Louis Calaferte

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Écrivain français, Louis Calaferte est né le 14 juillet 1928 à Turin. Garçon de courses à treize ans dans une usine de piles électriques puis manœuvre, il commence son écriture par le théâtre. Il publie Requiem des innocents, qui connaît le succès en 1952. En 1956, il s'installe à Mornant dans les Monts du Lyonnais et y écrit Septentrion, ouvrage taxé de pornographique qui fut censuré et interdit de vente et ne sera réédité que vingt ans plus tard, grâce à Gérard Bourgadier, chez Denoël.

Écrivain mal connu, incompris (car mal et insuffisamment lu) et souvent ignoré, jugé excessif parfois dans son propos, homme d'enthousiasmes, d'indignations et de colères, mais tout autant homme de réflexion, réservé et secret, Louis Calaferte a dénoncé la société, l'État et l'esprit bourgeois. Il fut un poète vigoureux et sensible, à l'écriture précise et crue, violente et acerbe. Son œuvre se compose d'une bonne quarantaine de volumes, nouvelles et de récits, poèmes, essais, carnets et pièces de théâtre. C'est surtout l'œuvre d'un mystique laïque, qui vécut intensément sa foi dans le siècle.

Louis Calaferte est décédé le 2 mai 1994 à Dijon.

Son épouse Guillemette continue d'éditer les volumes restés inédits de son journal.

[modifier] Citations

  • Tirées de Choses dites, Entretiens et choix de textes, le Cherche Midi, 1997 :
"Les idéologies m'importent peu. Je suis du côté de la dignité de l'homme."
"Les révoltants dessous organiques de la beauté."
"Amertume : Vice de vieillard."
"État : Gangstérisme officialisé."
"Touriste : Idiot de passage."
"Xénophobie : Démangeaison des prolétaires et des commerçants."
"Vacances : Drogue populaire."
"La guerre n'est rien que le produit de l'ignorance des uns, de la crapulerie des autres et de la férocité de tous."
"Ils croient le chaos inorganisé."
"Poésie : Musique intime."
"Moderne : Future vieillerie."
"Ou le siècle à venir sera celui du refus, ou il ne sera qu'espace carcéral."
"Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant, ce n'était qu'une femme."
  • Tirée de Septentrion, (1963), Denoël, 1984 :
"Il n'y a pas de mesure à la mesure des mots. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre un frein à la clarté nue de midi en été. Les mots. Silex et diamant."

[modifier] Bibliographie

  • Requiem des innocents, 1952
  • Partage des vivants, 1953
  • Septentrion, 1963
  • Satori, 1968
  • Rosa mystica, 1968
  • Hinterland, 1971
  • La vie parallèle, 1974
  • Épisodes de la vie des mantes religieuses, 1976
  • Voyage stellaire, 1977
  • Ébauche d'un autoportrait, 1983
  • Un riche, trois pauvres, 1986
  • L'Incarnation, 1987
  • Memento mori, 1988
  • La Mécanique des femmes, 1992
  • C'est la guerre, 1993
  • Le Miroir de Janus, Carnets V, 1993
  • Le Monologue, 1996
  • Droguerie du ciel, 1996
  • Choses dites, Entretiens et choix de textes, le Cherche Midi, 1997
  • Théâtre complet, Editions Hesse, 2 vol.
  • Le Spectateur immobile, Carnets IV 1978-1979
  • Circonstances (1989), Carnets XI
  • Traversée (1990), Carnets XII
  • Situation (1991), Carnets XIII
  • Direction (1992), Carnets XIV