Littoral français

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Des écosystèmes et paysages très variés subsistent entre des zones croissantes d'urbanisation
Des écosystèmes et paysages très variés subsistent entre des zones croissantes d'urbanisation

La « loi Littoral[1] » classe les communes de métropole en plusieurs catégories :

  • 883 communes maritimes (en bord de mer, lagunes ou étangs salés) ;
  • 87 communes situés sur des estuaires ou deltas ; définies par décret de 2004, comme situées sur les cours d’eau littoraux, entre la limite de salure des eaux et la limite transversale de la mer ;
  • 151 communes de bord de lacs d'une surface supérieure à 1 000 hectares.

On intègre généralement dans le littoral l’arrière-pays littoral qui est la somme des « communes non littorales des cantons littoraux[2] » (1 179 communes).

Selon l'IFEN le littoral français est caractérisé par des zones urbaines, industrielles, réseaux de communication et espaces verts plus densément présentes qu'ailleurs en France métropolitaine (ces "milieux" artificiels couvrent 13 % de la surface des communes littorales, contre 2,7 fois dans une commune moyenne métropolitaine et cette proportion passe à 27 % dans la bande de 500 mètres près de la mer.
Les sols cultivés et les milieux naturels y sont de plus en plus fragmentés et insérés dans des territoires construits ou urbains, en dépit d'une loi dite Loi littoral votés par le Parlement (à l'unanimité) le 3 janvier 1986. Le Conservatoire du littoral est chargé de la protection d'une partie du littoral français.

Sommaire

[modifier] Population littorale

Avec 272 habitants par km², la densité humaine du littoral français est supérieure à la moyenne nationale[3].
Cette partie du territoire français regroupe 6 millions[4] de résidents (1 habitant sur 10 de la France) sur seulement 4 % du territoire, et elle attire des millions de touristes chaque année (En 2007, l'IFEN estimait la capacité d'accueuil des résidences secondaires, hôtels et campings à environ sept millions de lits, permettant plus qu'un doublement de population en été (13 millions de personnes en tout)[5].

[modifier] Urbanisation croissante

L'urbanisation des côtes françaises se poursuit, malgré les efforts du conservatoire du littoral et la Loi littoral.
A titre d'exemple, 98% du littoral du département des Alpes-Maritimes est construit. Les zones urbanisées du littoral métropolitain représentent selon l'IFEN 9,8 % du territoire des communes littorales contre 4 % dans l’arrière-pays (et 3,7 % en métropole).
Cette occupation s'explique par plusieurs facteurs : activités économiques dynamiques (port, tourisme), climat généralement favorable, paysages appréciés, des retraités notamment.
Ce processus de littoralisation des populations et des activités n'est pas propre à la France. Les dispositions importantes et contraignantes adoptées pour préserver le littoral ont donc eu des effets limités, même si l'urbanisation de grande envergure et anarchique n'est aujourd'hui plus possible.

Tendances démographiques : Pour une zone littorale comprenant les communes littorales métropolitaines et de l’arrière-pays, la population résidente est en croissance continue, avec en 2003 5,8 millions de résidents permanents en France, soit une densité de population 2,5 fois plus élevée que la moyenne de la métropole. Le littoral français autrefois peu peuplé a encore gagné 1 millions d’habitants en 20 ans (de 1968 et 1999), surtout dans les villes qui abritaient 1 000 à 50 000 hab. en 1968 ; les grandes villes (de plus de 50 000 hab. en 1968) ont elles perdu des habitants (plus de 100 000 sur cette période, en particulier Marseille, le Havre et Lorient peu attractifs pour les retraités et les activités liées au tourisme qui se sont fortement développées, les emplois liés à la pêche ayant également fortement diminué depuis un siècle).. 40% des villages de moins de 500 hab. en 1968 ont été source d’exode sur cette période (1968 – 1999).

En 1999, la population était devenue urbaine à 76% (contre 61% pour la France entière), avec une forte périurbanisation facteur d’artificialisation et de fragmentation écopaysagère, accrues par la création du réseau des « autoroutes des estuaires » qui a encore plus « isolé écologiquement » les milieux naturels relictuels littoraux qui restent parmi les plus riches en raison de leur moindre usage par l’agriculture et de leur histoire écologique. En Manche et corse, les communes de moins de 1 000 hab. sont plus nombreuses, alors que le littoral basque et de la Mer du Nord ainsi que méditerranéen supporte des communes pour la plupart de plus de 2 500 hab; la côte atlantique des Côtes d’Armor à aux Landes présente une situations intermédiaires.

Les villages de moins de 500 habitants qui dominaient le paysage ne constituent plus que 18% des communes (contre 58% pour la France entière), au profit des communes de plus de 1 000 à 2500 habitants dont la part est devenue 2 fois plus importants sur le littoral qu’en France (métropolitaine). La part des villes de 50 000 à 100 000 hab. est 7,5 fois plus importante que pour la France. Entre les communes, des zones épargnées sont théoriquement foncièrement protégées par la loi littorale ou peuvent être préemptés par le Conservatoire du littoral ou les conseils généraux dans le cadre de la TDENS, ou par les communes qui peuvent les protéger.

L’arrivée massive de nouveaux habitants dans les communes de 2 500 à 10 000 hab. de 1990 à 1999 a fortement accru la consommation d’espace et le mitage de l’espace littoral et de l’expansion des zones urbanisées. C'est l'agriculture et les milieux naturels qui y ont le plus régressé au profit des espaces verts urbains et de loisirs (4,5 fois plus importants dans les communes littorales que la moyenne métropolitaine et les zones industrielles et réseaux de communication 2,9 fois.

[modifier] Impacts sur l'environnement

Si les prescriptions liées aux permis de construire ont relativement préservé des styles architecturaux régionaux différentiés, l’Environnement littoral a beaucoup pâti de l’urbanisation, qui continue à croître à un rythme soutenu depuis près d’un siècle, et les constructions individuelles, majoritaires dans ces communes, y consomment encore beaucoup d’espace, générant un maillage routier de plus en plus morcelant.
L’éclairage nocturne qui a accompagné l’urbanisation est un facteur important de pollution lumineuse, sur les littoraux qui étaient des corridors écologiques majeurs pour les oiseaux et certains poissons, renforcé par l’effet de réverbération sur l’eau, et de gaspillage d’énergie.
Le traitement encore incomplet (Cf. nitrates, phosphates) des eaux résiduaires reste une source d'eutrophisation et de pollution microbienne et en perturbateurs endocriniens des mers. La gestion des déchets estivaux est également encore problématique.
Les côtes du Nord, des Alpes-Maritimes et des Pyrénées-Atlantiques, étaient déjà artificialisées sur plus de 30 % de leur surface et les côtes départementales du du Pas-de-Calais, de Seine-Maritime et de Loire-Atlantique l'étaient sur 20 % de leur superficie. L'agriculture domine sur les littoraux de la Somme, de l’Hérault et du Calvados à la Charente-Maritime, mais elle est elle-même devenue très artificialisante. La forêt n'est présente (mais fortement) que sur 3 littoraux (Corse, presque toute la côte aquitaine (Landes et Gironde) et Var (par ailleurs aussi très urbanisé).

[modifier] Linéaire côtier

La longueur totale du littoral des côtes française incluant les territoires d'outre mer n'a jamais été calculée. La longueur des côtes métropolitaine varie selon le mode de calcul (cf aspect fractaux des côtes très découpées) se décompose de la façon suivante :

À ces chiffres, il convient d'ajouter 720 km pour les trois départements d'Amérique (Guadeloupe, Guyane et Martinique) et 460 km pour le département de la Réunion.

Le littoral français compte 1 948 km de côtes sableuses (35,2 % du linéaire total), 1 316 km de marais et de vasières (23,7 %) et 2 269 km de côtes rocheuses (41 % dont 13 % de falaises) (Source : IGN). La Bretagne, qui arrive en tête des régions littorales pour l'importance de son linéaire côtier (1 772 km), offre également une remarquable diversité de types morphologiques de côtes, puisqu'elle dispose de 437 km de côtes sableuses, 573 km de marais et de vasières et de 62 km de côtes rocheuses, ces chiffres étant en valeur absolue supérieurs à ceux des autres régions françaises.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les paysages du littoral français.

[modifier] Notes

  1. n° 86-2 du 3 janvier 1986
  2. Un canton littoral est un canton ayant au moins une commune littorale
  3. Richard de Vendeuil, « Loi Littoral : alerte sur les côtes! », dans L'Express du 27/07/2006, [lire en ligne]
  4. Estimations 2006 du Cete Méditerranée cité par l'IFEN en oct 2007. Le recensement de 1999 donnait 5,78 millions d'habitants contre 1,25 million pour l'arrière-pays.
  5. Source : Insee, Recensement de la population, 1999, Enquête tourisme 1998 (hôtellerie et hébergement de plein air), Inventaire communal 1998 (autres hébergements), calcul Insee, repris par l'Observatoire du Littoral
  6. Bretagne Environnement - Falaise

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes