Lorette (grisette)

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Succédant aux courtisanes ou aux grisettes du passé, annonçant les biches du Second Empire, les Lorettes doivent leur nom à l'église Notre-Dame-de-Lorette du quartier Bréda (aujourd'hui, rue Henri Monnier et avoisinantes) dans le IXe arrondissement de Paris où elles résident pour la plupart à l'époque de Louis-Philippe.

La Lorette partage ses frais d'entretien et ses faveurs entre plusieurs amants qui se succèdent au fil de la semaine. Ses Arthurs, comme elle les appelle, ne sont pas assez fortunés ou trop volages pour se montrer exclusifs ; quant à elle, elle se garantit ainsi de la gêne où pourrait la plonger la rupture avec un protecteur unique.

Nestor Roqueplan, les frères Goncourt, Paul de Kock, Alexandre Dumas fils, Henri Murger ont trouvé une inspiration souvent féroce auprès de ces demi-mondaines frivoles et naïves. Gustave Doré les a gravées dans leur gloire et leur déchéance.

Balzac en a fait le sujet de deux véhémentes critiques de la condition de la femme, et plus particulièrement du traitement inique réservé aux prostituées à travers Coralie , héroïne d'Illusions perdues et Esther, héroïne de Splendeurs et misères des courtisanes. Voir aussi : les lorettes dans Personnages de la comédie humaine