Lionel Royer

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Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, 1899 musée Crozatier au Puy-en-Velay
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, 1899 musée Crozatier au Puy-en-Velay

Lionel Royer est un peintre d'histoire français, né en 1852 et mort en 1926, qui a peint notamment les grandes scènes de la vie de Jeanne d’Arc à la basilique du Bois-Chenu à Domrémy.

[modifier] Biographie et œuvre

Lionel Royer est né à Château-du-Loir dans la Sarthe le 25 décembre 1852. Engagé volontaire à moins de 18 ans dans les Volontaires de l’Ouest, il fait la guerre de 1870 et participe notamment à la bataille de Loigny le 2 décembre 1870 avec le général Athanase de Charette de la Contrie. Celui-ci, ayant remarqué qu’il dessine bien, lui fait offrir une bourse d'étude aux Beaux-Arts de Paris. Il y est élève d’Alexandre Cabanel et de Bouguereau. Il obtient le second premier grand prix de Rome en 1882. Il devient ensuite un portraitiste couru et surtout un peintre d’histoire.

Ses oeuvres les plus connues sont "Vercingétorix jetant ses armes aux pieds de César" (1899) et la décoration de la basilique de Domrémy dédiée à Jeanne d’Arc.

À la Une des suppléments illustrés de journaux de l’époque, il fut le commentateur de son temps, notamment lorsqu’il peignit "Dreyfus dans sa prison" ou "Auguste Comte et ses trois muses".

En souvenir de sa participation à la bataille de Loigny, il donna deux tableaux à la nouvelle église reconstruite de ce village, l’un représentant la messe entendue par les Volontaires de l'Ouest avant de partir à la bataille et le second dépeignant la nuit d’agonie du général de Sonis sur le champ de bataille. En 1897, il fait don à la Société Historique et Archéologique du Maine – dont il fut membre comme le fut également Albert Maignan - des dix maquettes aquarellées représentant la Vie de Jeanne d’Arc, exécutées au dixième et présentées en 1893 au concours des verrières de la cathédrale d'Orléans, qu’il ne réalisera pas. "Les scènes de batailles à Orléans devant la forteresse des Tourelles ou à Compiègne offrent à Royer, peintre d'histoire, de donner sa mesure à composer l’enchevêtrement des corps vêtus de cuirasses et des jeux de lances. Pour susciter l’émotion, l’allégorie et le merveilleux viennent en aide à l’histoire. [...] Lionel Royer s’appuie sur les lieux historiques, cités avec précision. [...] Jeanne, en avant et isolée, est l’instrument qui suggère à la sphère politique et religieuse une possible réconciliation. [...] Par la synthèse évocatrice qu’il réalise et le "sentiment" qu’il introduit dans ce cycle, le peintre laisse le jugement aux idées de chacun." (Chantal Bouchon). Lionel Royer reprend cette iconographie johannique (assisté de Charles Lorin de Chartres] comme maître-verrier) à la basilique de Domrémy. Dans la verrière du Dépôt de l’épée de Fierbois par un ange, le visage de Xaintrailles porte les traits de l'architecte Paul Sédille. "Quoique empreints d’historicisme dans les personnages aux réminiscences raphaélesques et presque ingresques, ces verrières ont une connotation d’appel à la revanche, dans ce lieu de Domrémy si chargé de symbole." ( Chantal Bouchon ).

Il eut deux filles et un fils. Celui-ci, engagé dans la prêtrise, fut gazé pendant la guerre de 14-18 et mourut peu après. Les deux filles de Royer ont laissé des descendants l’une en France, l’autre en Belgique.

Lionel Royer est mort à Neuilly-sur-Seine en juillet 1926.

[modifier] Bibliographie

  • "Peindre l’Histoire - Lionel Royer", in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 1998 (reprod. 10 scènes de la Vie de Jeanne d’Arc par Lionel Royer : Domrémy, Vaucouleurs, Chinon, Orléans, Reims, Compiègne, Rouen).
  • Chantal Bouchon, "Verrières de Jeanne d’Arc - Participation des artistes manceaux aux Concours d'Orléans à la fin du XIXe siècle : Eugène Hucher, Albert Maignan, Lionel Royer", in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 1998, 3e série T.18, tome CXLIX de la Collection, p.241 - 256.