Manolete

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Manuel Laureano Rodríguez Sánchez dit « Manolete », né le 4 juillet 1917 à Cordoue (Espagne), mort le 29 août 1947 à Linares (Espagne, province de Jaén), était un célèbre matador espagnol.

Sommaire

[modifier] Présentation

Il était issu d'une longue lignée de toreros : son grand-père et son père avaient eux-mêmes été matadors sous l’apodo (« pseudonyme ») « Manolete » ; en outre, sa mère Angustias Sanchez avait été mariée en première noce à Lagartijo Chico, neveu de Lagartijo. Il révolutionna la tauromachie et est considéré, à juste titre, comme le fondateur de la corrida moderne. Est-ce sous l'effet d'une constitution physique peu athlétique ? Est-ce le génie d'une époque tragique, marquée par la guerre civile puis le régime étouffant de Franco ou encore celui propre à une immense personnalité artistique et humaine ? Toujours est-il que « Manolete » fut le premier torero à privilégier dans la corrida la faena de muleta et à proposer des faenas sobres, liées, allongées mais introduisant à un point jamais atteint la recherche de l’esthétique.

Avec « Manolete » en effet, la corrida s'éloigne du combat avec le fauve pour entrer dans la pure musicalité. Le combat existe bel et bien pourtant et « Manolete » le paiera de sa vie. Sa corrida, toute en recherche de la position idéale, le « sitio », ce lieu géométrique parfait qui déclenche la charge et où l'homme se doit de l'attendre puis de l'esquiver, toute en recherche aussi du temple, ce rythme où l'homme s'accorde à la perfection au rythme de la charge, introduit une évolution irréversible de la corrida.

Il y a une corrida de l'après « Manolete », une longue lignée de toreros silencieux, immobiles et hiératiques qui, à ce jour, culmine probablement dans la figure de José Tomás. Même ceux, dont le plus emblématique est sans doute « El Cordobés », qui ont rompu avec ce modèle, ne peuvent être compris que par la rupture qu'ils introduisent avec « Manolete ».

Certains déplorent cette évolution qui entraîna aussi monotonie, évolution vers des taureaux plus dociles, le tremendisme et parfois même le cabotinage. Il n'en demeure pas moins que « Manolete » façonna son époque et que sa figure, telle un visage du Greco, longue, souffrante, mystique et inoubliable, plane sur l'Espagne.

Le 28 août 1947, « Manolete » est grièvement blessé dans les arènes de Linares par le taureau « Islero » de la ganadería de Don Eduardo Miura. Lors de l’estocade, l'une des cornes pénétrant dans l'artère fémorale provoque une terrible hémorragie. « Manolete » décède le lendemain à cinq heures du matin. Il repose au cimetière San Agustín de Cordoue.

Il a été nommé par la vox populi « Quatrième Calife de la Tauromachie » après « Lagartijo », « Guerrita » et « Machaquito ».

[modifier] Carrière

  • Débuts en public : Barcelone le 22 juillet 1933 dans la partie sérieuse d’un spectacle de toreo comique.
  • Débuts en novillada avec picadors : Cordoue le 12 août 1933 aux côtés de Bienvenido Sánchez « Niño de Palma del Río » et Antoñito Flores. Novillos de la ganadería de Flores Albarrán.
  • Présentation à Madrid : 25 mai 1935 aux côtés des mexicains Liborio Ruiz, Silverio Perez et de l'espagnol Bonifacio Fresnillo « Valerito chico ». Novillos de Estebán Hernández
  • Alternative : Séville le 2 juillet 1939. Parrain, « Chicuelo » ; témoin, « Gitanillo de Triana ». Taureaux de la ganadería de Clemente Tassara. Le taureau de la cérémonie s’appelait Comunista (« Communiste »), mais compte tenu des circonstances (la guerre civile s’achevait à peine), il fut rebaptisé Mirador (« Examinateur »).
  • Confirmation d’alternative à Madrid : 12 octobre 1939. Parrain, Marcial Lalanda ; témoin Juan Belmonte Campoy qui confirmait également son alternative. Taureaux de la ganadería de Antonio Pérez.
  • Premier de l’escalafón en 1943 et 1944.

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