoles sunnites. Interprétation littérale du Coran et de la Sunna, et rejette le raisonnement par analogie. L'hanbalisme a donné forme au wahhabisme, version encore + austère.

[modifier] le wahhabisme

Vient d'une nécessité de revenir aux textes sacrés, de limiter toute part humaine dans leurs lecture. Wahhab élabore une philosophie d'un islam réformateur et puritain, il dénonce les coutumes locales et les superstitions qui ont appauvri la religion. Il faut revenir à l'âge d'or et donc interprétation littérale du Coran. Il condamne la musique et la danse qui détournent de l'amour de Dieu. L'homme doit être contrôlé socialement pour être dans le droit chemin : celui de la soumission à Dieu. Il saccage des tombeaux, des objets de dévotion particuliers, il brise des idoles car Dieu est unique, il veille à la régularité des prières. Le radicalisme de la doctrine et de l'action inquiètent les populations locales, donc il quitte le Sud de l'Arabie, et Wahhab trouve refuge dans un village de Mohammed Al saoud., favorable à ses idées. Ils concluent un pacte instituant un Etat islamique selon le rite wahhabique, qui constitue en un prosélytisme religieux et dans l'expansion territoriale par la conquête et des conversions forcées. 1803 : 1° Etat saoudien. Aujourd'hui : seulement en Arabie saoudite. (Sans constitution, monarchie absolue…)

Ces 4 écoles ont des fondements différents mais se reconnaissent les unes les autres. Il est possible de passer de l'une à l'autre pour un croyant. Convergence sur les points fondamentaux, et Wahhabisme à part.

[modifier] Les « légitimistes de l'islam » : les chi'ites

[modifier] racines historiques

Sympathie à Ali et révolte contre le pouvoir Omeyyade. Hoseyn, petit-fils du prophète, refuse le pouvoir omeyyade et constitue un bataillon pour une rébellion et se faire proclamer khalife. Il se font massacrer à Karbala par les Omeyyades. Ce massacre va avoir une grande portée. Le destin tragique du petit-fils du prophète secoue une partie de la conscience musulmane et provoque une détermination à combattre jusqu'au bout pour un idéal de pouvoir juste et respectueux des principes fondamentaux de l'islam primitif. Le martyre devient un symbole de la lutte contre l'injustice. Le cœur du Chi'isme est dans ce massacre, d'où le culte des martyres. Hassan, l'autre petit-fils, ne cherche pas à prendre le pouvoir, donc la révolte chi'ite est mal engagée. Tous les descendants de Hoseyn vont avoir un destin tragique, tel que la prison sur ordre du khalife. Selon les Chi'ites, la succession est héréditaire. Le 12° successeur du prophète va parvenir à échapper à l'emprisonnement par voie surnaturelle et disparaît en 874 : c'est l'occultation. Prétention théorique au pouvoir mais impuissance politique de ces successeurs. Ce phénomène surnaturel de l'occultation va permettre de mettre un terme à la question du temporel, et donne une dimension eschatologique et religieuse très forte. Ils admettent l'ordre politique car le 12° Imam reviendra à la fin des temps et trouvera son règne.

[modifier] les particularités doctrinales

L'unicité divine, la reconnaissance des textes sacrés du Coran, reconnaissance du prophète, des 5 obligations fondamentales, du jugement dernier et de la résurrection. =même bases de la religion.

  • Justice de Dieu : les Chi'ites insistent sur la liberté de l'homme dans ses actes. Dieu ne peut agir que dans la justice, donc il y a une certaine rationalité de la création, donc l'homme est libre dans ses actions.
  • Doctrine de l'imamat : Dieu ne peut admettre que les hommes aillent à leur perte, donc leur a envoyé les prophètes pour les guider. Mais la mort de Mahomet met fin aux prophètes. Il faut un garant spirituel de la conduite des hommes, qui est une preuve de la véracité de la religion et qui dirige la communauté. L'imam : le guide. Il doit remplir un certain nombre de conditions : être instruit de la religion, être juste, exempt de défauts donc être le plus parfait de son temps. Il y a une investiture surnaturelle par le prophète, puis par l'imam précédant. L'imam tire son autorité de Dieu, il est donc infaillible. Dans un 1° temps : de père en fils, puis avec l'occultation du 12° imam, les hommes ne peuvent pas se réclamer d'une autre autorité et ils sont donc libres par rapport au pouvoir temporel en place. Il y a une séparation du spirituel et du temporel. Les 'Uléma jouent un grand rôle dans la révolution. La doctrine n'est pas figée car l'imam est toujours vivant. Les problèmes nouveaux peuvent recevoir une solution nouvelle. L'interprétation reste ouverte dans le Chi'isme. Selon les critères du savoir théologique, donc se sont les 'Uléma qui peuvent interpréter. Les autres membres de la communauté se contente du Taqlide, l'imitation. Vision idéaliste de la fin des temps. L'imam caché renvoie à une face cachée de la révélation. Il faut faire un effort pour arriver à trouver et à comprendre l'ésotérique, au-delà de ce qui est visible.

[modifier] un destin lié à l'Iran

Aujourd'hui, l'Iran est le grand centre du Chi'isme mais existe aussi ailleurs. Ce n'est pas la version iranienne de l'Islam. Les Chi'ites sont majoritaires en Iran, Bahreïn, Irak et une quinzaine d'autres pays où ils constituent une minorité. Les Iraniens ne sont pas arabes, mais origine arienne et langue indo-européenne : le Persan. Au 16° siècle : conversion de l'Iran au Chi'isme. Avant : domination par les Ottomans sunnites, mais volonté de s'affirmer face à eux. La conversion permet de constituer les bases d'un Etat fort à partir d'une identité spécifique. Donc, conversion religieuse par stratégie politique. L'Iran a suivi un chemin à part, à partir de cette rupture. D'où une iranisation du chi'isme : formation d'un véritable clergé, radicalisation du discours religieux et imprégnation culturelle de rites chi'ites comme celui des martyrs. Autonomie institutionnelle et financière des 'Uléma ; mise en place d'une direction spirituelle : les grands Ayatollahs qui se réunissent et choisissent celui au-dessus s'eux. Ce sont les interprètes de la loi divine. Institution liée par un esprit de corps mais différences fortes d'un Ayatollah à un autre. Ils sont autonomes, ont chacun des représentants locaux et chacun peut délivrer des diplômes, peuvent nommer leurs représentants, ouvrir des centres d'études et disposent d'une autonomie financière par les dons des fidèles.

  • Révolution iranienne de 1979 : existence de ce corps va être le cœur de la constitution d'une contre-société. Le pouvoir du Chah est devenu de + en + autoritaire et l'opposition est désorganisée. Opposition de la grande aristocratie foncière désorganisée par la réforme agraire ; les nationalistes sont marginalisés car ne se sont pas adaptés à un pays qui a connu de multiples réformes ; l'industrie du pétrole a éloigné une partie de la population d'un militantisme revendicatif. A la fin des 70's : crise latente du système économique. La Mosquée est le centre de la contestation révolutionnaire et devient une contre-société. Le clergé chi'ite a toujours existé et a eu une politique d'accord avec la monarchie, jusqu'en 70. 70's : très forte idéologisation du chi'isme due à Ali Chariat qui opère une synthèse entre islam chi'ite et idées progressistes et révolutionnaires de l'époque, sur la théologie de la libération. Il fait une relecture de l'eschatologie chi'ite en termes révolutionnaires. Il interprète et élabore une thèse entre radicalisme religieux et la révolution politique. Très fortes influences marxistes, combinées avec l'islam. Il va s'établir un croisement d'intérêts en faveur des révolutionnaires. En Iran, forte opposition au Chah par le haut clergé et le Bazar, qui n'ont pas de projet de société et opposés à l'extrême gauche. Donc, ils préfèrent soutenir les forces religieuses, même si sont aussi révolutionnaires. L'institution cléricale quadrille le territoire, a une capacité d'indépendance par rapport au pouvoir et donc, la Mosquée va remplacer un certain nombre d'organes étatiques défaillants : devient le centre de distribution des produits de 1° nécessité et le quartier général des organes révolutionnaires. La référence à la religion permet une relecture unanime de la révolution. Chacun peut y trouver son compte. La référence à l'islam est une garantie de retour à des valeurs traditionnelles pour ceux qui ont connu la modernisation. Pour la jeunesse, ce projet est une revanche sur les oppresseurs. Pour les classes rurales, qui ont été soumises aux migrations, c'est porteur d'espoir de rétablissement de l'ancien monde rural. Pour le clergé, c'est l'espoir d'une gestion islamique de l'Etat. Pour les classes urbaines, c'est l'espoir de + de liberté et de changement social. Les objectifs et intérêts sont différents, mais se retrouvent dans cette vision politico-religieuse radicale. Les émeutes sont soutenues par le clergé et Romeni ( qui apparaît comme ayant une continuité avec leur idéologie), qui appelle au soulèvement et à un nouveau régime sur les bases de l'islam. Il existe autant de diversités du chi'isme que de populations dans différents pays. A la suite de la révolution iranienne, il y a une volonté de s'établir comme le nouveau du chi'isme politique.

[modifier] L'islamisme

[modifier] Définition de l'islamisme

[modifier] Islam, islamique, et islamisme

On peut être musulman sans être islamiste. Musulman renvoie à la religion de l'islam. Islamique renvoie à l'adjectif de l'islam. Islamiste renvoie à une conception à part, forgée dans les 80's. Cela renvoie à une interprétation spécifique donnée à un moment particulier. L'islam est une religion et une culture.

[modifier] Islamisme et traditionalisme

Le traditionalisme dépasse largement l'islamisme, c'est un discours lié à la tradition, pas forcément à la tradition musulmane. Tout ce qui est conservateur, nostalgie du passé et un discours très moral. Moral donc puise souvent dans le religieux, où il trouve des éléments de la moralité des mœurs. Traditionalisme à l'œuvre dans les campagnes et dans les villes : plutôt islamisme. ( le voile est différent dans les campagnes : comme un fichu, et dans les villes tel qu'on le connaît, bien couvrant et attaché.) Le traditionalisme musulman dans le milieu rural, couches sociales défavorisées, peu scolarisées, d'âge mûr, et peu ouvert à l'occident. Ces critères sociaux s'éloignent de ceux des islamistes. Islamistes dans milieux lettrés, maîtrisant les techniques occidentales (télé, K7, avion…). Pas porteurs de vision archaïque comme la vision générale qu'on en a, au contraire, l'islamisme est le fruit de la modernité.

[modifier] Islamisme et fondamentalisme

Le fondamentalisme participe largement à la démarche islamiste. Il faut effectuer un retour aux écritures, fondements de la religion, et à la période idéalisée des 4 premiers khalifes. Il y a clairement une idée de retour vers le passé, mais le fondamentalisme se différencie du traditionalisme, car il critique tout ce qui est de l'ordre de la tradition. La tradition a sclérosé la religion, elle l'a éloignée de sa pureté originelle. Le fondamentalisme récuse la tradition et veut rénover la religion, il n'est pas conservateur car il y a une volonté de transformation (peut même être révolutionnaire.), et produit des militants. Tous les islamistes sont des fondamentalistes, ils sont partisans du retour aux textes sacrés. Mais ils sont en désaccord sur les moyens de ce retour. L'islamisme contient le passage au politique, vision politique de la religion, retour à la pureté par le projet politique. Les fondamentalistes se limitent à la sphère morale, voire juridique, sans volonté de conquête du pouvoir.

[modifier] Islamisme et intégrisme

L'intégrisme cherche à rendre compte d'un phénomène interne à la religion chrétienne, à l'origine. Il ne cherche pas à rendre compte d'un problème d'interprétation, mais d'un problème pratique : le refus d'adaptation de l'église en matière liturgique et sociale. Il sert de + en + à désigner les fondamentalistes ayant la lecture la + rigide du religieux, sans possibilité d'exégèse. C'est une nuance du mouvement islamiste. Le projet politique de l'islamisme peut être traditionaliste, ou fondamentaliste, ou réformatrice, ou révolutionnaire.

[modifier] Islamisme et extrémisme

Extrémisme : la violence est le seul et unique moyen pour parvenir à mettre en place un projet politique islamiste. Plusieurs courants islamistes réfutent la violence.

[modifier] Les racines de l'islamisme

[modifier] Le renouveau de l'Orient

[modifier] les Tanzimat et la Nahda

Les 'uléma contrôlaient le culte, l'enseignement et la jurisprudence. Le 19° siècle : siècle de triomphe du colonialisme et de l'impérialisme européen. (N.B : le colonialisme est la conquête territoriale, et l'impérialisme n'est pas forcément territorial.) C'est aussi le siècle du déclin politique de l'islam, avec un nombre de + en + grand de territoires musulmans soit conquis par les européens (en Afrique) soit dominés par les européens ( Indonésie, Afghanistan, Empire Ottoman, Golfe.). L'Empire Ottoman n'est pas conquis mais affaibli. Les européens ont des vues sur « l'homme malade ». Des rebellions et des sécessions sont appuyées par les grandes puissances, à l'intérieur de l'Empire Ottoman. L'Empire veut réagir par des réformes mises en œuvre pour le rénover et moderniser selon le modèle européen. Il faut récupérer les moyens de puissance. Il y a des résistances conservatrices des milieux religieux et militaires : les janissaires, détruits en 1926. Commence alors une période de véritables réformes. Modernisation de l 'enseignement, de l'armée, de l'administration, de la justice et des impôts.

  • foisonnement intellectuel : les intellectuels s'ouvrent aux doctrines occidentales, en partant faire leurs études à l'étranger par exemple. Réflexion historico-sociologique grâce à laquelle les intellectuels veulent faire le point sur la situation sociale et culturelle de leur société, par rapport à la société occidentale, déterminer les causes de leur retard, et en trouver la solution. Donc, il s'opère un renouveau politique + pensée intellectuelle + renouveau religieux.
  • Nahda : foisonnement intellectuel, le « réveil de l'Orient », la renaissance sur les incidences de la civilisation occidentale.

[modifier] le réformisme religieux : l'islah

Penser l'islam en terme modernes pour l'adapter à un empire qui doit être + conforme aux nécessités de son temps. Le réformisme religieux est favorisé par la modernisation politique et par la poussée du wahhabisme. (doctrine intransigeante mais vise à une refondation de la religion.) Le réformisme est marqué par le rationalisme du 19°, prouver que l'islam n'est pas contraire au scientifique, que ce n'est pas la cause de la régression des peuples musulmans. Ce retard peut être imputable à ce qu'on pense de l'islam sclérosé, devenu une idéologie au service d'une classe, différent de l'islam d'origine. Idée de pouvoir puiser dans la mémoire religieuse et d'y intégrer des valeurs de la modernité car l'islam est compatible avec elle. Les réformateurs sont en lutte avec les conservateurs qui rejettent toute idée d'interprétation et de modernisation. Les réformateurs plaident pour une rénovation de la religion qui a été dénaturée par des siècles de méconnaissance et qui est en dégénérescence. L'islam a abolit le pouvoir clérical a lutté contre les 'Ulémas ( le pouvoir clérical qui s'est mis en place contrairement à la religion). Ils prônent aussi l'émancipation : on peut travailler l'islam à partir de la rationalité. Il y a une contestation de l'islam vécu à ce moment et une volonté de retour aux sources : l'islam pur. Faire table-rase de 14 siècles pour renouer avec les textes fondamentaux pour régénérer l'islam et la société. Importance et primauté de la raison dans le réformisme, qui réouvre les portes de l'interprétation. Né d'un croisement du patrimoine religieux et du rationalisme moderne. Cela donne naissance à 2 branches : -libérale et séculariste, sur le modèle européen. -l'ancêtre du courant islamiste. Le 1° courant : réformisme religieux rencontre une faveur des intellectuels arabes et musulmans intéressés parce qu'il peut être un instrument qui permet d'établir un contact avec l'ensemble de la population musulmane. Islah peut permettre la réformation et une compatibilité de l'islam avec la modernité, donc c'est une ressource pour faire le lien entre le religieux et la modernité sociale et politique. C'est le courant constitutionnaliste musulman : le courant le + ouvert sur la culture occidentale et considère qu'il faut aller au-delà du religieux et s'inscrire dans une action politique. La modernisation va exiger de séparer l'Etat et l'action sociale : vision séculariste, voire laïque. ( Al Razeq : penseur de ce courant, écrit en 1925 sur l'islam et les fondements du pouvoir. Il cherche à démontrer que le khalifat n'a rien de religieux, ce gouvernement n'a aucun fondement islamique.) Le réformisme et le laïcisme vont emprunter 2 voies différentes à partir de ce moment. Le 2° courant : les premiers mouvements islamistes.

[modifier] les premiers mouvements islamistes
  • Les frères musulmans : confrérie politico-religieuse fondée en Egypte en 1929 par El Banna. Ils prônent une nécessaire rupture avec la société contemporaine. Accent sur l'action sociale et politique, et le respect de la loi islamique est sur un second plan. L'objectif final est la justice sociale, atteinte par une prise en charge de l'Etat : l'impôt islamique et la redistribution par l'Etat. Pas de solidarité personnelle mais institutionnalisée. Réorganisation totale de la société à partir d'un Etat vraiment islamique. Ils refusent le strict respect de la sharia tant que n'aura pas été mis en place un vrai Etat islamique. Ils ne réfutent pas le progrès moderne scientifique et technique, mais les frères musulmans luttent contre l'impérialisme occidental. Etat éloigné du modèle communiste, et du modèle capitaliste. La confrérie est comme une confrérie religieuse avec un guide et un devoir d'obéissance à ce guide. Dans un 2° temps, elle se transforme en mouvement politique, qui crée certaines organisations syndicales, de femmes, d'étudiants contrôlés par ce mouvement. L'occident est le modèle et l'ennemi, car ils utilisent des éléments de l'occident. Le mouvement est doublé d'une organisation secrète de sabotage, de terrorisme, dans un contexte d'occupation. L'organisation secrète assassine en 1947 et 1948 les 1° ministres. En 1949 : assassinat de El Banna par la police secrète égyptienne en représailles. Ils y avait des liens ambigus entre Nasser et la confrérie : liens étroits au début, puis opposition idéologique entre le nationalisme arabe et la communauté arabe. La confrérie a été dissolue après l'attentat manqué contre Nasser.
  • mouvement mawdudi : définit l'islam comme une 3° voie entre le capitalisme et le socialisme. Il pose l'opposition nécessaire entre l'islam et le monde occidental. Il réfléchit sur une constitution pour unifier l'ensemble de la communauté musulmane. Importance du social et du politique. L'occident est l'ennemi mais il récupère des idées occidentales comme l'Etat-nation adapté à l'ensemble de la communauté musulmane. En 1941 : fonde la Jamaat-i-islami, se comporte comme un parti politique, se présente aux élections et s'oppose à la partition de l'Inde en 1947. Les confréries sont des contre-sociétés appliquant les principes de la future société islamique, mais intégrées à la vie socio-politique de leur pays.

Pour les 2 : aucun pouvoir de l'époque n'est vraiment islamique. L'application du droit islamique ne suffit pas, il faut établir un mode d'accès au pouvoir et d'exercice du pouvoir, islamique légitime. Il faut dépasser la dimension juridique pour fonder un projet social et politique. Il faut prendre en considération la société moderne, par un retour aux sources, cad trouver les principes de vie. Il faut rompre avec la société dans laquelle ils vivent car elle est éloignée de la religion, rupture individuelle et collective par la reconquête de l'ensemble de la société. Objectif : prise de pouvoir, donc lutte contre l'oppression et instauration d'un Etat islamique basé sur une souveraineté divine. Hostiles à une vision occidentale, la souveraineté doit venir de Dieu, pas du peuple. Mais cet Etat reste flou. La justice sociale régnera et le peuple connaître la souveraineté divine, sans besoin d'une structure institutionnelle politique. Penseurs radicaux : Saïd Qotb est un égyptien qui fait parti des frères musulmans (1906, tué en 1966). Il est l'inspirateur de tous les mouvements extrémistes sunnites. Il a eu un rôle important dans l'Egypte nassérienne et devant l'impossibilité des frères d'accéder au pouvoir (contexte de forte répression), Saïd prône la violence. Radicalisation politique et idéologique. Il insiste sur le fait que l'on peut déclarer infidèle un gouvernant, même s'il se déclare et se montre musulman. (Si ses actions ne sont pas entièrement islamiques, il est infidèle selon lui.) Il appelle à une possible guerre civile et met la violence au cœur de son projet politique. Il insiste sur la notion de Jihad, notion très complexe. C'est « l'effort sur le chemin de Dieu. » Dans l'islam traditionnel, il est conçu comme une guerre en vue soit de la défense, soit de la propagation de l'islam. Ce n'est pas forcément une lutte armée, ça peut être par persuasion. Le Jihad est collectif et occasionnel, soumis à certaines conditions précises : ne peut être mis en œuvre contre un autre musulman. Il existe une acception + personnelle : effort individuel et personnel pour aller dans chemin de Dieu. Pour Saïd, le Jihad devient obligatoire et individuel, en tout temps et en tout lieu. Individuel, donc chacun doit dans sa vie sociale et collective, mener cette guerre. La rupture avec l'ordre existant par le biais du Jihad est au cœur de son discours. Ce qui importe, c'est l'Etat islamique, l'ordre politique englobant. (+ que la sharia et le formalisme des prescriptions religieuses.) Ces prescriptions renforcent le rôle du guide religieux. Objectif : projet global révolutionnaire en rapport avec ce qu'est véritablement l'islam. Donc nécessité d'un pouvoir d'interprétation, c'est le guide qui doit tracer la voie et indiquer ce projet. Les fidèles doivent suivre cette voie. Aujourd'hui : tous les mouvements extrémistes sunnites renvoient à cette pensée. Ayatollah Khomeyni : penseur dans le monde chi'ite. Il fonde une pensée : «  Velayat-i-Faqih », c'est « la souveraineté du docte » ou « la régence du docteur de la loi ». Le guide est à la fois celui qui détient la primauté du savoir religieux mais aussi le chef politique. Internationalisation de ces 1° mouvements : tendance à avoir une vision homogène et simplifiée des mouvements dans le monde, renvoyant aux frères musulmans. Impliquerait qu'ils soient organisés, mais non. L'islamisme renvoie à un mouvement d'idées, mais il existe de multiples formes dans le monde. A l'origine, volonté de s'internationaliser par des sections nationales des frères musulmans, mais ont vite donné lieu à des versions nationales des frères. Exemples : Palestine : Hamas. Soudan : Turabi nationalise la section. Maghreb : ne s'implantent pas en tant que tel mais influence. Le FIS en Algérie est différent, mais rôle dans arabisation de l'enseignement, sans structuration des frères musulmans en Algérie. Mouvement iranien : pas d'internationalisation, pas de constitution de sous groupes dans d'autres pays, n'a pas fait école dans tous les pays sunnites, mais + dans la communauté chi'ite. Exemple type : Hezbollah au Liban, où l'Iran a joué un rôle important dans le financement de groupes, mais pas de lien organique. Hezbollah est surtout inséré dans la logique nationale.

[modifier] De la fracture laïque à la reconstruction identitaire

[modifier] échec de la modernisation

Dans les 50's, 60's : lutte contre le colonialisme, luttes nationales. Les mouvements sont acquis à des idées occidentales, dont l'élite est partie étudier à l'étranger et utilise les valeurs occidentales. (Liberté, république …) L'appartenance religieuse est utilisée par ces élites car permet de souder les colonisés, c'est au cœur de leur identité. Une fois arrivés au pouvoir, ces élites acculturées changent d'attitude sur la question religieuse, pour contrôler les institutions et réprimander les mouvements islamistes. Une fois l'indépendance politique acquise, l'accent est mis sur les questions économiques, pour la fin du colonialisme, maîtriser les ressources économiques. Politiques de nationalisation des pétroles, gaz, moyens de production et des infrastructures. (canal de Suez) Terminologie occidentale marquée par l'anti-impérialisme marxiste, dans discours des élites au pouvoir. Idée de développement et de progrès mises en avant. Ils cherchent à affermir leur indépendance politique par l'indépendance économique et laissent de côté l'indépendance religieuse, d'où un renouveau de la culture du pays colonisateur. Exemple : Maghreb développe l'éducation et donc appelle des coopérants français en Algérie et au Maroc. La culture française touche + que pendant la colonisation. Il y a eu 10 fois + de francophones, 20 ans après l'indépendance dans les pays du Maghreb, que pendant la colonisation. Mise sous contrôle de tout les institutions religieuses car considérées comme pré ou anti-modernes.

[modifier] l'islamisation de la contestation

70's : évolution suite à un échec des politiques développementistes mises en places par les gouvernements. Pas de développement économique des sociétés, mais les gouvernants cherchent à rester en place par tous les moyens. Ils n'arrivent pas à ouvrir le jeu à d'autres acteurs. 80's : pression financière internationale de + en + forte avec l'augmentation de la dette. L'échec d'Israël est le symbole d'incapacité des gouvernants. Les échecs politiques et économiques permettent aux islamistes de jouer le rôle de l'opposition, + que les courants de gauche.

[modifier] Les différentes approches du phénomène islamiste

[modifier] Le retour du religieux

[modifier] l'islamisme comme développement local d'un phénomène global

Thèse de Gilles Kepel. Avec le succès des mouvements nationalistes, le domaine politique semblait être soumis à la même logique occidentale de division entre politique et religieux. 60's : climat progressiste donc difficile de faire passer le un message exclusif sur les textes sacrés. Fin 70's : renversement de cette logique, émergence d'un nouveau discours religieux, pas pour s'adapter à une société séculière, mais pour redonner un fondement sacré à l'organisation de la société. Il ne faut pas s'adapter à la modernité mais il faut réinvestir la modernité pour lui donner un fondement sacré. La modernité n'a pas su engendrer de valeurs et a entraîné des échecs politiques et économiques. Ce phénomène ne touche pas que des territoires musulmans, mais aussi en Inde, avec le ressurgissement de l'hindouisme. En France aussi avec les débats autour de l'école, le film « la tentation du Christ » de Scorsese.

[modifier] l'islamisation de la modernité

La société islamiste est meilleure et + juste. Rôle des Etats : instrumentalisation des forces islamistes, car souvent en lutte contre l'extrême gauche ; ou bien rôle indirect des Etats par une politique d'arabisation, en faisant venir des instituteurs du Moyen-Orient, avec pour conséquence de mettre en scène les mouvements islamistes. Alliance entre bidons-villes , étudiants et une certaine bourgeoisie, d'où un phénomène d'islamisation par le bas, propre aux islamistes, qui fait la différence avec les autres groupes contestataires.

[modifier] islamisation par le haut et par le bas

Il y a un quadrillage de la société civile par les réseaux de Mosquées et d'associations piétistes.

  • Bidon-villes : la modernisation a provoqué un fort exode rural, et donc l'installation de communautés villageoises traditionnelles en ville. Face à cette explosion démographique urbaine, les infrastructures explosent. Dans les nouveaux quartiers, avant l'infrastructure normale, les Mosquées et las asso religieuses caritatives structurent la vie sociale, par l'aide et l'encadrement de la population.
  • Universités : terrain sensibles à la suite des bouleversements dus à la modernisation. Le gouvernement favorise l'éducation et donc l'accès à la faculté pour tous, mais les infrastructures ne suivent pas l'explosion démographique.( Les amphis sont bondés, les cours de rattrapages deviennent payants…) Là encore, les mouvements religieux organisent des révisions dans les Mosquées et multiplient les services aux étudiants.
  • Bourgeoisie et classes moyennes : les descendants de familles bourgeoises marginalisés pendant la décolonisation + des médecins, des ingénieurs ou des hommes d'affaires, partis travaillées à l'étranger qui se sont enrichis (dans les pays pétroliers conservateurs.) mais se trouvent exclus du jeu une fois rentrés.

[modifier] Une production politique de la modernité

[modifier] l'islamisme prend racine dans la dynamique ancienne de la colonisation

L'islamisation est un produit de la modernité car elle est issue de l'échec de la modernité. Vision sociale et économique de l'islamisme. Exclusion de beaucoup de personnes de la modernité, d'où l'idée de réinvestir le religieux pour se reconstruire une identité dans un monde aliénant et indéchiffrable. Ces mouvements sont financés par les pétrodollars de la péninsule arabique, favorisant une propagation de l'islam par des groupes islamistes.

[modifier] La croix du Sud

Thèse de F.Burgat. Recontextualiser l'islamisation par rapport aux rapports Nord-Sud, suite à la décolonisation. Ce n'est pas un phénomène local d'un mouvement + global. 70's : l'occident n'est plus le seul producteur des certitudes idéologiques. Dualisme entre théorie et pratiques de l'occident sur des principes dits universels. La question dépasse le retour au sacré. L'islamisme met en jeu la « restauration de tout un ordre symbolique déchu ». 3° phase : après l'indépendance politique et économique, phase d'indépendance culturelle. Trouver un langage propre à ces pays pour accéder à une idéologie autonome par rapport aux idées occidentales. Ce n'est pas un repli culturel face à la modernité occidentale, mais c'est une autonomie pour trouver ce qui peut lier le spécifique à l'universel. Le rejet de l'occident se manifeste par le rejet de son langage. Recours à un stock de référents perçus comme vierge de toute influence extérieure : discours efficace. Langage de la contestation au niveau international mais aussi national, contre les gouvernements nationaux. La dynamique identitaire croise une dynamique banale d'opposition. Les monarchies du Maroc, d'Arabie Saoudite et les Emirats sont présents sur le terrain des valeurs religieuses. (+ que l'Algérie, l'Egypte, l'Irak, le Yémen, qui ont une idéologie socialiste voire marxiste.) Les gouvernements ont cherché à garder cette référence religieuse pour avoir une légitimité, allant même jusqu'à une instrumentalisation pour contrer les opposants. Peu à peu, la « part du gâteau islamiste » revenant au gouvernement a baissé au profit des opposants. Ceci parce que les régimes arabes sont soumis à une forte usure et à une longévité. L'islamisme n'est pas tant une production de la faillite de la modernité, qu'une tentative de réappropriation de la modernité par le Sud. Ce n'est plus seulement l'angle économique qui compte, mais c'est surtout l'angle identitaire et politique qui compte. Importance du projet islamiste, car même s'il reste flou, il comporte une dimension utopique et peut être mobilisé dans une dynamique d'opposition.

[modifier] L'échec de l'islam politique

Thèse d'Olivier Roy. Reproduit l'islamisation par le bas, mais échec du passage au politique, échec de sa conquête du pouvoir. Actuellement, forte banalisation et fort affaiblissement de l'objet islamiste dans le sens de projet politique.

[modifier] l' échec de la voie révolutionnaire : le cas de l'Iran

Le programme de gouvernement est la réussite du passage au pouvoir, mais c'est la dynamique politique qui a pris le pas sur la dynamique religieuse. Parfois les islamistes réussissent à gagner les élections comme en Turquie et au Maroc, mais jamais à la majorité absolue, et donc ils doivent avoir une gestion pragmatique du pouvoir. L'A.K.P en Turquie n'a pas une réelle gestion islamiste. Au Maroc, la gestion des islamistes est sous contrôle du Roi. Ces forces sont donc éloignées de la mise en place d'un Etat islamiste. Souvent, ils ne parviennent pas à se faire entendre dans le monde politique. (élections non-libres donc ne peuvent pas prendre le pouvoir.) L'impossibilité de prendre le pouvoir a été intériorisée. Peur de la violence. Le cas algérien est souvent montré comme une impasse. Il existe quand même des groupes extrémistes, mais ils sont marginalisés et sont des pions aux mains de l'Etat. Dans les sociétés occidentales, il n'y a que des minorités musulmanes. Il y a une intériorisation de la sécularisation, voire de la laïcité dans ces sociétés, selon Roy. La religion est détachée de tout objectif de quête d'un Etat islamique. L'action politique des islamistes n'a jamais abouti à la mise en place d'un Etat islamique. Soit leur action a trouvé une logique étatique (en Iran), soit une logique de segmentation traditionnelle (en Afghanistan), soit a mené à un renforcement de l'Etat-nation par l'intégration au jeu politique. La dynamique sociale reste forte, mais se coupe du projet d'un Etat futur et + dans le sens d'une individualisation des pratiques ou d'un espace communautaire fermé. Echec de l'islam politique car échec de l'Etat islamique. Cas particulier : l'Iran : le 1° Etat qui a été le produit du discours islamiste et le 1° Etat qui a subi les effets de l'usure du pouvoir. Les exigences de l'action gouvernementale ont eu des effets et parmi eux, la logique politique qui a pris le pas sur la logique religieuse. Khomeiny a réussi à définir l'Etat islamiste dans lequel le chef de l'autorité religieuse est le chef de l'autorité suprême. Ce guide est au-dessus de toutes les institutions car il est le représentant de l'Imam caché, pas l'autorité de clergé. Il y a un ordre politique qui ne s'abolit pas devant la mise en œuvre de la loi islamique, la Sharia. L'intérêt de l'avancement de la révolution peut ignorer certains principes de la Sharia. Le guide suprême doit interpréter le religieux et donc il peut être amené à ignorer des principes de la Sharia. L'édifice institutionnel et l'édifice étatique à l'issue de la révolution sont une constitution qui organise réellement le fonctionnement des institutions, la légitimité de la constitution n'est pas fondée que sur la Sharia, mais aussi sur la volonté populaire. Le choix du guide est fait par les grands Ayatollahs qui sont une assemblée élue par le peuple. La volonté du peuple et celle de Dieu sont en adéquation. S'il n'y a pas de guide à un moment donné, les institutions sont là pour pallier à son absence. Le suffrage populaire est un moyen de légitimer la prise de pouvoir par un homme. C'est la constitution qui fixe la Sharia. Il y a un « conseil des gardiens de la constitution ». L'Etat développe un droit positif qui devient islamique parce que l'Etat est lui-même islamique. La Sharia n'est pas le seul fondement de la norme. On retrouve la configuration moderne d'Etat, où l'Eta est la source de droit et de sa propre légitimité. Il définit la place du religieux et pas l'inverse. Le droit iranien est très peu islamisé. (égalité homme-femme, pas de droit de répudiation pour l'homme, pas discrimination légale entre musulmans et les autres.) Le parlement a introduit des peines symboliques de la Sharia et le juge doit se référer aux lois du parlement. Il y a une prééminence du guide religieux sur les questions religieuses. Khomeiny politise le religieux par la promotion de clercs selon leur allégeance politique, et évite les ayatollahs pour éviter la collégialité. Le religieux n'a pas mis fin au politique, c'est le politique qui définit le religieux. L'après Khomeiny en juin 1989, marque la fin de la structure révolutionnaire où le sommet de l'institution cléricale correspond au sommet de l'institution étatique. A sa suite, lui succède Khameney en tant que chef spirituel. (jusque là, c'était le Président de la République.) Dissociation entre les fonctions religieuse et politique. La fonction politique va acquérir une grande indépendance : élection de 1997 de Khatami, de courant réformateur, au suffrage universel, à 69% des voix. Il a été réélu en 2001 à 77%. Le parlement est réformateur. Son arrivée au pouvoir montre que les institutions de la République fonctionnent et permettent un jeu politique ouvert, permettant l'alternance. Khatami prône les libertés et la démocratie, qui ne sont pas contraires à l'islam. Projet : Etat de droit. Il souhaite une ouverture politique à la société civile. La presse a connu une période faste, une liberté jamais atteinte avant, et la multiplication des titres, pendant ses 1° années au pouvoir. Le régime a aussi la « nostalgie » du système de Khomeiny, les conservateurs qui se veulent les gardiens de la révolution. Ils sont présents dans le pouvoir judiciaire et dans le conseil des gardiens de la constitution. Ils sont dans une position de faiblesse car ils sont gardiens de l'héritage révolutionnaire et dons ne représentent pas des forces politiques structurées, ni des intérêts économiques. La thèse de Roy pose des questions : les conservateurs ne sont-ils qu'une force politique parmi d'autres ou ont-ils une influence très forte sur le système car sont présents dans les rouages du système ? Khatami a une volonté de réformer le système, il a dénoncé les abus de pouvoir, cherché à amender la constitution pour limiter les pouvoirs du conseil des gardiens et pour élargir les pouvoirs présidentiels, tentatives de réformes approuvées par le parlement, mais elles n'ont pas vu le jour car refusées par le conseil qui a le rôle d'une espèce de Conseil Constitutionnel. Rôle important qui remet en cause les prérogatives du parlement. Le système actuel mène à un blocage politique, jeu politique ne peut fonctionner. La constitution prévoit un conseil de défense de la raison d'Etat pour l'arbitrage entre le conseil des gardiens et le parlement, en cas de blocage. Il peut se substituer au parlement et légiférer. Ce conseil est aussi aux mains des conservateurs, actuellement. De +, l'institution du guide suprême est aussi conservatrice. Le pouvoir judiciaire aussi. Rôle important dans la suspension de quotidiens et dans la condamnation d'hommes politiques réformateurs et de religieux et d'intellectuels. Aujourd'hui, le parlement est gagné par les conservateurs, donc remise en selle des conservateurs.

[modifier] la gestion pragmatique du pouvoir : l'AKP en Turquie

Le problème est apparu lors des élections législatives en 2002, où l'AKP, parti de la justice et du développement qui a eu34%, dans un système proportionnel. Ce parti très récent est issu d'une scission au sein d'une mouvance islamiste en 2001, suite à l'interdiction du parti islamiste précédent. La scission a eu lieu entre le parti du bonheur (=frange conservatrice et traditionnelle.) dans lequel on retrouve Erbakan ; et l'AKP (= + rénovateurs.) Avec Erdogan à sa tête. (=actuel 1°ministre.) L'AKP est récent mais est l'héritier d'une longue tradition de partis islamistes sous la houlette de Erbakan, depuis les 60's. Il est aussi l'héritier d'une tradition + large que la tradition islamiste, qui renvoie à un électorat de population issue de la province, qui a un comportement plutôt traditionaliste et conservateur tout en aspirant à une ascension sociale. Cet électorat avait porté au pouvoir un parti démocrate : 1° parti au moment de l'ouverture de la Turquie au multipartisme, en 1946. Les islamistes ont déjà connu le pouvoir avant l'AKP, dans les 80's : Refah, le R.P, force de + en + importante dans le jeu politique, qui parvient en 1991 à entrer au parlement avec 16% grâce à une alliance avec l'extrême droite. Victoire aux élections municipales en 1994, à Istanbul et Ankara. Les législatives de 1995 : 22% pour le R.P qui devient le 1° parti du parlement dans une coalition pour former le gouvernement. 27/2/97 : à la faveur d'un « Soft coup d'Etat », le conseil national de sécurité a fait pression pour que le gouvernement démissionne, et que Erbakan sorte du jeu politique et que Refah soit dissout. Ceci car le chef du parti au pouvoir menait une politique anti-laïque et donc une atteinte à un principe fondamental du régime turc. Le Refah rejette les valeurs du Kémalisme (=fondement) et utilise une forte rhétorique religieuse, des slogans islamistes mais pas de volonté d'application de la Sharia, et veut faire de la justice sociale un principe de gouvernement. Discours militant profane comme des discours anti-impérialistes, très tiers-mondistes. Le Refah au gouvernement a une politique soucieuse de préserver les intérêts de la Turquie. Peu de marge de manœuvre car est dans la coalition, garante du respect de la laïcité. Le Refah doit donc accepter de revenir sur son idéologie pour garder le pouvoir. Le Refah est considéré comme un danger du pays par l'appareil militaire. Le Refah n'a pas pu avoir une politique différente des autres partis et a avant tout joué la carte de la gestion, sans réforme du système, ni baisse du chômage. Pas de gestion différente du problème kurde. Pas de remise en cause des alliances de la Turquie à Israël. Développemen

[modifier] Attention

Salut, tu es en train de rajouter des infos, merci mais tu devrais peut être essayer de les intégfrer à des articles existants ou au moins, leur donner des titres plus explicites. La Constitution d'une nouvelle religion par exemple n'est pas forcément explicite par rapport au contenu. Tipiac 27 oct 2004 à 00:29 (CEST)

Pour l'islamisme, on a déjà Islamisme par exemple, merci d'intégrer plutôt que dupliquer. Tipiac 27 oct 2004 à 00:36 (CEST)

[modifier] Conventions

Faites attention aux conventions pour les titres des articles. En particulier il existe déjà un article Islamisme. Turb 27 oct 2004 à 00:37 (CEST)

[modifier] Bien écrire

Ceci étant une encyclopédie, il serait bienvenu d'éviter d'y faire de la sténo. Des phrases complètes avec sujet, verbe et complément sont bienvenues, les abréviation à limitée et or les dates, statistique et unités de mesures, les chiffres s'écrivent en toute lettre (1° ministre -> Premier ministre). ~~

[modifier] Merci

Merci pour ces articles si intéressants (qui touche un domaine souvent mal expliqué) ! Ne t'inquiète pas, le fait que les titres de tes articles ne correspondent pas aux normes de Wikipédia n'est pas un gros problème puisqu'un article peut être facilement renommer. En revanche, le fait que certain de tes articles soient des doublons d'article existant est problématique puisse qu'ils vont demander un gros travail de fusion. Si possible, il vaut mieux compléter un article existant que de créer un article trop connexe. Bien entendu, si un article devient trop gros, il n'y a aucun problème à le scinder en sous-pages. Je te souhaite une bonne continuation. Aineko 27 oct 2004 à 07:08 (CEST)


J'ai commencé à intégrer ton travail dans les articles existant de l'encyclopédie. Tu peux voir par exemple le résultat dans Islam et surtout Islamisme, histoire de l'islamisme ou encore impérialisme. Je voulais moi aussi te remercier pour tes textes qui apportent un véritable plus sur un sujet qui manquait cruellement de bases documentaires dans Wikipedia. Il est beaucoup plus facile de mettre en page et d'organiser les informations que d'apporter du contenu original. Donc si tu as d'autres cours en stock n'hésite surtout pas. Par contre si tu n'a pas le temps de regarder ce qui existe déjà dans Wikipedia, il vaut mieux que tu mette chacun de ces cours sur une page que tu pourra lister dans Wikipedia:Pages à modifier, des petites mains se chargeront d'en intégrer le contenu dans l'encyclopédie. ske