Corrida

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La corrida est une forme de course de taureaux, consistant en un combat à l’issue duquel le taureau est mis à mort. La corrida est pratiquée essentiellement en Espagne, au Portugal, dans le Midi de la France, dans certains états d’Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela, Équateur et Bolivie).

Sommaire

[modifier] Présentation

Mithra et le taureau  (scène d'un sacrifice d'un taureau, entre 168 et 256 ap. J.-C.)
Mithra et le taureau[1] (scène d'un sacrifice d'un taureau, entre 168 et 256 ap. J.-C.)

Les « jeux taurins », éventuellement la mise à mort du taureau en public dans la corrida, sont sans doute[2] une survivance des sacrifices d'animaux qui ont été si importants dans les cultures primitives.

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la corrida.

Dans le langage courant, corrida désigne de nos jours la course de taureaux telle qu’elle se pratique principalement en Espagne. Au cours d’une corrida, six taureaux (le plus généralement) sont combattus et mis à mort par des matadors aidés de peones et de picadors.

Au Portugal, la mise à mort en public est en principe interdite. Elle n’est effectuée que dans quelques communes, notamment à Barrancos ; ailleurs, la mise à mort est effectuée après le retour du taureau au toril.

La corrida est pratiquée sous une forme « édulcorée », sans picadors, sans banderilles et sans mise à mort, dans certains États des États-Unis, notamment la Californie et le Nouveau-Mexique.

[modifier] Déroulement d'une corrida

[modifier] Le sorteo

Icône de détail Article détaillé : Sorteo.

Le jour même de la corrida, à midi, a lieu le sorteo, répartition des taureaux entre les matadors par un tirage au sort. Le sorteo est fait en présence du président de la corrida et d’un représentant de chacun des trois matadors. Préalablement au sorteo, les représentants des matadors inspectent les taureaux, puis ils forment les lots en essayant de répartir les taureaux le plus équitablement possible en fonction de leurs facilités ou difficultés supposées. Les numéros des taureaux sont inscrits par paires sur de petits papiers (traditionnellement du papier à cigarettes) par le représentant du plus ancien des matadors ; les papiers sont ensuite roulés en boule par le représentant du matador le plus jeune, puis mis dans le chapeau du mayoral recouvert d’un journal. Chacun tire alors une boule par ordre d’ancienneté, le représentant du matador le plus ancien en premier.

Une fois déterminé le lot de chaque matador, c’est celui-ci qui décidera de l’ordre de sortie des deux taureaux qui lui ont été attribués.

Jusque vers la fin du XIXe siècle, il n’y avait pas de sorteo : l’ordre de sortie était déterminé par l’éleveur lui-même. Les éleveurs avaient pris l’habitude de faire sortir en cinquième position celui des taureaux dont ils pensaient qu’il serait le meilleur, d’où le dicton « No hay quinto malo ». (« Il n’y a pas de mauvais cinquième ».) Luis Mazzantini et Antonio Reverte imposeront ce tirage au sort : ils accusaient les éleveurs de favoriser « Guerrita ».

[modifier] L’apartado

Une fois le tirage au sort effectué, a lieu l’apartado : les taureaux sont séparés les uns des autres et placés un à un dans les chiqueros, cellules obscures d’environ trois mètres sur deux, dans lesquelles ils attendent l’heure de la corrida afin de pouvoir être lâchés dans l’arène au moment voulu.

[modifier] A las cinco de la tarde

« En Espagne, la seule chose qui commence à l’heure, c’est la corrida ».

[modifier] Le paseo

Icône de détail Article détaillé : Paseo.
Fin du paseo
Fin du paseo

La corrida commence par un défilé de tous les participants : le paseo (ou paseíllo). À l’heure prévue, le président présente un mouchoir blanc ; aux accents d’un paso doble le cortège s’ébranle, précédé par les alguaziles (ou alguacilillos). Viennent au premier rang les trois matadors, classés par ordre d’ancienneté : à gauche (dans le sens de la marche) le plus ancien, à droite le deuxième d’ancienneté, au milieu le moins ancien. Si un torero se présente pour la première fois dans la « plaza », il avance tête nue, sinon il est coiffé du chapeau traditionnel la « montera ». Derrière suivent les peones, également classés par ancienneté, puis les picadors, eux aussi classés selon l’ancienneté.

Viennent ensuite les areneros ou monosabios, employés des arènes qui ont pour fonction de remettre en état la piste entre deux taureaux.

Vient enfin le train d’arrastre, attelage de mules chargé de traîner la dépouille du taureau hors de l’arène.

[modifier] La lidia

Icône de détail Article détaillé : Lidia.

Puis vient l’heure du combat, en espagnol « lidia ».

Une corrida formelle comprend en principe la lidia de six taureaux. Pour chacun d'entre eux, la lidia se déroule selon protocole immuable. Ce protocole est décomposé en trois parties, appelées tercios.

[modifier] Premier tercio : le tercio de pique

[modifier] Sortie du taureau
Icône de détail Article détaillé : A porta gayola.
Début de la lidia : le capote
Début de la lidia : le capote

Après la sortie du taureau, le matador, et ses peones effectuent des passes de capote, pièce de toile généralement de couleur lie de vin à l’extérieur et jaune à l’intérieur, qui sert de leurre. Ces premières passes de capote permettent au matador d’évaluer le comportement du taureau.

Pour aider leur matador à évaluer le comportement du taureau, les peones appellent celui-ci à tour de rôle et l’attirent vers les différents points de l’arène, l’incitant à aller au bout de sa charge. Puis le matador effectue lui-même quelques passes de capote afin de compléter son étude du taureau.

Il existe une multitude de passes de capote. La plus fréquente, la plus simple et généralement considérée comme la plus belle, est la véronique (espagnol : veronica) dans laquelle le torero présente le capote tenu à deux mains, face au taureau, en faisant un geste similaire à celui que, selon l’imagerie traditionnelle, fit sainte Véronique en essuyant le visage du Christ en route pour le Calvaire. Il existe également la demi-véronique (espagnol : media-veronica) inventée par Juan Belmonte (qui prétendit un jour l’avoir créée « car j’avais la flemme de faire l’autre moitié »), la chicuelina (inventée par « Chicuelo »), la gaonera (inventée par Rodolfo Gaona), la mariposa (« papillon »).

[modifier] Entrée des picadors
Icône de détail Articles détaillés : Picador et Pique (du picador).
Picador
Picador

Autrefois, le picador était le principal héros de la corrida, le plus attendu des toreros ; les toreros à pied n’étaient que ses aides. Ce n’est que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle qu’il a commencé à perdre sa suprématie, pour devenir au milieu du XIXe un subalterne du matador.


Le rôle du picador est de tester la bravoure du taureau à l'aide de sa pique, lance en bois de hêtre de 2,60 mètres de long terminée par une pointe d’acier : la puya.

En principe, il est appliqué deux piques minimum (il n’y a pas de maximum), mais en cas de taureau faible, le président peut réduire ce nombre à une seule. Lorsque par chance, le taureau fait preuve d’une bravoure exceptionnelle, une pique supplémentaire est parfois donnée avec le regatón : le picador prend sa pique à l’envers, et « pique » avec l’extrémité du manche, le regatón, et non avec la puya.

[modifier] Deuxième tercio : le tercio de banderilles

Icône de détail Articles détaillés : Banderilles et Banderillero.
Banderillero
Banderillero

Le deuxième tercio consiste à poser les banderilles (espagnol : banderillas), bâtons d'environ 80 cm de long, terminés par un harpon de 4cm de long et recouverts de papier de couleur.

Les banderilles sont généralement posées par les peones , mais certains matadors les posent eux-mêmes.

En principe, il est posé trois paires de banderilles. Toutefois, le président de la course peut décider d’en réduire le nombre ; le matador peut demander au président l’autorisation que soit posée une quatrième.

Dans le cas d'un taureau franchement "manso" (sans bravoure), en particulier un taureau qui a refusé toutes les piques et a fui les appels faits à la cape, le président peut décider de lui faire poser des banderilles noires, dont le harpon est légèrement plus long et qui sont une marque "d'infamie".

[modifier] Troisième tercio : le tercio de mise à mort

[modifier] La faena de muleta
Icône de détail Article détaillé : Faena.

La faena de muleta est le travail à pied du matador à l'aide d'un leurre en tissu rouge, la muleta. La faena de muleta prépare le taureau à la mort.

Faena de muleta
Faena de muleta

À l’origine, la faena de muleta se limitait à quatre ou cinq passes ; aujourd’hui, le matador qui en ferait si peu déclencherait une énorme bronca. Tout comme celles de capote, les passes de muleta sont innombrables. Les principales sont les suivantes :

  • La « naturelle » (espagnol : natural). La muleta est tenue dans la main gauche, le taureau chargeant depuis la droite du matador.
  • La « passe de poitrine » (espagnol : pase de pecho ou tout simplement pecho). La muleta est tenue dans la main gauche, le taureau chargeant depuis la gauche du matador.
  • Le « derechazo » (mot espagnol signifiant « de la droite »). La muleta est tenue dans la main droite et agrandie à l’aide de l’épée tenue elle aussi dans la main droite, le taureau arrivant de la gauche du matador. C’est donc, en quelque sorte, une « naturelle à l’envers ».
  • La « passe de poitrine de la droite ». De même que le derechazo est une « naturelle à l’envers », la passe de poitrine de la droite est une « passe de poitrine à l’envers ».
  • Les « passes aidées ». La muleta tenue dans la main gauche est soutenue et agrandie à l’aide de l’épée tenue dans la main droite. L’exécution se rapproche de celle de la naturelle ; on peut également faire des passes de poitrine aidées.
  • Plus encore d’autres : la bandera (« drapeau »), le molinete (« moulinet »), l’« orticina » (inventée par Pepe Ortiz), la « manoletina » (attribuée à « Manolete »), etc.

[modifier] L’estocade
Icône de détail Article détaillé : Estocade.
Matador se préparant à l'estocade
Matador se préparant à l'estocade

Ce tercio se termine par l’estocade à l’aide de l'épée.

[modifier] Le descabello
Icône de détail Article détaillé : Descabello.

Parfois, après l’estocade, le taureau tarde à s’écrouler. Le matador doit alors descabellar : il plante une épée spéciale (verdugo) entre la base du crâne et le début de la colonne vertébrale, au même endroit que celui où le puntillero plantera sa puntilla.

[modifier] La puntilla
Icône de détail Articles détaillés : Puntilla et Puntillero.

Après l’estocade (et éventuellement après le descabello), le coup de grâce est donné par l’un des peones (appelé puntillero) à l’aide d’une puntilla, poignard à lame courte et large, plantée entre la base du crâne et le début de la colonne vertébrale, afin de détruire le cervelet et le début de la moelle épinière.

[modifier] Appréciation d’une corrida par le public

Icône de détail Article détaillé : Bronca.

Parmi les éléments qui permettront d'évaluer le spectacle on trouve traditionnellement :

  • Le courage de l'homme : le matador prend des risques (même si les accidents mortels restent peu nombreux) et doit affronter sans fléchir un animal dont la force est considérable, même si le combat et les picadors ont affaibli - dans une certaine mesure - le taureau.
  • La bravoure de l'animal : le taureau de combat appartient à une espèce spécialement sélectionnée pour son agressivité et pour sa bravoure ; sa charge et sa volonté de combattre tout adversaire sont appréciées.
  • L'autorité de l'homme sur l'animal : les aficionados apprécient la capacité du matador à dicter sa volonté au taureau en lui imposant ses charges et en l’amenant à suivre aveuglément le leurre.
  • L'élégance : les passes de capote et de muleta sont des mouvements très codifiés ; pour les aficionados, leur ensemble constitue une véritable oeuvre d'art.
  • L'efficacité : une mise à mort « approximative » peut facilement dégrader un spectacle par ailleurs bien mené. Il faut toutefois préciser que, comme dans bien d’autres domaines, la manière compte plus que le résultat. Une tentative d’estocade sincère, faite en respectant les canons, mais ratée car la pointe de l’épée a buté sur l’omoplate, sera applaudie ; une épée pénétrant jusqu’à la garde à la suite d’une estocade faite en violation de tous les principes sera condamnée.

[modifier] Les récompenses

S’ils ont apprécié la prestation du matador, les spectateurs réclament au président que lui soient accordées une, voire deux oreilles, et même deux oreilles et la queue. Pour ce faire, ils doivent agiter un mouchoir blanc, mais l’expérience montre que nombre de spectateurs (surtout en France) se contentent de crier, siffler ou applaudir. Le président accorde une oreille, deux oreilles, deux oreilles et la queue en présentant un, deux ou trois mouchoirs blancs. Les trophées sont coupés sous la surveillance de l’alguazil qui les remettra au matador après que la dépouille du taureau aura été tirée hors de la piste. Il ne reste plus au matador qu’à faire une vuelta al ruedo : il fait le tour de la piste en longeant la barrière et salue le public ; les spectateurs les plus enthousiastes lui envoient des bouquets de fleurs, des cigares, leur chapeau, leur foulard etc. Le matador garde les fleurs et les cigares, et renvoie les chapeaux, foulards, etc., à leur propriétaire.

Si aucune oreille n’a été accordée, le public pourra toutefois, par ses applaudissements nourris et répétés, demander au matador de « saluer à la barrière » (le matador entre en piste et salue le public en restant à proximité de la barrière), de saluer « au tiers » (le matador s’avance à mi-chemin de la barrière et du centre de la piste), de saluer « au centre » (le matador salue en s’avançant jusqu’au centre de la piste), voire de faire une « vuelta al ruedo ».

Si la prestation du matador a été fort peu appréciée, elle peut entraîner une bronca : les spectateurs mécontents crient, sifflent, et il peut même arriver que certains jettent des bouteilles sur la piste. (Un tel geste est largement condamné par les aficionados.) Parfois la réaction est pire pour le matador que la plus forte des broncas : le silence.

Si le taureau a été exceptionnellement bon, le président pourra lui accorder à lui aussi une vuelta al ruedo en présentant un mouchoir bleu. Et s’il a été plus qu’exceptionnellement bon, le président pourra, avant l’estocade, ordonner sa grâce en présentant un mouchoir orange El indulto.

Quand le matador a fini de saluer, il ne reste plus au président qu’à sortir son mouchoir blanc afin d’ordonner l’entrée en piste du taureau suivant.

En fin de corrida, les matadors quittent l’arène l’un après l’autre, par ordre d’ancienneté. Si l’un d’entre eux a été particulièrement brillant, il sortira a hombros, sur les épaules de ses admirateurs. Peut-être – récompense suprême – sera-t-il autorisé à sortir par la Grande Porte. À Séville, il devra pour cela avoir coupé trois trophées (soit trois oreilles, ou deux oreilles et une queue) au minimum ; à Madrid, deux trophées suffiront (étant généralement admis que si une seconde oreille madrilène et une seconde oreille sévillane ont environ la même valeur, la première oreille madrilène en a bien plus que la première oreille sévillane) ; ailleurs, c’est selon le sérieux de l’organisation, le niveau d’exigence et de compétence du public, les coutumes locales, etc.

[modifier] Les protagonistes de la corrida

[modifier] Le taureau

Icône de détail Article détaillé : Toro de lidia.

Le principal protagoniste de la corrida est le taureau : La corrida de toros se déroule dans une plaza de toros où le taureau est tué par un matador de toros.

[modifier] Les encastes actuelles

Le toro de combat fait partie de l'espèce Bos primigenius f. taurus. Il appartient à la sous-espèce Bos taurus ibericus différente de celle des bovins domestiques d'Europe Bos taurus. Cette sous-espèce est divisée en plusieurs races crées par les croisements effectués par les hommes depuis des siècles. L'évolution de la génétique du toro de combat peut se représenter ainsi:

Bos taurus Ibericus

  • Espinosa
  • Raso de Portillo
  • Navarra-Aragon
  • Gallardo-Cabrera
  • Vazquez
  • Jijon
  • Vistahermosa

Duquel descendent:

  • Freire
  • Vazquez x Vistahermosa (patas blancas)
  • Murube

Duquel descendent:

  • Contreras
  • Urquijo
  • Luis da Gama
  • Ibarra

Duquel descendent:

  • Carvajal
  • Pedrajas
  • Santa Coloma
  • Parladé

Duquel descendent:

  • Gamero Civico
  • Rincon
  • Tamaron

Duquel descendent:

  • Atanasio Fernandez
  • Lisardo Sanchez
  • Nunez
  • Domecq

[modifier] L’élevage du taureau

Icône de détail Article détaillé : Tienta.

À l’origine de la corrida, on se contente d’aller dans les élevages pour s’emparer des taureaux dont on peut supposer qu’ils sont les plus combatifs du troupeau. À partir du XVIIe siècle, la sélection se fait plus rigoureuse : quelques éleveurs commencent à sélectionner leurs taureaux spécialement pour les besoins de la corrida.

Aujourd’hui, les taureaux sont spécialement sélectionnés en fonction de leurs qualités supposées au combat et de leur masse corporelle (parfois plus de 600 kg, mais le plus souvent entre 480 et 550 kg).

Les ganaderías assurent un élevage dans des conditions d'isolement qui permettent de garantir que le taureau qui entre dans l'arène n'a jamais vu d'homme à pied (les éleveurs circulent exclusivement à cheval ou en véhicule). L'objectif est d'obtenir des taureaux « braves » (ce qui se reconnaît au fait qu'ils chargent à la plus petite provocation : soit parce que le torero empiète sur son terrain, soit à l'appel).

Afin d’obtenir les qualités recherchées, les vaches reproductrices sont sélectionnées au cours d’une épreuve appelée tienta (ou tentadero) : La vache affronte un picador muni d’une pique dont la puya est beaucoup plus petite que celle utilisée en corrida. Si elle fait preuve d’une « bravoure » suffisante elle est alors toréée à la muleta, soit par un matador qui profite de l’occasion pour s’entraîner. Souvent, le matador est suivi de toreros débutants qui essaient de se faire remarquer par les professionnels présents.

À la suite de la tienta, seules les meilleures vaches seront gardées pour engendrer les futurs combattants.

Les sementales (« étalons ») sont eux aussi sélectionnés au cours d’une tienta de machos, mais seulement au picador. Aucun capote, aucune muleta n’est utilisé.

Chaque semental voit mettre à sa disposition une quinzaine ou une vingtaine de vaches. Les premiers produits seront généralement envoyés dans des novilladas sans picadors, afin de permettre à l’éleveur d’être renseigné au plus tôt sur la validité de ses choix. Si ces premiers produits sont bons, l’éleveur est rassuré : le semental et ses vaches pourront être gardés définitivement. Sinon…

Dans les semaines qui suivent sa naissance, le veau sera marqué au fer : sur la fesse, le fer de l’élevage ; sur le flanc un numéro d’ordre ; sur l’épaule, le dernier chiffre de l’année de naissance. Sa naissance et son marquage seront consignés sur un registre, véritable registre d’état civil, à la disposition des autorités de l’État.

Jusqu’à son départ pour l’arène, le taureau vivra en quasi liberté dans les immenses prairies : si les latifundia du passé ont disparu, les élevages de taureaux continuent encore aujourd’hui de s’étendre sur plusieurs centaines, parfois milliers, d’hectares [3].

Chaque vache porte un nom ; traditionnellement, toutes ses fils porteront le même nom, ses filles porteront un nom en rapport. Ainsi, si une vache s’appelle « Andaluza », ses fils s’appelleront tous « Andaluz », ses filles s’appelleront « Andaluza », « Extremeña », « Aragonesa », mais aussi « Sevillana », « Granadina », « Cordobesa », etc.

[modifier] Les principales ganaderías

Icône de détail Article détaillé : Ganadería.

Les taureaux sont élevés dans des ganaderías (« élevages »). Parmi les ganaderías les plus connues on peut citer :

  • Miura : Les taureaux de cette ganadería sont généralement considérés comme les plus dangereux, les plus fougueux et les plus combatifs (ils sont aussi des animaux traditionnellement très hauts sur pattes ce qui en fait des adversaires difficiles à maîtriser). Cette ganadería s'honore d'avoir donné le plus grand nombre de taureaux graciés pour leur combativité. Fondée en 1849 par Antonio Miura, elle appartient encore aujourd’hui à Eduardo et Antonio Miura, descendants du fondateur. En 1879, le taureau de race navarraise Murciélago (« chauve-souris »), de la ganadería de Joaquín del Val, a été gracié pour sa combativité et ensuite offert à Antonio Miura. De lui descendent nombre de taureaux de cet élevage prestigieux. Mais le plus connu reste Catalán élu meilleur taureau du XXe siècle par l'ensemble des observateurs taurins. Un autre nom reste dans les mémoires est celui d'Islero, responsable de la mort de Manolete.
  • Victorino Martín : Victorino Martín est le plus prestigieux des éleveurs de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle ; par sa sélection, et avec sans doute un peu de chance, il a réussi à récupérer la qualité d'un troupeau destiné à l'abattoir : les anciens albaserrada, de l'éleveur du même nom.

Pour l’anecdote, rappelons que Ferruccio Lamborghini, fondateur de la marque éponyme, était un grand amateur de corrida. L’insigne de la marque Lamborghini représente donc un taureau de Miura ; un modèle de voiture Lamborghini (la première voiture « de série » à moteur central) a été baptisé « Miura » ; en 2002 un modèle a été baptisé « Murciélago », du nom du taureau dont il est parlé ci-dessus.

L'éleveur est représenté pendant la course par son mayoral (régisseur ou intendant). Quand le lot de taureaux a été exceptionnel, on voit parfois le mayoral porté a hombros pour honorer son élevage.

Le prix d'un taureau de combat (qui comprend son transport jusqu'aux arènes) varie selon la taille et l'origine, mais on considère qu'il varie entre quelques milliers d'euros pour un novillo et plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les plus réputés.

[modifier] Le taureau dans l’arène

Taureau dans la place
Taureau dans la place

À la sortie du toril, il est marqué de la devise, flot de rubans de diverses couleurs, chaque ganaderia ayant sa propre devise.

Les principales qualités que l’on demande au taureau sont la bravoure, la noblesse et la caste.

  • Bravoure : qualité fondamentale du taureau de combat. La bravoure se manifeste par la promptitude du taureau à charger à la moindre sollicitation, par la répétition inlassable de ses charges, par l'abnégation dont il fait preuve face aux différents adversaires qui lui sont opposés, notamment le picador.
  • Noblesse : faculté qu’a le taureau de charger en ligne droite plutôt qu’en « zigzag », en baissant la tête. Certains éleveurs ont tellement recherché la noblesse au détriment de toute autre qualité que leurs taureaux en deviennent « sosos » (« stupides ») et enlèvent toute émotion au combat.
  • Caste : ce terme désigne à l’origine chacune des races de taureaux sélectionnés pour la corrida. On dira de tel élevage qu’il est de « caste vasqueña » pour dire qu’il descend de taureaux élevés par l’éleveur José Vasquez, ou de « caste vistahermosa » pour signifier qu’il descend de taureaux élevés par le Comte de Vistahermosa. Dans une seconde acception, on dira d’un taureau qu’il a de la « caste » pour indiquer que, d’une manière générale il présente toutes les qualités ou presque que l’on recherche chez le taureau.

[modifier] Le matador

Icône de détail Article détaillé : Matador.

Le matador est le principal des toreros : comme son nom l’indique, il est chargé de tuer le taureau. Sa responsabilité recouvre :

  • les passes de capote (en même temps que ses peones) ;
  • amener le taureau au cheval (lors du tercio de piques) ;
  • les passes de muleta ;
  • la mise à mort par l’estocade et éventuellement le descabello.

Généralement, il y a six taureaux et trois matadors par corrida. Chaque matador combat donc deux taureaux : le matador le plus ancien combat les premier et quatrième, le deuxième par ordre d’ancienneté combat les deuxième et cinquième, le plus jeune combat les troisième et sixième.

[modifier] Les membres de la cuadrilla

Icône de détail Article détaillé : Cuadrilla.

Chaque matador est assisté par une cuadrilla, équipe de « subalternes » à son service.

[modifier] Les peones

Icône de détail Article détaillé : Peón.

Les peones sont les aides du matador. Ils l’assistent lors des différentes phases de la lidia, notamment au premier tercio. Le plus souvent, ils posent également les banderilles, c’est pourquoi le terme « banderillero » qui, stricto sensu désigne celui qui pose les banderilles, est couramment utilisé comme synonyme de « peón ».

Dans chaque cuadrilla il y a trois peones.

[modifier] Les picadors

Le picador applique les piques lors du premier tercio. Chaque cuadrilla compte deux picadors, qui officient à tour de rôle.

[modifier] Les autres assistants du matador

[modifier] Le mozo de espada

Le mozo de espada (« valet d’épée ») assiste le matador depuis la contrepiste. Il lui fournit un capote de remplacement en cas de déchirure, lui tend les banderilles s’il les pose lui-même, lui remettra l'épée à la fin de la faena de muleta. Il entretient le matériel et l’habit de lumières, s’occupe des réservations d’hôtel, hier des billets de train, aujourd’hui des billets d’avions quand le matador doit toréer le lendemain dans une ville éloignée, sert de chauffeur, de conseiller technique, d’interprète, etc.

[modifier] L’apoderado

Icône de détail Article détaillé : Apoderado.

Littéralement « fondé de pouvoir ». C’est l’équivalent de l’impresario dans le show-business, du manager dans la boxe.

[modifier] Le président et ses assesseurs

Le président est chargé de l'ordre de la place. Il ordonne le début de chaque course, les changements de tercios, l'attribution des trophées. Ses décisions sont notifiées à l’aide de mouchoirs (blancs pour le changement de tercio et l’attribution des trophées, rouge pour ordonner la pose de banderilles noires, orange pour gracier le taureau, vert pour ordonner son changement, bleu pour lui accorder une vuelta al ruedo).

En Espagne, c’est un commissaire de police, désigné par les autorités étatiques. En France, selon le règlement de l’Union des villes taurines françaises (UVTF), il est désigné par le maire de la commune ; le plus généralement, il sera choisi parmi les présidents des clubs taurins locaux.

Il est assisté de deux assesseurs. En Espagne, ils sont désignés par les autorités de l’État, comme le président. Il est toutefois possible de désigner comme assesseur un matador retraité. En Andalousie, depuis le 1er avril 2006, peuvent également être nommés assesseurs des « aficionados notoirement compétents ».

[modifier] L’alguazil

Icône de détail Article détaillé : Alguazil.

Les alguaziles (ou alguacilillos) sont les « policiers » de la place. Au nombre de deux, ils défilent en tête du paseo. Sous les ordres du président, ils veillent au respect du règlement par tous les acteurs. Le cas échéant, ils remettent également les trophées au matador. C’est également l’un d’entre eux qui remet au torilero (« gardien du toril ») la clé du toril.

[modifier] Le personnel de l'arène

  • Les areneros sont chargés de remettre la piste en état après chaque taureau.
  • Les hommes en rouge, on les appelle souvent monosabios, terme qui signifie « singes savants » : vers 1847, les areneros des arènes de Madrid avaient été dotés d’un uniforme auquel nombre de spectateurs trouvèrent une ressemblance avec celui d’une troupe de singes savants qui se produisait alors dans la capitale espagnole. Ils sont chargés d'aider le picador et le cheval en piste.
  • Les mulilleros sont les personnes chargées de l'attelage de mules évacuant la carcasse en fin de course.

[modifier] La musique

Icône de détail Article détaillé : Paso doble.

Le paso doble et son « tacatchac tacatchac » qu’Igor Stravinski de passage à Madrid écoutait fasciné de sa chambre d’hôtel, sont inséparables de la corrida. La musique accompagne le paseo et fait patienter le public entre deux taureaux. Elle souligne une faena de muleta qui commence à atteindre les sommets de la qualité, ainsi que la pose des banderilles lorsqu’elle est faite par le matador lui-même. Elle accompagne parfois la pose des banderilles par un peón lorsque, lors de la pose d’une paire précédente, ce peón a été particulièrement brillant. Enfin, quand le picador pique avec le regatón, le plus souvent cette pique supplémentaire se fait en musique.

Faire jouer la musique en cours de faena de muleta est déjà une récompense. L’ordre de jouer est donné par le président (sauf à Séville où c’est le chef d’orchestre qui décide) ; souvent une partie du public la réclame en criant « música, música ». Il faut noter qu'à Madrid, depuis 1939, la musique ne joue jamais en cours de faena.

Principaux « tubes » :

  • España Cani,
  • Cielo Andaluz,
  • Paquito Chocolatero,
  • Valencia Lien vers un homonyme?,
  • Nerva (et son solo de trompette à l’audition duquel, dans les arènes de Séville, « Paquirri » avait un jour arrêté de toréer pour mieux écouter),
  • Vino Griego,
  • Sans oublier l’air du toréador de Carmen (« Toréador, prends ga-a-a-ardeu… ») qui, grâce à Georges Bizet accompagne le paseo dans la presque totalité des arènes du sud-est de la France.

[modifier] L’empresa

C’est l’organisateur de la corrida, celui qui engage les matadors, achète les taureaux, et espère engranger les bénéfices.

Dans les plus grandes arènes, l’empresa est une entreprise privée. Certaines empresas sont propriétaires des arènes (en Espagne, Barcelone, Saint-Sébastien, Logroño, entre autres), d’autres sont locataires des arènes qui appartiennent aux collectivités locales (Arles, Nîmes, Madrid, Valence) ou à des privés (en France notamment Béziers où les arènes appartiennent à une société anonyme ; en Espagne, notamment Séville où les arènes appartiennent à une confrérie militaro-religieuse, la Real Maestranza de Caballería).

Dans d’autres arènes, c’est une émanation de la mairie : régie municipale en France ou organisme similaire en Espagne. C’est le cas notamment en France de Dax.

Dans les plus petites arènes, où les bénéfices sont plus aléatoires, l’empresa est le plus souvent une association loi de 1901 (ou équivalent en Espagne).

[modifier] Le public

Le public est varié. Traditionnellement, on classe les spectateurs en deux grandes catégories : les « toreristas » et les « toristas ».

Les toreristas seraient essentiellement attirés par l’art du matador, son adresse, l’élégance de ses passes. Tant pis si son art ne s’exerce que devant des taureaux souvent faibles, voire trop faibles, et d’une noblesse qui frise la « soseria » (« stupidité »), tant pis si trop souvent le spectacle n’est pas au rendez-vous, tellement le taureau est inexistant.

Les toristas seraient essentiellement attirés par le spectacle du taureau démontrant sa bravoure, surtout face au picador. Ils n’apprécieraient que les matadors qui mettent en valeur le taureau, révèlent ses qualités et ses défauts. Tant pis si bien souvent, le spectacle n’est pas au rendez-vous, les taureaux étant trop difficiles, voire impossibles à toréer ; tant pis si les matadors qui affrontent ce genre de taureaux sont souvent condamnés à le faire en raison de l’insuffisance de leur talent.

À ces deux principales catégories, il faut ajouter les « turistas » reconnaissables essentiellement au fait qu’ils parlent anglais, allemand, italien, néerlandais, ou français avec l’accent « pointu ». À noter toutefois que nombre d’Anglais, d’Allemands ou de Parisiens sont des aficionados très connaisseurs, alors que nombre d’Espagnols ou de méridionaux qui ne se rendent à la corrida qu’un fois l’an, dans leur ville, sont sans doute des « casi-turistas ».

[modifier] En savoir plus

[modifier] À la bonne place

Icône de détail Article détaillé : Arènes.
Plaza de toros de Malaga
Plaza de toros de Malaga

À l’origine, les corridas avaient lieu sur des places publiques, fermées par des barrières ou des charrettes. Ces arènes de fortune existent encore, notamment à Ciudad Rodrigo, dans la province de Salamanque. À Madrid, elles se déroulaient sur la Plaza Mayor

À partir du milieu du XVIIIe siècle on commence à construire des plazas de toros (« places de taureaux », en français « arènes »), dédiées spécialement aux courses de taureaux. Les plus anciennes arènes encore en activité sont celles de Séville, ouvertes en 1761 ; viennent ensuite celles de Ronda ouvertes en 1786. La plaza de Las Ventas à Madrid a été ouverte en 1931.

En France, on organise des corridas dans les amphithéâtres romains de Fréjus, Arles et Nîmes. Ailleurs, il s’agit d’arènes modernes, construites sur le modèle espagnol.

[modifier] Dans le temps imparti

Le temps imparti au matador pour mettre à mort le taureau est limité : il est fixé en principe à un quart d’heure. Cinq minutes avant la fin du temps réglementaire le président fait donner le « premier avis » par une sonnerie de trompette. Trois minutes après le premier avis, « deuxième avis ». Deux minutes plus tard sonne le « troisième avis » : le matador doit se retirer derrière la barrière, le taureau est ramené au toril où il sera abattu. Laisser sonner les trois avis est considéré comme la pire honte que puisse connaître un matador.

Pourquoi quinze minutes ? Il est souvent affirmé qu’au-delà de cette durée le taureau comprend que son véritable adversaire n’est pas la muleta mais l’homme qui tient la muleta (le taureau ne perçoit pas les couleurs et les mouvements de la même façon que l'homme, ce qui permet durant un temps de le leurrer), c'est pourquoi il doit être tué avant qu'il se rende compte du subterfuge.[4].[5]

D'autres pensent qu'il est abusif de penser que tous les taureaux ont compris le subterfuge au bout d'un quart d'heure, et estiment qu'il faudrait autoriser un matador à prolonger le spectacle si ce dernier se rend compte que le taureau met plus qu'un quart d'heure à comprendre. Ces derniers pensent également que si le matador s'estime plus fort que le taureau, même après que celui-ci a commencé à comprendre, il devrait être autorisé à le démontrer.[6]

On peut également observer que le quart d'heure n'est pas respecté partout de la même façon, et que le décompte ne commence pas partout au même moment.

  • Autrefois en Espagne et en France, les quinze minutes étaient décomptées à partir de la première passe de muleta. Depuis 1991, elles le sont à partir du moment ou le président donne l’ordre de changer de tercio.
  • Au Mexique, les avis sont décomptés à partir de la première tentative d’estocade. Le matador dispose donc, non d’un quart d’heure, mais d’un temps illimité jusqu’à la première tentative d’estocade, puis de sept minutes à compter de ce premier essai. Cette spécificité n'est pas due aux taureaux eux-même, en effet, nombre d’élevages mexicains ont été constitués récemment à partir de taureaux importés d’Espagne ; dans nombre de corridas organisées au Mexique, les taureaux sont espagnols.[7]
  • En Andalousie, depuis le 1er avril 2006, le premier avis est en principe sonné dix minutes après le changement de tercio, comme partout ailleurs en Espagne ou en France. Mais si le matador tente une estocade moins de huit minutes après la première passe de muleta, le premier avis est sonné deux minutes après cette première tentative d’estocade. Le président doit donc avoir deux chronomètres : un qu’il lance lorsqu’il fait sonner le changement de tercio pour décompter les dix minutes, l’autre qu’il lance lors de la première tentative d'estocade si elle intervient avant la huitième minute, pour décompter les deux minutes restantes. En Andalousie, une tentative d’estocade accélèrerait donc la vitesse d’apprentissage du taureau. Et la règle est la même que le taureau soit andalou, castillan ou portugais. Et partout ailleurs en Espagne ainsi qu’en France, un seul chronomètre reste nécessaire, que le taureau soit andalou, castillan ou portugais.
  • Selon la qualité de la prestation du matador, le président pourra adapter à sa convenance les dix minutes. Si la prestation du matador ne plait pas au public, nombre de spectateurs crieront « aviso, aviso », et le président n’attendra pas que six cents secondes se soient écoulées pour faire sonner les dix minutes. De même, si la prestation plait au public, le président pourra laisser au matador quelques minutes de plus.

Une autre explication est parfois avancée : la limite des quinze minutes obligerait le matador à briller en privilégiant la qualité de ses passes. Cette explication n'est toutefois pas non plus satisfaisante, dans la mesure où il reste tout à fait possible pour un matador d'enchainer en moins de dix minutes un nombre important de passes de qualité très médiocre. À l'inverse, les admirateurs de « Gitanillo de Triana », matador des années 20, soutenaient que leur idole arrêtait le temps.

[modifier] Si el tiempo no lo impide

Comme tous les spectacles se déroulant en plein air, le déroulement de la corrida dépend pour partie de la météo. La pluie en soi n’est pas gênante ; seule une pluie trop violente, transformant la piste en océan de boue, peut empêcher la corrida d’avoir lieu. Les habitués de Bilbao connaissent d’ailleurs le crachin habituel de la capitale de la Biscaye ; quant aux habitués d’Arles, il se rappellent sans doute de ce cinquième taureau d’El Sierro combattu par Roberto Domínguez au début des années 90, sous un véritable déluge.

Le vent est beaucoup plus gênant : faisant s’agiter intempestivement capotes et muletas, il peut rendre difficile voire quasiment impossible le déroulement normal de la corrida. Quand le vent reste modéré, les matadors alourdissent le bas de la muleta : ils l’aspergent d’eau puis le laissent traîner sur le sable.

En Espagne, la mention « si el tiempo no lo impide » (« si le temps ne l’empêche pas ») figure généralement sur les affiches. Le développement des arènes couvertes – notamment Saragosse partiellement couverte, Saint Sébastien et Logroño totalement fermées - rendra peut-être un jour inutile cette mention.

[modifier] Con el permiso de las autoridades

Où que ce soit, la corrida répond à une réglementation stricte. En Espagne, la mention « Con el permiso de las autoridades » (« avec la permission des autorités ») figure d’ailleurs sur les affiches.

[modifier] En Espagne

Avant 1917, il n'existe aucune véritable règlementation de la corrida, chaque ville, chaque arène a ses propres règles coutumières. En fait, ces règles sont très proches les unes des autres, les arènes andalouses imitant généralement les pratiques en vigueur à Séville, les autres imitant généralement les pratiques en vigueur à Madrid, Madrid et Séville s'inspirant mutuellement.[8]

Une loi de 1917 crée un règlement unique pour toute l'Espagne. En 1962, ce règlement est entièrement refondu. En 1991, la loi Corcuera (du nom du ministre de l’intérieur) refond à nouveau le règlement.

Le développement de l'autonomie des communautés autonomes leur a transféré notamment la règlementation en matière de tauromachie. En fait, dans presque toutes les communautés, la loi Corcuera reste en vigueur, seule l'Andalousie ayant, depuis le 1er avril 2006, un règlement particulier mais ne différant de la loi Corcuera que sur des points de détail.

[modifier] En France

[modifier] La loi Grammont

Icône de détail Article détaillé : Loi Grammont.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, selon certains, la loi du 2 juillet 1850 dite Loi Grammont condamnant les sévices aux animaux, était applicable aux courses de taureaux ; selon d’autres, elle ne l’était pas. Les tribunaux et les préfets ont eu pendant longtemps des opinions diverses sur le sujet. Certains préfets les interdisaient, d’autres les autorisaient ; organisateurs et matadors n’étaient pas systématiquement poursuivis devant le tribunal ; quand ils étaient poursuivis, parfois ils étaient punis d’une lourde amende, parfois ils étaient relaxés. Il suffisait de changer de préfet ou qu’un magistrat change de tribunal pour que la pratique change radicalement. On a vu pendant cette période des corridas organisées un peu partout en France ; il y en a même eu au Havre et à Roubaix.[9]

Au début du XXe siècle, la Cour de cassation a jugé une bonne fois pour toutes que la loi Grammont s’appliquait aux corridas. Dès lors, la pratique s’est établie d’une manière étonnante :

  • Dans certaines zones, il y avait fort peu de volonté d’organiser des corridas. Quand par hasard, quelqu’un voulait en organiser une, le préfet l’interdisait systématiquement et l’interdiction était respectée. Et si, par extraordinaire, la corrida avait quand même lieu, organisateurs et matadors se retrouvaient devant le tribunal correctionnel qui les condamnait à une amende. Dans ces lieux, la corrida a totalement disparu, sans jamais avoir pu s’implanter réellement.
  • Dans d’autres zones, nombre de corridas étaient organisées ; les préfets ne les interdisaient quasiment jamais ; quand par hasard il venait au préfet l’idée de l’interdire, la corrida avait presque toujours lieu malgré l’interdiction ; le plus souvent, personne n'assignait les contrevenants devant le tribunal ; quand il y avait procès, les coupables étaient condamnés à des peines symboliques. Dans ces endroits, la corrida a donc continué d’exister malgré la loi Grammont.

Le ministre de la Justice pouvait évidemment exiger des parquets qu’ils poursuivent systématiquement, qu’ils demandent lors du procès une peine « exemplaire ». Mais rappelons que, si les procureurs sont sous les ordres du ministre de la Justice, les juges sont indépendants.

Pour mettre fin à cette situation ambiguë, le législateur a donc adopté une position pragmatique :

  • Lorsque les courses de taureaux n’existent en vertu d’aucune tradition locale, que leur organisation ne vise pas à satisfaire les goûts d’une large partie de la population pour ces spectacles, ne s’agissant que d’opérations financières montées par d’habiles commerçants qui spéculent sur la mode et sur l’attrait de la nouveauté, elles continuent d’être interdites.
  • Lorsque les courses de taureaux existent en vertu de traditions locales, que leur organisation répond à une demande d’une large partie de la population locale qui y a goût, alors elles sont expressément autorisées.

En 1951, un alinéa a été ajouté à la loi Grammont : « Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition ininterrompue peut être invoquée. » Cet alinéa a été complété en 1959 : la tradition doit être « locale et ininterrompue. »

La loi reste vague concernant les lieux où la corrida est devenue légale : « lorsqu’une tradition locale... », et non : « dans les départements dans lesquels une tradition locale... » ou « dans les communes dans lesquelles une tradition locale... » ; ou encore : « dans les départements de X, Y, Z... » ou « dans les communes de x, y, z... ».

  • Si des corridas ne sont organisées que dans des lieux dans lesquels personne ne conteste l’existence d’une « tradition locale ininterrompue », cette absence de toute contestation est la démonstration qu’elles sont toutes organisées à l’intérieur des « frontières ».
  • Si des corridas sont organisées dans des lieux dans lesquels une contestation s’élève, le tribunal sera chargé de définir, au cas par cas, si on se trouve en deçà ou au-delà de la « frontière », permettant progressivement de délimiter celle-ci.

Dans ce fameux troisième alinéa, le terme « local » est sujet à interprétation : selon les opposants aux corridas, ce terme renverrait à « localité », donc à « commune ». La corrida serait donc légale uniquement dans les communes dans lesquelles une tradition peut être invoquée.

Nombre de procès ont été intentés à des organisateurs de corridas, le premier au Grau-du-Roi (Gard). Les tribunaux ont jugé que le terme « local » renvoie à un « lieu », non à une circonscription administrative déterminée, rien ne permettant d’ailleurs de dire si cette circonscription administrative doit être la commune ou le département, le canton ou l’arrondissement. Ils ont donc jugé que le « lieu » était un « ensemble démographique » ayant une communauté d’histoire, de coutumes, de mode de vie dont les limites ne coïncident pas avec des limites administratives. Toute commune se trouvant à l’intérieur de cet « ensemble démographique » peut donc se prévaloir de l’existence de la « tradition », quand bien même, sur son territoire, aucune corrida n’aurait jamais été organisée.

Le terme « ininterrompu » est lui aussi est sujet à interprétation : la durée de l'interruption nécessaire pour qu'on ne puisse plus considérer la tradition comme ininterrompu est sujet à polémique.

À Bordeaux et alentours, des corridas ont été organisées de manière régulière jusqu’en 1962. La vétusté des arènes bordelaise ayant contraint le préfet d’y interdire l’organisation de spectacles, il n’y a donc plus eu de corridas en région bordelaise. En 1988, la ville de Floirac, limitrophe de Bordeaux a organisé des corridas. La cour d’appel de Bordeaux a jugé que la non organisation de corridas pendant une durée aussi longue soit-elle, ne suffisait pas à elle seule à « interrompre » la tradition, lorsque cette absence d’organisation est due à un fait extérieur. Selon cette jurisprudence, pour « interrompre » la tradition il faut :

  • soit qu’une évolution des mœurs, de la manière de vivre, etc., entraîne la désaffection de la population locale vis-à-vis de la corrida, de sorte que ces spectacles cessent d’être organisés ;
  • soit que l’absence d’organisation de corridas entraîne une évolution des mœurs, de la manière de vivre, etc., de la population locale, qui finit par avoir pour conséquence la désaffection de la population locale vis-à-vis de ce spectacle.

Depuis, des arrêts de la Cour d’appel de Toulouse (3 avril 2000) et de la Cour de cassation (7 février 2006) sont venus confirmer cette jurisprudence.

[modifier] Le règlement de l’Union des villes taurines françaises

En France, la seule réglementation existant à propos de la corrida l'interdit par principe et ne l'autorise que par exception. Aucune loi analogue à la loi Corcuera n’existe. Certaines associations réclament la création d’une « Fédération française de corrida » à l’image des fédérations sportives. Il semble peu vraisemblable qu’une telle fédération puisse voir le jour. Toute réglementation écrite ne peut donc qu’être d’origine municipale.

Durant longtemps, on a en France, appliqué coutumièrement le règlement espagnol. En 1972, l’Union des villes taurines françaises (UVTF) a établi un règlement très largement inspiré du règlement espagnol et invité ses membres à le rendre obligatoire sur leur territoire, par arrêté municipal. Toutes ne l’ont pas fait, mais dans ces communes, ainsi que dans les communes taurines qui ne sont pas membres de l’UVTF, ce règlement est appliqué coutumièrement.[10]

[modifier] Au Portugal

Au Portugal, la mise à mort en public est interdite en pratique depuis le milieu du XVIIIe siècle, et a été formellement et définitivement interdite par une loi de 1928, sous le régime du dictateur Salazar. Malgré l'interdiction, elle a continué d'être pratiquée dans quelques communes, notamment à Barrancos, village de l'Alentejo proche de la frontière espagnole. Une loi de 2000 a autorisé les mises à mort en public dans les communes dans lesquelles elles continuaient d'être pratiquées.

[modifier] L’alternative

Icône de détail Article détaillé : Alternative (corrida).

L’alternative est la cérémonie au cours de laquelle le novillero devient matador de toros.

Si l’alternative a été prise ailleurs qu’à Madrid, lorsque le nouveau matador vient pour la première fois dans la capitale espagnole, il doit la « confirmer » au cours d’une cérémonie identique à celle de l’alternative. Il en est de même au Mexique, pour les matadors n’ayant pas pris l’alternative à Mexico....

[modifier] L’apodo

Icône de détail Article détaillé : Apodo.

Nombre de matadors portent un pseudonyme, en espagnol « apodo », ainsi, El Cordobés (Le Cordouan), Gordito (« Un peu gros mais pas trop »), « Manolete » (« Petit Manuel ») El Estudiante (« L’Étudiant »), El Gallo (« Le Coq »).

[modifier] Le brindis

Icône de détail Article détaillé : Brindis.

Le matador peut faire un « brindis », dédier son combat à telle personne qu’il veut honorer. Il s’avance dans sa direction, arrivé à la barrière il lui tient un discours plus ou moins long et plus ou moins convenu, puis lui envoie sa montera (« chapeau »). La personne honorée la lui rendra à la fin du combat.

Parfois, le matador fait le brindis « au public » : il va au centre de la piste, puis fait un tour complet sur lui-même, tenant sa montera à bout de bras. Puis il la jette négligemment par-dessus son épaule et n’a plus qu’à s’avancer vers le taureau. Si la montera tombe à l’endroit, c’est bon signe ; si elle tombe à l’envers, c’est mauvais signe, aussi, parfois le matador la pose délicatement au sol, afin d’être sûr qu’elle soit dans le bon sens.

[modifier] La chapelle

Dans toutes les arènes ou presque existe une chapelle permettant aux toreros qui le désirent d’aller se recueillir avant la corrida.

[modifier] Le chef de lidia

Icône de détail Article détaillé : Chef de lidia.

Le plus ancien des matadors est appelé jefe de lidia, « chef de lidia ». Cela n’est pas seulement un titre honorifique : au cas où un autre matador serait blessé, le chef de lidia aurait la charge de son taureau.

[modifier] L’escalafón

Icône de détail Article détaillé : Escalafón.

L’escalafón est le classement des matadors, d’après le nombre de corridas auquel il sont participé et le nombre de taureaux tués, les ex-aequo étant départagés par le nombre d’oreilles et de queues coupées.

[modifier] L’habit de lumières

Icône de détail Article détaillé : Habit de lumières.
L’habit de lumière
L’habit de lumière

La tenue des toreros est appelée « habit de lumières », traduction - trop - littérale de l’espagnol « traje de luces ». Une meilleure traduction serait « habit de paillettes », car si « luz » signifie « lumière », « luces » qui est le pluriel de « luz » se traduit par « lumières » mais aussi par « paillettes ». Dans l’expression « traje de luces », le mot « luces » est en fait employé dans cette seconde acception.

[modifier] La couleur rouge

« Enfants voici les bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers » (Victor Hugo, La légende de la nonne)

Selon une idée reçue, le taureau fonce sur ce qui est rouge, ce qui explique la couleur de la muleta. En fait, les bovins ne distinguent pas les couleurs ; pour eux, rouge vermillon, bleu de Prusse ou vert bouteille ne sont que des nuances de gris. En réalité, le taureau charge ce qui bouge. Le matador agite donc sa muleta tout en restant lui-même aussi immobile que possible, ce qui déclenche la charge du taureau sur la muleta et non sur l’homme.

Ironiquement, l'énervement du taureau contre la couleur rouge apparaît comme un préjugé anthropologique, car de récentes études montrent que l'homme, lui, est effectivement excité par la couleur rouge [11].

[modifier] La superstition

Certains footballeurs enfilent toujours leurs chaussures dans le même ordre, « parce que ça leur porte bonheur », croient que jouer avec le maillot blanc plutôt que le bleu augmente les chances de victoires, etc. ; dans les courses automobiles, il n’y a jamais de voiture numéro 13 ; le vendredi 13 voit monter en flèche les paris hippiques ou le Loto ; peu de gens aiment passer sous une échelle ? Dès lors, il serait étonnant que la corrida échappe aux superstitions. Les principales sont les suivantes.

  • Avant l’habillage du matador, ses vêtements sont toujours posés sur une chaise, jamais sur le lit : ça porte malheur. L’explication la plus courante est que des vêtements étendus sur un lit rappellent un cadavre étendu sur le lit de mort.
  • Il ne faut jamais « essayer » les vêtements d’un matador, pour voir à quoi on ressemble, ça porte également malheur. Enfiler les vêtements du matador rappellerait le partage de ses affaires que feront ses héritiers après sa mort. Quand un matador brinde le taureau à un spectateur et confie donc sa montera à la personne honorée, il ne faut surtout pas que cette personne se la pose sur la tête !
  • En principe, les matadors n’utilisent jamais d’habit de lumières de couleur jaune : ça porte malheur. Le jaune rappellerait la couleur d’un cadavre. Selon une autre explication, du temps où la peine de mort existait encore en Espagne, les condamnés étaient exécutés par garrot ; lors de l’exécution, le condamné était revêtu d’une sorte de camisole de force de couleur jaune. Le vêtement jaune serait donc celui du condamné à mort. Il existe une troisième explication : cette superstition remonterait au décès en scène d’un acteur de théâtre vêtu d’un costume jaune.[12]
  • À noter concernant les vêtements : certains matadors, notamment Luis Francisco Esplá, utilisent parfois des habits jaunes. Absence de superstition ou goût de la provocation ? En ce qui concerne l’alicantin Esplá, cette seconde explication est peut-être la bonne : un autre célèbre alicantin, « Manzanares » a toujours eu la réputation de craindre par-dessus tout la couleur jaune, à tel point que certains de ses détracteurs mettaient systématiquement une chemise jaune lorsqu’ils devaient assister à une corrida à laquelle il participait. Est-ce un hasard ? Lors des rares corridas auxquelles ont participé ensemble les deux alicantins, Esplá a toujours mis un habit jaune.

[modifier] Toreador ?

Icône de détail Article détaillé : Toreador.

Beaucoup d’aficionados croient que le mot « toreador » est une mauvaise espagnolade inventée par Prosper Mérimée. En fait, ce terme existait en espagnol avant Mérimée, et désignait les toreros à cheval d’avant le XVIIIe siècle. La mauvaise espagnolade n’est donc pas le mot lui-même, mais son utilisation à contresens : cela fait plus de trois siècles qu'il n'y a plus de toreadors. Celui qui, de nos jours combat le taureau, que ce soit à pieds ou à cheval, est un « torero » : matador, peón, banderillero, picador ou rejoneador, tous sont des « toreros ». Celui des toreros qui tue le taureau après l’avoir combattu à pieds est un « matador ».

[modifier] Matadors notoires

Icône de détail Article détaillé : Liste de matadors.

Au début du XXIe siècle, environ deux cent cinquante à trois cents matadors composent chaque année l’escalafón. Les figuras (« vedettes ») font jusqu’à une centaine de corridas dans l’année, beaucoup n’en font qu’une ou deux.

[modifier] Martyrologe

Édouard Manet : Le torero mort
Édouard Manet : Le torero mort

La corrida n'est sûrement pas l’activité humaine la plus risquée : la majorité des matadors atteint l’âge de la retraite. Son martyrologe est pourtant déjà fourni : cinquante-cinq matadors tués dans l’arène, auxquels il faut ajouter cent onze novilleros, cinquante-neuf picadors et cent-vingt banderilleros.

[modifier] Où et quand assister à des corridas

Plus de mille cinq cent corridas sont organisées en France et en Espagne, auxquelles s’ajoutent les corridas latino-américaines, ce dans plusieurs centaines d’arènes. Pour connaître les principales arènes et les dates auxquelles elles organisent des corridas, on peut cliquer sur ce lien.

[modifier] Polémique sur la corrida

Affiche de corrida maculée de slogans anti-corrida
Affiche de corrida maculée de slogans anti-corrida
Icône de détail Article détaillé : Critique de la corrida.

La corrida attire un public nombreux. En même temps, c’est un spectacle particulièrement décrié ; elle déclenche les passions, aussi bien chez ses amateurs que chez ses adversaires. Il est évidemment impossible de trouver une position médiane qui satisferait tout le monde. Il est néanmoins possible d’exposer les reproches que lui font les uns et les réponses que les autres font à ces reproches.

[modifier] Autres formes de courses de taureaux

[modifier] La corrida de rejón

Icône de détail Article détaillé : Corrida de rejón.
Une corrida de rejón
Une corrida de rejón

Pratiquée partout où se pratique la corrida à pied, c’est la corrida à cheval. Le taureau est combattu par un cavalier, le rejoneador. Son déroulement est similaire à celui de la corrida à pied.

[modifier] La « course portugaise » ou « corrida portugaise » (en portugais tourada)

Icône de détail Article détaillé : Course portugaise.

Au Portugal, la mise à mort en public est interdite en fait depuis le XVIIe siècle, en droit depuis 1928 ; de plus, le picador est également interdit. De ce fait, la corrida à pied n’y est que marginale, la corrida à cheval constituant l'essentiel de la tauromachie portugaise. Celle-ci est similaire à son homologue espagnole, qu'elle a d'ailleurs inspirée (Voir ci-dessus le chapitre « Histoire de la corrida »). Dans les deux cas, la mise à mort est remplacée par la pega effectuée par les forcados.

Après son retour au toril, le taureau est en principe emmené à l’abattoir pour y être abattu ; parfois, il est ramené dans son élevage et soigné, afin de servir de reproducteur.

[modifier] L’acoso y derribo

(Des verbes « acosar » et « derribar », « poursuivre » et « renverser »). Jeu consistant pour deux cavaliers à poursuivre un jeune taureau dans les champs et le renverser en le poussant du bout d’une perche. Ce jeu était à l’origine une forme de tienta de macho, ce qui explique qu’on le pratique à proximité du reste du troupeau. Après sa chute, le taureau peut, soit charger les cavaliers qui l’ont provoqué, soit rejoindre le reste du troupeau, ce qui permet d’évaluer sa combativité.

[modifier] La course camarguaise

Icône de détail Article détaillé : Course camarguaise.

Il s’agit là d’un sport consistant pour les raseteurs à tenter de décrocher une cocarde accrochée entre les deux cornes du taureau, puis deux glands accrochés chacun à une corne, enfin deux ficelles, entourant chacune l’une des cornes.

Ce sport est pratiqué en France, dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault et dans quelques communes du département de Vaucluse. Il est régi par la Fédération française de la course camarguaise dont le siège est à Nîmes.

A noter qu'il s'agit ici de taureaux camargais (les "Camargue" ou "raço di biòu"), par opposition aux taureaux espagnols. Le taureau Camargue est plus petit (entre 300 et 450 kg pour les mâles) , plus nerveux et rapide que son cousin espagnol, et ses cornes sont en forme de lyre.

[modifier] La course landaise

Icône de détail Article détaillé : Course landaise.

Il s’agit là d’un sport consistant pour les « écarteurs » ou les « sauteurs » à défier une vache et à faire des sauts au-dessus ou des écarts à son passage.

Ce sport est pratiqué en France, dans les départements des Landes (d’où son nom) et du Gers. Il est régi par la Fédération française de la course landaise dont le siège est à Saint-Pierre-du-Mont (Landes).

[modifier] La course de recortadores

Icône de détail Article détaillé : Course de recortadores.

La course de recortadores est un sport pratiqué essentiellement dans le nord de l’Espagne (Navarre, Aragon, Castille-León, Pays basque, communauté autonome de Valence et communauté autonome de Murcie). On peut la considérer comme une survivance de la tauromachie d’avant Francisco Montes.

[modifier] Le toreo comique ou « charlotade » (espagnol : toreo comico ou charlotada)

Icône de détail Article détaillé : Toreo comique.

Le toreo comique, forme de tauromachie aujourd’hui sensiblement tombée en désuétude, a connu un franc succès jusque dans les années 60. Il s’agit de parodies de corridas dans lesquelles les toreros se livrent à toutes les excentricités devant des veaux. Souvent les toreros sont des nains. On a vu également quelques troupes de toreo comique utiliser des singes toreros.

À la sortie d’une « vraie » corrida, on entend parfois des spectateurs s’exclamer « C’était la charlotade ! » La corrida à laquelle ils viennent d’assister avait sans doute atteint le degré zéro de la qualité.

[modifier] Le toro-piscine

Jeu en vigueur essentiellement dans le Midi de la France, consistant à lâcher une vachette camarguaise ou landaise aux cornes emboulées dans l’arène. Ceux qui le veulent se livrent à des jeux : la statue (les concurrents doivent rester debout sur un tonneau, le gagnant étant le dernier à rester sur son tonneau), la partie de cartes (les concurrents doivent s’asseoir sur les tonneaux en formant un carré, comme s’ils jouaient aux cartes), le toro-ball (ça ressemble au hockey sur gazon, sauf que les crosses sont remplacées par des balais), etc. Au milieu de la piste, se trouve une piscine faite avec un mur de balles de paille et une bâche étanche ; le but consiste à faire entrer la vachette dans la piscine ; le plus spectaculaire consiste à y entrer en même temps que la vache ! Les gagnants touchent des primes, afin de donner un enjeu.

À la sortie d’une corrida, on entend parfois des spectateurs s’écrier « C’était le toro-piscine ». Sans doute ont-ils assisté à la même corrida que ceux pour qui c’était une charlotade.

[modifier] Les lâchers de taureaux dans les rues

Dans nombre de villes et villages d’Espagne et du Midi de la France, lors des fêtes locales, ont lieu des lâchers de taureaux dans les rues. Ces lâchers peuvent être considérés comme une survivance de la tauromachie ancienne et prennent d’innombrables formes et variantes locales. Les principales sont les suivantes.

[modifier] L’encierro

Icône de détail Article détaillé : Encierro.

Encierro est un terme espagnol signifiant littéralement « enfermement ». Au sens premier, ce mot désigne le fait d’enfermer les taureaux aux corrales, cours généralement attenantes aux arènes, dans lesquelles ils seront gardés jusqu’au jour de la corrida.

Dans un deuxième sens, il désigne le lot de taureaux destiné à la corrida. « Pour telle corrida, l’encierro est de Victoriano del Río » signifie donc « Pour telle corrida, le lot de taureaux vient de l’élevage de Victoriano del Río ».

Dans certaines villes d’Espagne, les corrales ne sont pas attenants aux arènes, de sorte que les taureaux doivent y être amenés le jour même de la corrida ; ils sont accompagnés par des cabestros, bœufs dressés à cet usage. Dans un troisième sens, l’encierro est donc le trajet effectué par les taureaux, depuis les corrales jusqu’aux arènes. Ceux qui en ont envie en profitent donc pour descendre dans la rue, sur le trajet de l’encierro, et font le parcours devant (ou derrière pour les moins téméraires !) les taureaux. Aujourd’hui, dans ces villes, l’encierro n’est donc plus fait pour des questions de nécessité (les quelques hectomètres qui séparent les corrales des arènes pourraient tout aussi bien être effectués en camion), mais devient un but en soi. Les plus célèbres des encierros sont ceux de Pampelune, lors des fêtes de San Fermín (du 7 au 14 juillet), mais nombre de villages du nord de l’Espagne en ont d’aussi spectaculaires et moins médiatisés.

Dans les villes et villages des Bouches-du-Rhône, du Gard et de l'Hérault, les encierros sont en fait des lâchers de taureaux de Camargue dans une rue fermée à ses deux extrémités par des charrettes et des barrières, ou sur une place publique dont les accès sont fermés de la même manière.

[modifier] L’abrivado

Icône de détail Article détaillé : Abrivado.

Mot provençal signifiant « arrivée ». Autrefois les taureaux qui participaient aux courses camarguaises faisaient le trajet à pieds, accompagnés par les gardians. Dans les traversées de villages, les jeunes du pays tentaient de les faire échapper pour ensuite s’amuser avec. Afin de limiter les risques de voir leurs taureaux leur échapper, les gardians leur faisaient donc traverser le village au galop, à la vitesse la plus élevée possible.

Aujourd’hui, les abrivado sont organisées spécialement. Les rues sont barrées par des barrières de grande hauteur afin d’empêcher les taureaux de s’échapper en rase campagne, les gardians font semblant d’empêcher les atrapaïre (« attrapeurs » en provençal) de faire échapper le taureau, les atrapaïre rivalisent d’adresse et de témérité. Il est même organisé des concours d’abrivado, plusieurs éleveurs y participant et étant jugés sur le nombre de taureaux qu’ils ramènent au bercail.

À noter : Abrivado est un mot féminin ; comme tous les mots provençaux, il est invariable au pluriel. On écrit donc « une abrivado, des abrivado ». Quant à la prononciation du O final, il s’agit d’une voyelle atone, comme le O final en italien, en espagnol ou en portugais. Si vous parlez couramment l’une de ces trois langues, prononcez le O de abrivado comme dans Pesaro, Toledo ou Ronaldo. Si vous n’êtes ni italophone, ni hispanophone, ni lusophone, la moins mauvaise méthode consistera à faire comme si la dernière lettre était un E muet et prononcer abrivade.

[modifier] La bandido

Mot provençal. La bandido était autrefois le retour des taureaux depuis les arènes après la course, et donnait lieu aux mêmes tentatives par les jeunes du pays de les faire échapper. Aujourd’hui, c’est une forme de lâchers de taureaux analogue à l’encierro. Selon les habitudes locales, tous les lâchers seront appelés encierros, ou tous seront appelés bandido, ou enfin, selon que c’est dans telle rue ou sur telle place, on utilisera l’un ou l’autre terme.

La formation du pluriel et la prononciation du O final appellent les mêmes remarques que pour abrivado.

[modifier] Le jallikattu

Il s'agit d'une tradition du sud de l'Inde connue également sous le nom de Manju Virattu (chasse au taureau). Elle se pratique dans l'État du Tamil Nadu, lors de la fête du Pongal, et consiste à lâcher un ou plusieurs taureaux sur une place où des hommes tentent de maîtriser l'animal à mains nues. Ce rituel constitue l'attraction du troisième jour de fête et l'enjeu de paris.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la corrida.

wikt:

Voir « corrida » sur le Wiktionnaire.


[modifier] Bibliographie

  • Philosophie de la corrida de Francis Wolff, Paris : Fayard, 2007, collection "Histoire de la Pensée".
  • Ethique et esthétique de la corrida, numéro spécial de la Revue critique, septembre 2007, Paris : Editions de Minuit. Dès sa naissance, la corrida a inspiré artistes, poètes et théoriciens. La revue fondée par Georges Bataille devait tôt ou tard lui consacrer un numéro spécial. Parce qu’elle n’est ni un sport, ni un jeu, ni un sacrifice, qu’elle est plus qu’un spectacle et moins qu’un rite, qu’elle n’est pas tout à fait un art ni vraiment un combat, elle emprunte à toutes ces pratiques, qui sont la culture même, et en fait un tout original en les poussant hors d’elles mêmes. Elle rend la tragédie réelle, parce qu’on y meurt tout de bon, mais rend la lutte à mort théâtrale parce qu’on y joue sa vie en costumes de lumière. D’un jeu, elle fait un art parce qu’elle n’a d’autre finalité que son acte ; d’un art elle fait un jeu parce qu’elle rend sa part au hasard. Objet insaisissable, elle provoque la pensée (histoire, anthropologie, philosophie).
  • Arènes sanglantes de Vicente Blasco Ibáñez, 1908. Genre : Roman. Raconte la carrière d'un matador. On peut ne voir dans cette œuvre qu'une épique saga, d'autant que de mauvaises traductions existent. Il s'agit en fait d'une remarquable critique sociale parmi toutes celles qui ont marqué le début du siècle dernier espagnol.
  • El Arte de Birlibiloque, José Bergamin, 1930, publié en France par Le Temps qu'il fait, 1990. Un texte d'exégèse d'un grand intellectuel Espagnol, disciple d'Unamuno.
  • Mort dans l'après-midi , Ernest Hemingway, 1932, publié en France par Gallimard, collection Folio. Considéré comme une véritable « bible de la tauromachie » et l'invention d'un nouveau réalisme.
  • Sang et lumière, Joseph Peyré, Grasset, 1935.
  • L'été dangereux , Ernest Hemingway, 1960, publié en France par Gallimard, collection Folio. Un an avant de se donner la mort, Hemingway suit, tout un été, en Espagne, l'affrontement de deux grands matadors : Dominguín et Ordóñez.
  • …Ou tu porteras mon deuil, Larry Collins et Dominique Lapierre, Robert Laffont, 1967, publié poche collection Livre de poche. La vie et le destin du légendaire « El Cordobés ».
  • La musica callada del toreo, José Bergamin, 1981, publié en France sous le titre La Solitude sonore du toreo au Seuil, 1989. Un grand texte sur l'esthétique de la Tauromachie par un grand intellectuel espagnol. Bergamin y prend le contre-pied de nombre des thèses qu'ils développait dans L'Art de Birlibirloque.
  • Les carnets du vétérinaire, ou la corrida à l’envers, Pierre Daulouède, édité par la Peña Taurine Côte Basque, 1990.
  • L'aficionado, Camilo José Cela, Verdier, 1992, les principaux textes taurins du prix Nobel de littérature espagnol, amoureux du toreo de salon
  • Recouvre-le de lumière, Alain Montcouquiol, Verdier, 1997. Un ouvrage poignant écrit par l'ancien matador « Nimeño I », apoderado de son frère Christian « Nimeño II », qui après avoir été grièvement blessé par un taureau de Miura et gardé un bras paralysé, se suicida. Ce texte fut joué par Philippe Caubère en 2003.
  • La Mafia Tauromanique, pamphlet d'Alain Perret, préfacé par Théodore Monod et Philippe Val, 1993.
  • Gallito, Joël Bartolotti, Éditions de l’Union des Bibliophiles Taurins de France, 1997. La vie de « Gallito » alias « Joselito », mort en 1920, aujourd’hui encore considéré comme l’un des plus grands – si ce n’est le plus grand – de tous les matadors.
  • Chroniques de sable, Jacques Durand, Atlantica, 2000, textes et récits du chroniqueur taurin du journal Libération.
  • Curro, Romero y Curro Romero, Francis Marmande, Verdier, 2001, Un livre sur le célèbre Curro Romero, le Pharaon de Séville, qui toréa jusqu'à l'âge de 66 ans, suscitant l'extase et l'exaspération des aficionados.
  • À partir du lapin, Francis Marmande, Verdier, 2002. À partir des chroniques de Francis Marmande au journal Le Monde .
  • Victorino par Victorino, Victorino Martín García, traduction de Roger Dumont, Atlantica, 2002.
  • Toromanie, Pierre Daulouède, Atlantica, 2003. Une « suite » aux carnets du vétérinaire.
  • La Tauromachie, histoire et dictionnaire, sous la direction de Robert Bérard, Robert Laffont, 2003.
  • Tauromachie en Amérique Latine, ouvrage collectif sous la direction de Jean Ortiz, Atlantica, 2004.
  • Le toreo revu et corrigé, Domingo Delgado de la Cámara, traduction de Manuel Rodríguez Blanco, Loubatières, 2004.
  • Histoire de la corrida en Europe du XVIIIe au XXIe siècle, Élisabeth Hardouin-Fugier, 2005. Décrit de façon critique la manière par laquelle ce spectacle a commercialement et politiquement réussi. Plus qu'une véritable « Histoire » ce sont les tenants et les aboutissants liés au phénomène corrida qui sont décrits. Notons que certains reprochent des erreurs de dates et des confusions entre personnes quasi-homonymes. Diffusé en librairie ; ISBN 2-7539-0049-3 ; Éditions Connaissances et Savoirs.
  • Manolete, le calife foudroyé, Anne Plantagenet, Ramsay, 2005. Le destin d’un « révolutionnaire » de la corrida.
  • Deux secrets pour une Espagne, par Dominique Aubier. Le mythe de la tauromachie et son symbolisme. éd. Qorban-Arthaud, 1964.
  • Guerre à la Tristesse, par Dominique Aubier. Photo Inge Morath, préface Henry de Montherlant. Couverture Pablo Picasso. Ed. Delpire 1966.
  • Les Bestiaires, Henry de Montherlant, roman, 1926.

[modifier] Peinture

  • Édouard Manet, tauromachies et autres thèmes espagnols par Mario Bois. Editions Plume. 1994.

[modifier] Presse

[modifier] Revues spécialisées (en français)

  • Semana grande, seul hebdomadaire français traitant de tauromachie
  • PLAZA, revue bimestrielle en couleur avec plusieurs sujets abordée.
  • Toros, revue semi-hebdomadaire fondée en 1925 à Nîmes. Il s'agit du plus ancien de tous les périodiques spécialisés dans la tauromachie.
  • Terres Taurines revue trimestrielle publiée par l'ancien matador André Viard
  • Planète Corrida, revue mensuelle.
  • L'Écho de l'Alliance, publication de l'Alliance pour la suppression des corridas. Parution tous les quatre mois.


[modifier] Revues spécialisées (en espagnol) disponibles en France

  • Aplausos
  • 6 Toros 6

[modifier] Presse non spécialisée française, publiant régulièrement des informations taurines

Quasiment tous les quotidiens régionaux diffusés dans les départements taurins ont une page hebdomadaire (voire quotidienne) sur la tauromachie.

À ces journaux, il faut ajouter Libération avec la chronique de Jacques Durand. (Mensuelle d’octobre à mars, hebdomadaire d’avril à septembre.)

[modifier] Presse non spécialisée espagnole, publiant régulièrement des informations taurines

Quasiment tous les quotidiens espagnols ont une page hebdomadaire (voire quotidienne) sur la tauromachie.

[modifier] Télévision

  • Tercios, émission hebdomadaire de 25 minutes diffusée le dimanche à 12 heures 50 sur FR3 Aquitaine. Les trois derniers numéros sont visibles sur le site internet de FR3 Aquitaine.
  • Face au toril, émission mensuelle de 25 minutes diffusée sur FR3 Sud. Les derniers numéros sont visibles sur le site internet de FR3 Sud.
  • Et de nombreuses émissions et retransmissions de corridas en direct sur la télévision espagnole.

[modifier] Films

[modifier] Documentaires

  • Toro. Film documentaire de Gilbert Bovay, tourné en Andalousie. 40 min, T.S.R. Télévision suisse romande, 1967.
  • La course de taureaux. Film documentaire de Pierre Braumberger, 1951. Le premier documentaire expliquant les corridas ; aujourd’hui encore, il est considéré comme l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur.

[modifier] Fiction

La quasi-totalité des films ayant la corrida pour sujet ou pour toile de fond est considérée sans intérêt. Même les films tirés d’un chef d’œuvre de la littérature, tels Le soleil se lève aussi (Henry King, 1957, avec Tyrone Power, Ava Gardner et Errol Flynn), ne sont pas parvenus à briller autant que l'œuvre originale. Reste quelques films à considérer :

  • L’instant de vérité. Film de Francesco Rosi tourné en 1965, avec le matador « Miguelín » dans son propre rôle.
  • Carmen. Adaptation au cinéma de l’opéra universellement connu de Georges Bizet. (1984) Réalisé par Francesco Rosi, avec Julia Migenes, Placido Domingo, Ruggero Raimondi.
  • De sable et de sang. Film de Jeanne Labrune sorti en 1987. Genre : La condition humaine. Traite des rapports ambigus entre un matador et son médecin. (Ce film n'a pas été fait pour plaire aux aficionados).
  • Heureux qui comme Ulysse. Film de Henri Colpi avec Fernandel sorti en 1970. Genre : comédie tous publics. Résumé : Un ouvrier agricole épris d'un vieux cheval décide de sauver l'animal alors que son propriétaire l'a vendu à un picador pour la prochaine corrida… (Ce film n'a pas été fait pour plaire aux aficionados) À noter que ce film décrit une situation totalement invraisemblable : les chevaux n'appartiennent pas aux picadors, ils appartiennent à une entreprise de location de chevaux, qui les loue aux organisateurs des corridas ; aucun de ces loueurs n'irait acheter une vieille haridelle, alors que le dressage d'un cheval de corrida nécessite plusieurs années.
  • Parle avec elle un film de Pedro Almodovar, dans lequel une femme est torero.

[modifier] Jeux vidéos

  • Torero : Art et passion dans l'arène pour PC, édité par Ubisoft en 2003.

[modifier] Musiques

[modifier] Notes et références

  1. Mithra, fresque de Doura Europos.
  2. Le Peuple du toro.Véronique Flanet et Pierre Veilletet. p. 12. Editions Hermé. 1986. Chapitre :métamorphoses de la corrida. ISBN : 2-86665-034-4
  3. Le Peuple du toro. Pierre Veilletet.Op.cit. p.138
  4. Le Peuple du Toro. ibid
  5. Jean Lacouture : Signes du taureau. P 161-163. Julliard 1965
  6. Le Peuple du toro.Carlos Serrano p. 63.Op. cit.
  7. Claude Popelin : La Tauromachie. Préface de Jean Lacouture et François Zumbiehl.1e édition 1970. Refondue et augmentée par Yves Harté en 1994. p. 112 à 117. Éditions du Seuil .ISBN: 2-02-021433-4
  8. Claude Popelin.p 216. op cit
  9. Torodrome : Une Histoire de la corrida à Roubaix. Pierre-Alban Delannoy. Union des Bibliophiles Taurins de France, 1994. ISBN 2-909521-07. Toros et crinolines : Les corridas au Havre en 1868. Marc Thorel. Union des Bibliophiles Taurins de France, 1986. ISBN 2-904202-06-5.
  10. On peut lire à peu près tous les livres en français consacrés à la corrida, toutes les revues taurines, les pages taurines de tous les quotidiens régionaux : tous font référence à cette application coutumière
  11. (en) Russell A. Hill and Robert A. Barton, « Psychology: Red enhances human performance in contests », dans Nature, vol. 435, no 7040, 19 mai 2005.
  12. La même superstition concernant les vêtements jaunes existe dans le monde du théâtre, également en raison du décès en scène d’un acteur. Cette troisième explication peut donc être considérée comme la plus vraisemblable