Langues formosanes

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Les langues formosanes sont, avec les langues malayo-polynésiennes, l'un des deux groupes de langues formant la famille austronésienne. Elles sont parlées par les aborigènes de Taiwan, qui représentent environ 2 % de la population de l'île. On estime maintenant que Taïwan est le berceau de toutes les autres langues austronésiennes, en raison de la diversité linguistique et de l'archaïsme des langues austronésiennes parlées à Taiwan.

Cet archaïsme des langues de Taïwan (en particulier celles du nord, représentées par le groupe atayaliques, le seediq et le tsou) incite la plupart des chercheurs à voir dans cette île le berceau des langues austronésiennes. Les recherches archéologiques et la comparaison culturelle révélant l'étroite affinité entre Taïwan et le continent voisin depuis le début du peuplement de l'île (vers le cinquième millénaire av. J.-C.) permettent cependant de conclure maintenant que ses habitants en étaient originaires. Ce qui permet d'en déduire que le veritable berceau initial des langues austronésiennes est à rechercher sur le littorial oriental de la Chine actuelle, sans doute dans l'embouchure du fleuve Yangzi où fleurissait la culture de Hemudu. C'est là que semble avoir été inventés les embarcations à balancier, les habitations sur pilotis, la domestication du porc et autres éléments caractéristiques de la civilisation austronésienne "classique".

La famille austronésienne regroupe plus de 1 200 langues et parlers dans une aire allant de Taiwan à la Nouvelle-Zélande et de Hawaii et l’île de Pâques jusqu'à Madagascar.

Sommaire

[modifier] Classification

Selon les critères, on recense quelque 20 langues formosanes distinctes :

  • Les langues atayaliques, dont l'atayal et le taroko ou seediq
  • Le bunun
  • L'amis
  • Le basay
  • Le kavalan
  • Le siraya
  • Le paiwan
  • Le papora
  • Le pazeh
  • Le saisiyat
  • Le puyuma
  • Le rukai
  • Les langues tsouiques : le tsou, le saaroa, le kanakanabu
  • Le babuza
  • Le thao
  • Le ketangalan.

ethonologue.com classe ces langues en 11 branches distinctes de la famille austronésienne :

1) Atayalique :

2) Bunun

3) Formosan oriental :

4) Formosan ou paiwanique :

  • Papora-hoanya
  • Kulon-pazeh.

5) Formosan du nord-ouest : saisiyat

6) Paiwan

7) Puyuma

8) Rukai

9) Tsouique :

  • Saaroa
  • Tsou
  • Kanakanabu

10) Plaines occidentales :

  • Central : babuza
  • Thao

11) Non classée : ketangalan.

Les langues malayo-polynésiennes formeraient une 12ème branche des langues austronésiennes.

Nombreuses sont les langues formosanes qui ont déjà disparu, et le sort des quelques langues restantes n'est guère enviable ; beaucoup sont en voie d’extinction, nombre de jeunes aborigènes ne parlant que le mandarin.

[modifier] Histoire

Les autochtones ont dû arriver à Taïwan il y a 5 000 ans depuis le littoral de la Chine du Sud, où ils pratiquaient déjà la culture du millet et du riz.

Les Chinois de Taiwan parlent des dialectes hakka et du min méridional. La Chine commença à administrer réellement l'île en 1683 seulement, date à laquelle elle place un gouverneur. De 1895 à 1945, Taiwan fut occupée par les Japonais. Après 1945. les langues formosanes subirent une nouvelle influence des langues chinoises, en particulier du mandarin désormais langue officielle.

La plupart des langues formosanes furent influencées à divers degrés par ces langues, particulièrement par le japonais. De nos jours, elles cèdent peu à peu devant le mandarin culturellement dominant, mais depuis quelques années, le gouvernement taïwanais a instauré un programme de réhabilitation de la culture des autochtones incluant l'introduction des langues formosanes à l'école.

Voir aussi : Aborigènes de Taiwan ~ Langues malayo-polynésiennes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Perspectives chinoises, numéro 49, septembre-octobre 1998, Les langues austronésiennes de Taiwan Un bilan linguistique, d'Elizabeth Zeitoun