Maurice Loutreuil

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Maurice Albert Loutreuil, né le 16 mars 1885 à Montmirail (Sarthe) et décédé le 21 janvier 1925 à Paris, est un peintre français.

Sommaire

[modifier] Une jeunesse chaotique 1885-1909

Fils d'un clerc de notaire, Maurice Loutreuil perd sa mère le 13 avril 1885. Il est confié jusqu'en 1889 à ses grands-parents à Chérancé jusqu'en 1889. Il poursuit ses études et devient clerc de notaire en 1904 et le restera jusqu'en 1909. En 1904, il est réformé pour une tuberculose généralisée. De 1906 à 1909, il fréquente les cours du soir de peinture et présente de belles aptitudes. Les plus anciens témoignages de cette période sont des caricatures signées sous le pseudonyme de "Naresco".

[modifier] Un peintre maudit ? 1909- 1925 [1]

Loutreuil, La bellevilloise, hst 65x54 cm
Loutreuil, La bellevilloise, hst 65x54 cm

En 1909, il quitte Le Mans pour Paris et suit les cours de Ferdinand Humbert. Pour subvenir à ses besoins, il devient caricaturiste pour Pêle-Mêle, Sourire, Indiscret. Il réalise en 1913 sa première commande, une fresque pour l'exposition de Gand, avec André Chotin et propose des œuvres au Salon d'Automne.

Dés 1914, il rencontre André Masson à l'atelier de fresque de Paul Baudoin. Grâce à une bourse d'étude, ils partent ensemble en Italie. Lorsque la guerre de 1914 survient, Loutreuil écrit à Rodin le 21 septembre pour le voir "susciter un mouvement universel pour une action humanitaire." Bien qu'exempté de tout service militaire Loutreuil est déclaré apte au combat par le Conseil de Révision de Paris. Insoumis, il quitte la France pour l'Italie et la Sardaigne où il travaille avec la conviction que son devoir est dans la peinture et non dans la guerre "J'aime mon pays en le servant à ma façon". Dénoncé comme déserteur et espion il est expulsé d'Italie et livré à la police française le 24 mars 1916. Il est incarcéré à Marseille. C'est au rapport du médecin qu'il devra son salut, il sera libéré fin 1916, pour cause de « Folie raisonnante ».

Il partira pour la Tunisie, puis à son retour en France en 1918, il séjournera avec Masson à Cagnes, puis aux Martigues. De retour à Paris, il rencontre Suzanne Dinkespiller, peintre elle-aussi. Cette liaison entraîne un grand espoir vite déçu qui plonge Loutreuil dans des périodes de profond abattement. En 1919 accompagné d'André Masson,il rejoint Pinchus Krémègne à Céret. Il retournera à Paris à la fin de l'année 1919, fréquentant Montparnasse, ses académies et ses cafés ; ses nombreux dessins d'Isadora Duncan montrent sont goût pour le mouvement. Il se rapproche des milieux anarchistes. On le surnomme " le Russe" ; peut-être parce-qu'il a l'œil bleu et qu'il est fataliste...sans doute surtout parce que parmi les artistes de l'école de Paris, ses amis sont souvent étrangers, et qui plus est slaves.

En 1922 grâce à ce qui lui reste d'héritage, il achète une petite maison à Belleville, face au Pré-Saint-Gervais. Il sera l'initiateur avec Charles Vildrac du Salon de l'Œuvre Anonyme, qui réunira une centaine d'artistes à la galerie Devambez. Sa première exposition particulière a lieu en 1922 au siège de la revue Montparnasse. D'un séjour a Berlin, il ramènera des œuvres importantes qui figureront au Salon d'Automne de la même année. Vendant trop peu, il décide de louer sa maison et de s'installer dans l'atelier de planches qu'il construit au fond du jardin. En 1923, il se liera d'amitié avec le peintre Christian Caillard, neveu d'Henri Barbusse, avec Irène Champigny et Eugène Dabit. Toujours attiré par le voyage il part pour le Sénégal en janvier 1924 "il peint dans le soucis de lutter contre la couleur locale afin de ne pas rapporter des tableaux trop pompiers!". De retour à Paris en mars, épuisé, il trouve joie et stabilité dans l'amitié intense mais brève qui le lie à Christian Caillard, Irène Champigny et Eugène Dabit. Mais alors que l'avenir semble enfin s'éclaircir, il décède en 1925 des suites d'une hépatite virale contractée lors du séjour qu'il fit au Sénégal. Maurice Albert Loutreuil laisse une œuvre puissante en couleur marquée par une touche vive structurée par une palette riche d'audacieux verts et bruns rehaussés de rouges et de bleus-gris très subtils. Loutreuil était particulièrement attiré par les jeux de lumière et de contre-jour. Son œuvre par sa qualité et son nombre de pièces est très rare : seulement 335 huiles ont été référencées par l'expert Jean-François Levantal.

[modifier] Bibliographie sommaire

  • Jean-François Levantal, Loutreuil, J.F.L Edition, Paris, 1985. Catalogue raisonné de l'oeuvre de Loutreuil qui fournit une riche bibliographie
  • Collectif, Loutreuil L'insoumis, Somology Editions d'Art, Barcelone, 2006

[modifier] Lieux d'exposition

  • Musée d'art moderne, Ceret
  • Musée de Tessé, Le Mans
  • Galerie Odile Oms, Ceret
  • Galerie Malaquais, Paris