Linda Lovelace

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Linda Lovelace (née Linda Susan Boreman le 10 janvier 1949 à New York dans le Bronx - 22 avril 2002 à Denver) est, avec Marilyn Chambers, l'une des deux premières « stars » du cinéma pornographique grâce à un seul film, Gorge profonde de Gérard Damiano, tourné en 1972.

D’abord enfant martyr, puis prostituée et enfin actrice pornographique, c’est par hasard et sans l’avoir voulu que Linda Boreman est entrée dans l’histoire en devenant un symbole de la libération sexuelle aux États-Unis. Forcée par un mari proxénète à tourner dans un film financé par la mafia, elle devient célèbre grâce à une technique de fellation, inspirée des avaleurs de sabres, dont la prouesse suffit à assurer la notoriété d’un petit film.

Apparaissant, sous bien des aspects, comme une victime, Linda rejeta par la suite son nom de scène pour ne plus utiliser que son nom réel en public. Elle devient une farouche militante contre la pornographie. C'est ainsi que, tout en continuant à utiliser son nom de scène dans un but commercial, elle fait débuter l’une de ses autobiographies, Ordeal, par cette déclaration qu'elle répétait ensuite à la moindre occasion : « Mon nom n’est pas Linda Lovelace ».

Sommaire

[modifier] Biographie

Pour ce que l’on en sait, l’enfance de Linda, pour ne pas dire sa vie toute entière, fut assez malheureuse. Née d’un père agent de police et d'une mère catholique puritaine, elle grandit dans la ville de Yonkers, dans le comté de Westchester, banlieue nord de New York, où sa famille s’était installée. Tenue dans une complète ignorance des méthodes de contraception, elle se retrouve enceinte à l'âge de dix-huit ans d'un enfant que sa mère l’oblige aussitôt à abandonner à l’assistance sociale. Peu de temps après, la famille part s’installer en Floride.

Elle rencontre, à l'âge de dix-neuf ans, son futur mari, Chuck Traynor, dans un bar dont il était le gérant à Fort Myers sur la côte floridienne. Cet ancien marine peu scrupuleux, qui avait appris le métier en Extrême-Orient, se livrait alors occasionnellement au proxénétisme avec des jeunes filles rencontrées dans son bar. Sous sa férule, Linda devient donc prostituée et parfois même modèle de charme. Chuck Traynor épouse alors Linda et l’emmène à New York pour la présenter à la fameuse Xaviera Hollander dans l’espoir qu’elle intègre son agence de call girls. Mais cette tentative échoue et le couple, dépité, se tourne alors vers le cinéma pornographique alors en plein essor.

Linda, qui vient d'avoir vingt ans, tourne alors dans une dizaine de films pornographiques, que l'on appelait alors « Loops », notamment, en 1969, dans une fameuse scène zoophile avec un chien, ce qu'elle niera farouchement par la suite.

Toujours à vingt ans, suite à une maladie du foie et un accident de voiture, elle reçoit une transfusion sanguine qui s'avèrera, bien plus tard, lui avoir transmis une hépatite.

En 1972, elle entre, par hasard, dans l'histoire des États-Unis grâce au film de Gérard Damiano, Gorge profonde, œuvre médiocre, que sa technique de fellation, inspirée de celle des avaleurs de sabres, hisse néanmoins jusqu'aux sommets. Elle révélera plus tard que les 1 250 USD de son cachet furent accaparés par son mari, Chuck Traynor. On la voit ensuite dans différents films érotiques qui s'avèrent des échecs financiers et, de 1973 à 1974, dans des magazines pornographiques, tels que Playboy, Bachelor ou Esquire.

Elle divorce en 1973 de Chuck Traynor et se remarie l’année suivante avec un réparateur de téléphones, avec qui elle eut un deuxième puis un troisième enfant (Dominic en 1977 et Lindsay en 1980). Elle fut secrétaire le jour et ménagère la nuit afin de gagner sa vie. Quelques mois avant son décès, elle revit le film qui fit sa célébrité et déclara : « Tout ça pour ça ! ». Elle mourut sans le sou, dans un accident de voiture en 2002, à l'âge de cinquante-trois ans.

[modifier] Bibliographie

Ordeal (Épreuve), 1980

[modifier] Filmographie

À l’exception des huit « Loops » tournés entre 1969 et 1970, Linda Lovelace n’a en fait figuré que dans un seul film à caractère pornographique. Tous les autres sont soit des montages de « rushes », soit réalisés avec des scènes inédites de Deep Throat, soit non pornographiques.

[modifier] Lien externe